Aller au contenu

Claire Martin

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Claire Montreuil)
Claire Martin
Claire Martin en 1945
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 100 ans)
QuébecVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Claire MontreuilVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Claire MartinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Genre artistique
Distinctions
Archives conservées par


Claire Martin, née Claire Montreuil le à Québec[1] et morte le [2],[3] à Québec[4], est une femme de lettres québécoise.

Bibliothèque Claire-Martin

Fille d'Alice Martin et de Joseph Ovila Montreuil[4], ingénieur, Claire Montreuil étudie au couvent des Ursulines de Québec (1920-1925), puis chez les religieuses de la Congrégation Notre-Dame (1925-1930). Connue sous le nom de Claire Martin, elle fait carrière à la radio de CKCV (1941), de CBV (1944) et de CBF (1954). En 1945, elle épouse Roland Faucher, chimiste. À l'époque, toute femme doit quitter son emploi dès son mariage. Ils n'auront pas eu de postérité[4]. De 1945 à 1972, ils vivent à Ottawa. De 1972 à 1982, ils séjournent en France, principalement à Cabris en Provence, et reviennent au Québec en 1982[5],[6]. Durant cette période, elle s'adonne à la traduction littéraire.

Claire Martin est membre de plusieurs sociétés, dont la Société des écrivains canadiens, qu'elle préside de 1963 à 1965; de la Société des gens de lettres; de P.E.N. International; de la Société des écrivaines et des écrivains québécois; de la Société québécoise des professeurs de français; de l'Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ).

Elle meurt centenaire en . En 2017, la ville de Québec honore sa mémoire en rebaptisant sa bibliothèque St-Jean-Baptiste, succursale de la Bibliothèque de Québec, et qui devient la bibliothèque Claire-Martin.

Carrière littéraire

[modifier | modifier le code]

Son premier recueil de nouvelles, Avec ou sans amour, remporte le Prix du Cercle du livre de France en 1958. Deux des nouvelles de ce recueil, « La portion congrue » et « Confession » font l'objet d'une demande de censure de la part d'un juré, Paul Gay, du Prix du Cercle du livre de France[7]. Deux ans plus tard, son premier roman, Doux-amer, est inscrit sur la liste des finalistes au Prix Fémina[8].

Dans un gant de fer : La Joue gauche (1re partie, 1965); La Joue droite (2e partie, 1966), autobiographie en deux volumes de ses années d'enfance et de jeunesse auprès d'un père violent et dominateur présente la condition des enfants battus dans le silence du Québec catholique de l'entre-deux-guerres. Reprise, en 2005, dans la collection de la Bibliothèque du Nouveau Monde, cette œuvre vaut à son auteur, au moment de sa parution, trois prix littéraires : le Prix de la Province de Québec, le Prix Jean-Hamelin et le Prix du Gouverneur général du Canada.

Claire Martin publie ensuite quelques textes, puis se tait entre 1973 et 1999. Cette année-là paraît Toute la vie, un recueil de brèves nouvelles qui font écho à celles d'Avec ou sans amour. En 2000, le roman L'Amour impuni aborde l'homosexualité.

Après un recueil de courts essais, intitulé À tout propos, en 2006, elle publie en 2008, Le Feu purificateur, à l'âge de 94 ans. Dans la nouvelle éponyme de ce recueil de trois textes, conçu dans l'esprit des Trois contes de Gustave Flaubert, l'auteure évoque à nouveau l'univers de Dans un gant de fer. Ce dernier titre paru, marque ainsi une très longue carrière littéraire s'étendant sur exactement un demi-siècle.

Les thématiques abordées par l'autrice sont notamment l'amour extraconjugal, la représentation des hommes et le rôle du père. Son écriture accorde de l'importance à l'individualité ainsi qu'aux relations familiales et sociétales[9].

