Claire Fontana

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Claire Fontana
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Fonction
Présidente
La Trêve de Dieu (d)
depuis
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Claire GobryVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Père
Autres informations
Membre de
Cercle Renaissance ()
La Trêve de Dieu (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Claire Fontana, née en , est une militante anti-avortement française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Née dans une famille de neuf enfants, Claire Fontana est la fille d'Ivan Gobry, philosophe et figure du catholicisme traditionaliste[1].

Elle suit des études à l'institut d'études politiques de Paris et obtient une licence en philosophie[1].

Mère de huit enfants, elle milite contre l'avortement d'abord au sein de Laissez-les-vivre, puis de l'Association pour l'objection de conscience à toute participation contre l'avortement, et de SOS Tout-Petits[1].

Elle fonde à 34 ans, estimant que SOS Tout-Petits n'est pas assez radicale, l'association La Trêve de Dieu. Lors du voyage de Jean-Paul II en Alsace, en 1988, elle sollicite un moratoire sur les avortements dans toute la région. Elle reçoit le soutien moral et financier de plusieurs membres du clergé[2]. Elle s'inspire d'une première intervention menée par des militants américains, à laquelle elle participe, à Rome[3]. L'association, soutenue par l'Opus Dei[4], pratique une conception agressive du « sauvetage », en s'inspirant de la violence des mouvements « pro-life » américains. Les militants de La Trêve de Dieu recourent lors de leurs interventions dans les cliniques et hôpitaux à la violence physique et verbale, « ils déstérilisent ou détruisent le matériel médical, insultent (en le traitant d'assassin, ou de nazi), voire molestent, le personnel médical, fouillent les dossiers des patientes ou tentent de les convaincre, en les culpabilisant, de renoncer à avorter »[5],[6],[1].

L'association considère que la « loi divine » est supérieure aux lois humaines. Elle est fréquemment traduite devant les tribunaux, au début des années 1990. Le délit d'entrave à l'IVG est créé en 1993. Claire Fontana reçoit lors de procès le soutien du prélat Albert Decourtray[7]. L'association est condamnée à plusieurs reprises. Plusieurs religieux, ayant participé activement aux commandos anti-avortement, sont également poursuivis en 1994 et 1995[2].

La mobilisation de l'association se réduit dans la seconde moitié des années 1990[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Michel et Raison du Cleuziou 2022, p. 459-461.
  2. a et b Fiammetta Venner, L'Opposition à l'avortement : du lobby au commando, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-05748-6, lire en ligne)
  3. Michelle Zancarini-Fournel, Florence Rochefort et Bibia Pavard, Les lois Veil. Les événements fondateurs: Contraception 1974, IVG 1975, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-28199-1, lire en ligne), p. 1988
  4. Valérie Péronnet, « Carrière professionnelle : ce qu'ils ont appris de leurs erreurs », sur www.psychologies.com, (consulté le )
  5. Xavier Crettiez (dir.), Isabelle Sommier (dir.) et Lilian Mathieu, La France rebelle, Paris, Michalon, , 500 p. (ISBN 978-2-84186-343-3), « Les croisades morales », p. 459
  6. Marianne Debouzy, La désobéissance civile aux États-Unis et en France: 1970-2014, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-5280-7, lire en ligne), p. 87
  7. Claire Fontana, Claire Fontana présente Lettres aux sauveteurs: avec le témoignage du cardinal Decourtray, D. Martin Morin, (ISBN 978-2-85652-183-0, lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Florian Michel (dir.) et Yann Raison du Cleuziou (dir.), À la droite du père, Paris, Seuil, , 775 p. (ISBN 9782021472332).

Liens externes[modifier | modifier le code]