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Citoyenneté mondiale

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Drapeau des citoyens du monde selon Garry Davis.

La citoyenneté mondiale est une citoyenneté non reconnue officiellement que s'attribuent les citoyens du monde, personnes qui estiment que les habitants de la Terre forment un peuple commun avec des droits et devoirs communs, en dehors des clivages nationaux, et qui placent l'intérêt de cet ensemble humain au-dessus d'intérêts locaux ou nationaux.

Définition

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Le concept général de citoyen du monde trouve son origine dans le stoïcisme, dont les philosophes sont les premiers à s'identifier comme citoyens du monde. Il a des affinités avec l’existentialisme, courant philosophique qui met en avant la liberté individuelle, la responsabilité ainsi que la subjectivité, et considère chaque personne comme un être unique qui est maître de ses actes et de son destin.

Certains citoyens du monde peuvent :

  • s'engager pour développer un sentiment d'identité commune et de coexistence pacifique entre les habitants de la planète, tout en respectant les diversités locales ;
  • promouvoir une Organisation des Nations unies renforcée tout en conservant une certaine décentralisation, qui représente et réponde aux attentes des peuples du monde mieux que les traditionnels marchandages intergouvernementaux, qui adhère aux principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme, et joue un rôle similaire aux structures fédérales à l'échelle nationale.

Le concept diffère donc d'une des visions de l'internationalisme, qui reste basé sur l'idée de nations (à l'inverse de l'internationalisme marxiste, qui souhaite la disparition des États-nations).

Approche philosophique

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Plusieurs philosophes contemporains comme Jürgen Habermas, Jean-Marc Ferry ou des communautaristes nord-américains tels Charles Taylor ou Michael Walzer ont également réfléchi à ce que pourrait être un État mondial ou une communauté politique mondiale. Le terme communautarien ne réfère pas nécessairement aux thèses du communautarisme, en tout cas dans le vocabulaire de Jean-Marc Ferry.

La discussion est abordée par Jean-Marc Ferry dans l'article Communauté morale, dans lequel on peut trouver le texte complet d'une interview relativement récente de Jean-Marc Ferry sur ce thème où il confronte les philosophes qui viennent d'être cités et où il examine également les raisons démocratiques qui militent en faveur de l'installation de communautés transnationales, telle l’Union européenne[1].

Les citoyens du monde ne sont pas astreints à soutenir telle ou telle religion ou idéologie, mais adhèrent au refus de toute discrimination basée sur la nationalité, l'origine, la religion, le sexe, le genre ou l'orientation sexuelle.

Dans le cadre de cette liberté et diversité d'opinions, aucun programme politique ne peut leur être attribué. Toutefois, sont souvent cités tout ou partie (voire, pour les plus platoniques, aucun) des objectifs suivants :

Promotion d'une citoyenneté mondiale par l'approche institutionnelle

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Certains souhaitent que cette notion de citoyen du monde soit reconnue sur le plan institutionnel. Ils sont alors favorables au développement d'institutions mondiales, de type fédéral plus qu'intergouvernemental, où les citoyens pourraient être directement représentés, à la différence des organisations internationales actuelles.

Approches idéologiquement orientées

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L’organisation Citoyens du Monde, par ailleurs économiquement anti-libérale, édite une « carte d'identité Citoyens du Monde », organise des votes à l'échelle mondiale et propose une mondialisation égalitaire qui se ferait par une forte implication démocratique des citoyens, par l'usage de la langue internationale espéranto et par des propositions d'alternatives institutionnelles (à travers, notamment, le « congrès des peuples »).

Les partisans du mondialisme opposés au capitalisme estiment que la citoyenneté mondiale ne peut se réaliser qu’en cessant la guerre économique inhérente au capitalisme, et souhaitent donc un monde uni sur des bases de coopération et non plus de concurrence.

Les altermondialistes sont partagés entre l'hostilité à la mondialisation des échanges économiques, ce qui les conduit à se « satisfaire » de la primauté des États-nations supposés servir de rempart à celle-ci, et leurs convictions mondialistes.

Certains mettent par exemple en avant le philosophe Toni Negri, qui a développé son propre concept de « citoyenneté mondiale » dans son livre Empire. Il la pose comme le « premier élément d’un programme politique pour la multitude mondiale, une première exigence mondiale : la citoyenneté mondiale[3] ». Pour Toni Negri, face à « l'empire américain », la première étape d'une telle citoyenneté mondiale est à chercher dans l'Union européenne. Ceci l'amène à prendre le contre-pied de la majorité des altermondialistes (du moins dans sa composante française et en particulier de la direction d'Attac) en soutenant avec conviction le Traité établissant une Constitution pour l'Europe, au motif qu'à l'heure de la mondialisation,« c'est le nouveau prolétariat européen qui a intérêt à l'Europe unie » et à la création d'un espace politique européen[4].

C'est ainsi que l'engagement de Toni Negri pour une citoyenneté mondiale ne peut être considéré comme représentatif de celui des altermondialistes en général. Cependant, les altermondialistes se sentent proches de l'idée de Citoyenneté mondiale. Par exemple, parmi ceux qui sont néanmoins dans l'optique de Toni Negri, certains comme John Holloway associent la citoyenneté mondiale à son corollaire, le revenu citoyen, ou le « revenu garanti pour tous ».

Notes et références

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  1. [lire en ligne]
  2. L'anglais sert aujourd'hui de langue internationale par défaut, mais les mondialistes refusent d'en promouvoir le statut officiel à cause de l'aspect hégémonique de l'Occident qu'elle peut symboliser aux yeux du reste du monde.
  3. p. 480
  4. « Multitudes Web - 2. Le nouveau prolétariat européen a intérêt à l'Europe unie », sur samizdat.net via Wikiwix (consulté le ).

Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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