Intérieur de la bibliothèque Claire-Martin
  • Doux-amer, Montréal, Cercle du livre de France, 1960 ; Paris, Robert Laffont, coll. « Les jeunes romanciers canadiens », 1960 ; réédition, Montréal : Cercle du livre de France, coll. « CLF Poche » no 3, 1967 (ISBN 978-0-7753-0076-5) ; réédition, Montréal, Bibliothèque québécoise, 1999 (ISBN 2-8940-6156-0 et 978-2-8940-6156-5)
  • Quand j'aurai payé ton visage, Montréal : Cercle du livre de France, 1962 ; Paris, Robert Laffont, coll. « Les jeunes romanciers canadiens », 1962 ; réédition, Montréal, Cercle du livre de France, 1981
  • Les Morts, Montréal, Cercle du livre de France, 1970
  • L'Amour impuni, Québec, L'Instant même, 2000 (ISBN 2-8950-2134-1 et 978-2-8950-2134-6)
  • La Brigande, Québec, L'Instant même, 2001 (ISBN 2-8950-2166-X et 978-2-8950-2166-7)
  • Il s'appelait Thomas, Québec, L'Instant même, 2003 (ISBN 2-8950-2184-8 et 978-2-8950-2184-1)
  • L'inconnu parle encore, Québec, L'Instant même, 2004 (ISBN 2-8950-2197-X et 978-2-8950-2197-1)
  • Moi, je n'étais qu'espoir, Montréal, Cercle du livre de France, 1972 — Pièce en deux actes... tirée de son roman Les Morts, créée au Théâtre du Nouveau Monde en 1972[10]

Recueils de nouvelles

[modifier | modifier le code]
  • Avec ou sans amour, Montréal, Cercle du livre de France, 1958 ; Paris, Robert Laffont, 1959 — Prix du Cercle du livre de France ; réédition, Montréal, Éditions du Renouveau pédagogique, coll. « Lecture Québec », présentation et annotation de Robert Vigneault, 1969 ; réédition, Montréal, Cercle du livre de France, coll. « CLF Poche canadien » no 27, 1970 ; réédition, Hull, Éditions E.L.V.O., Large vision, 1985 (ISBN 2-8924-0024-4) (vol. 1) ; (ISBN 2-8924-0032-5) (vol. 2)
    • (en) Love Me, Love Me Not, trad. de Avec ou sans amour par David Lobdell, Ottawa, Oberon Press, 1987 (ISBN 0-8875-0685-2 et 0-8875-0686-0)
    • (de) extrait : Geständnis, (Confession), trad. Walter Riedel, en Kanadische Erzähler der Gegenwart. Manesse Bibliothek der Weltliteratur, Zurich 1967, de nouv. 1986, pp 207 - 219[11]
    • (de) extrait : Als ich eine spanische Wand war, (Quand j'étais paravent), ibidem pp 199 - 206[12]
  • Toute la vie, Québec, L'Instant même, 1999 (ISBN 2-8950-2123-6 et 978-2-8950-2123-0)
  • Le Feu purificateur, Québec, L'Instant même, 2008 (ISBN 978-2-8950-2267-1)

Récits autobiographiques

[modifier | modifier le code]
  • Dans un gant de fer : La Joue gauche, (1er tome de Dans un gant de fer), Montréal, Cercle du livre de France, 1965 — prix de la Province de Québec ; réédition, sous le titre Dans un gant de fer, vol. 1 - La Joue gauche, Montréal, Bibliothèque québécoise, 1999 (ISBN 2-8940-6158-7 et 978-2-8940-6158-9)
    • (en) trad. de Philip Stratford, In an Iron Glove : an Autobiography, Montréal, Harvest House, coll. « The French Writers of Canada Series », 1975 (ISBN 0-8877-2162-1)
  • Dans un gant de fer : La Joue droite, (2e tome de Dans un gant de fer), Montréal, Cercle du livre de France, 1966 — prix France-Québec et Prix du Gouverneur général 1966 ; réédition sous le titre Dans un gant de fer, vol. 2 - La Joue droite, Montréal, Bibliothèque québécoise, 2000 (ISBN 978-2-8940-6159-6)
    • (en) trad. de Philip Stratford, The Right Cheek : an autobiography (Montréal : Harvest House, coll. « The French writers of Canada series », 1975) (ISBN 0-8877-2163-X)
    • Dans un gant de fer, édition critique, un seul volume, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, coll. « Bibliothèque du Nouveau Monde », 2005, 661 p. (ISBN 2-7606-1979-6)

