Colonie pénale

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Prisonniers britanniques sur les îles Andamans

Une colonie pénale, ou colonie pénitentiaire, est un centre de détention destiné à isoler les condamnés du reste de la société (également appelés internés) en les enfermant dans une structure éloignée de toute agglomération ou zone économiquement développée.

Cas général[modifier | modifier le code]

Ces colonies ont pour objectif principal d'accompagner les détenus vers un retour à la vie en société. Autrefois, ces colonies étaient situées sur une île ou dans un territoire colonial, voire au sein de ces colonies, dans des territoires encore plus isolés[1].

En raison de leur vocation première d'établissements pénitentiaires éloignés et de leurs conditions de détention souvent spartiates qui impliquent parfois des travaux pénibles, voire des travaux forcés, les colonies pénitentiaires sont fréquemment qualifiées de « bagnes » en français.

Ce sont parfois des réserves de main d'œuvre gratuite pour les travaux pénibles et dangereux comme le défrichage ou l'exploitation des mines souterraines, utilisées notamment par les Britanniques, les Français et les Russes dans leurs colonies en Amérique du Nord, en Australie, ou encore sur l'île de Sakhaline, etc.

Historiquement, il est également question de « colonisation pénale » entre 1850 et 1930, les détenus étant devenus, concomitamment ou subséquemment avec les esclaves, les premiers colons de territoires d'outre-mer, comme en Guyane ou sur l'île de la Réunion[2]

Programmes spéciaux[modifier | modifier le code]

Sous l'ancien régime, les colonies pénitentiaires sont des maisons « spécialisées dans l'enfermement des enfants ». Elles sont les ancêtres des « maisons de correction » puis des « maisons d'éducation »[2]. Avant 1839, un enfant peut être jugé et enfermé au même titre qu'un adulte[réf. nécessaire].

On trouve des colonies pénitentiaires spécialisées, comme la colonie pénitentiaire publique à vocation maritime et agricole de Belle-Île-en-Mer⁣⁣, créée en 1880. Frédéric Auguste Demetz, fondateur de la Colonie agricole et pénitentiaire de Mettray crée un lotissement de dix maisons situées autour d'une église. Ce lotissement a été créé pour l'accueil de jeunes enfants. Des colons, à la tête de chaque maison, se comportent comme des chefs de « famille ». Cet établissement est conçu pour donner une impression de quartier ou de village contrairement aux prisons traditionnelles. On y vit alors avec sa « famille », à proximité de ses voisins, de l'église et des « ateliers » où l'on travaille[3].

C'est l'expression « Sauvez la terre par les colons et les colons par la terre » qui aurait inspiré ce programme à Frédéric Metz[réf. nécessaire].

On retrouve des inégalités de traitement dans ces colonies, certains enfants ont même essayé de s'enfuir et d'autres y sont décédés.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. exemples: bagne de l'île de Ré, bagne des îles du Salut en Guyane française.
  2. a et b Catherine Prade, « Les colonies pénitentiaires au xixe siècle : de la genèse au déclin », dans Éduquer et punir : La colonie agricole et pénitentiaire de Mettray (1839-1937), Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-2347-0, lire en ligne), p. 27–37
  3. « Mettray : histoire de la Colonie pénitentiaire » (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sophie Chassat (dir.), Luc Forlivest (dir.) et Georges-François Pottier (dir.), Éduquer et punir : La colonie agricole et pénitentiaire de Mettray (1839-1937), Rennes, Presses universitaires de Rennes, , Nouvelle édition éd. (1re éd. 2005), 284 p. (ISBN 978-2-753-52347-0, EAN 9782753501331, présentation en ligne)
  • Isabelle Merle, Expériences coloniales : La Nouvelle-Calédonie, 1853-1920, Paris, Belin, , 479 p. (ISBN 979-1-027-90403-7, présentation en ligne)
  • Jacques-Guy Petit, Nicole Castan, Claude Faugeron et Michel Pierre, Histoire des galères, bagnes et prisons, XIIIe – XXe siècles : Introduction à l'histoire pénale de la France, Toulouse, Privat, , 368 p. (ISBN 2-7089-5348-6, BNF 36649416, SUDOC 002266814, présentation en ligne)
  • Michel Pierre, Le temps des bagnes : 1748-1953, Paris, Tallandier, , 576 p. (EAN 9791021036222, présentation en ligne)
  • Georges Pisier, « Les déportés de la Commune à l'île des Pins, Nouvelle-Calédonie, 1872-1880 », dans Journal de la Société des océanistes, t. 27, , 103-140. (lire en ligne), chap. 31
  • Léon Faucher, « Les Colonies pénales de l’Angleterre, Revue des Deux Mondes, Tome 1, 1843, p. 396-423 consultable sur wikisource.org », Revue des Deux Mondes, vol. Tome I : 1843,‎ , p. 396-423 (lire sur Wikisource)
  • Louis-José Barbançon, L'Archipel des forçats : Histoire du bagne de Nouvelle-Calédonie (1863-1931), Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et civilisations », , 448 p. (ISBN 978-2-85939-785-2, EAN 9782859397852, présentation en ligne, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]