Autres publications

[modifier | modifier le code]
  • Une plaque "Ici vécut de la ville de Québec est présente au 151 rue Saint-Jean, en son honneur, pour indiquer son ancien lieu de résidence.
  • La bibliothèque Saint-Jean-Baptiste du réseau des Bibliothèque de Québec est rebaptisé Bibliothèque Claire-Martin en 2017.

Documentaire

[modifier | modifier le code]
  • Quand je serai vieille, je rangerai mon stylo (2009) — Claire Martin se raconte à la caméra des réalisateurs Jean-Pierre Dussault et Jean Fontaine.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Réjean Robidoux, « Claire Martin romancière », Études françaises, vol. 1, n° 2, juin 1965, p. 3-38 (lire en ligne).
  • Collectif, « Claire Martin », Voix et images, numéro préparé par Gilles Dorion, n° 85 (vol. 29, n° 1), automne 2003 (en ligne).
  • Laurent Mailhot, « Sur les deux joues. Mémoires de Claire Martin », Plaisirs de la prose, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2005, p. 103-147.
  • Ariane Gibeau, « Nuit de noces traumatique et crise de la conjugalité chez Claire Martin, Charlotte Savary et Reine Malouin. Vers une politisation des violences sexuelles en littérature québécoise », Études françaises, vol. 58, no 1,‎ , p. 117-134 (lire en ligne).

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Les Archives littéraires : un guide des fonds littéraires- Bibliothèque et Archives Canada », sur collectionscanada.ca (consulté le ).
  2. « La doyenne des lettres québécoises Claire Martin s’est éteinte », sur Radio-Canada, le 18 juin 2014.
  3. « L'écrivaine Claire Martin s'éteint à l'âge de 100 ans », sur Le Soleil (Québec), le 18 juin 2014 et reprise d'un article du 26 mars 2014.
  4. a b et c « Actualités et Infos au Québec et dans le monde », sur La Presse (consulté le ).
  5. « Recherche - L'Île », sur litterature.org (consulté le ).
  6. « Claire Martin », sur instantmeme.com (consulté le ).
  7. Patricia Smart, Landry, Kenneth, 1945- et Lever, Yves, 1942-, Dictionnaire de la censure au Québec : littérature et cinéma, Fides, (ISBN 2-7621-2636-3 et 978-2-7621-2636-5, OCLC 63468049, lire en ligne), p. 60-61
  8. PC, « Décès de l’écrivaine et annonceure Claire Martin à l’âge de 100 ans », sur Le Devoir, le 19 juin 2014.
  9. (en) Nicole Bourbonnais, « Martin, Claire », dans The Oxford Companion to Canadian Literature, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-541167-6, DOI 10.1093/acref/9780195411676.001.0001/acref-9780195411676-e-1018, lire en ligne)
  10. Claire Martin sur L'Encyclopédie canadienne
  11. Un homme paresseux tue sa femme qui veut le faire travailler.
  12. Une femme soupçonne son amie de vouloir lui voler son mari.
  13. « Lefa Électrique / (450) 231-3061 / Vos électriciens de confiance à Laval », sur Lefa Électrique / (450) 231-3061 / Vos électriciens de confiance à Laval (consulté le ).
  14. a b c d et e « Martin, Claire (fonds, P16) », sur Centre for Research on French Canadian Culture (consulté le )
  15. « Claire Martin - Ordre national du Québec », sur gouv.qc.ca (consulté le ).
  16. « Remise des insignes d’officier des Arts et des Lettres à Mme Claire Martin, 22 juin 2010 », sur Consulat général de France à Québec (consulté le ).

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :