Chen Lu (diplomate)

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Chen Lu, en chinois 陳籙, en Wade-Giles Tcheng-Loh, (1876-1939), est un diplomate chinois.

Biographie[modifier | modifier le code]

Chen Lu est né le [1],[note 1] à Min Hsien, préfecture de Fou-tcheou, province de Fou-Kien.

Après des études à Fuzhou (école de l'Arsenal de Fuzhou où l’enseignement se fait en français[2]), puis à Wuchang de 1891 à 1901, ensuite il enseigne le français. En 1903, envoyé par Zhang Zhidong, il reprend ses études en France à la Faculté de Droit. De retour en Chine en 1908, il devient fonctionnaire du gouvernement des Qing[3]. Il est nommé ambassadeur au Mexique. Après la Révolution de 1911, il reste diplomate pour la République de Chine, et en particulier nommé ministre de Chine à Paris. Pendant la guerre sino-japonaise, il se rallie aux Japonais et est assassiné en 1939[4].

Carrière[modifier | modifier le code]

Secrétaire de la Délégation chinoise, dirigée par Lou Tseng-Tsiang à la conférence de la paix de La Haye en 1907[5]

Envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire à Mexico en 1913[6].

Négociateur de l'accord russo-sino-mongol de Kiakhta en 1915 et ministre à Ourga (Oulan-Bator) en 1917[7].

Vice-ministre des affaires étrangères en 1919[8].

Ambassadeur à Paris en 1921[9].

Délégué à la Convention internationale pour la répression de la circulation et du trafic des publications obscènes, ouverte à la signature à Genève du au [10].

Haut-commissaire en Mongolie[11].

En 1927, il préside la 48e session du Conseil de la Société des Nations à Genève[12]. À ce titre, il intervient dans l'incident de Saint-Gothard[13] qui opposa les gouvernements autrichiens et hongrois[14].

Après la victoire du Kuomintang, 1928, vice-président de la Commission des traités du Ministère des Affaires étrangères. Après la victoire du Japon, ministre des Affaires étrangères de Liang Hongzhi au sein du Gouvernement réformé de la République de Chine[15].

Attentat[modifier | modifier le code]

Le , un étudiant chinois, Lee Ho Ling, tire quatre coups de feu sur la voiture de Tcheng-Loh, qui n'est pas atteint. Un fonctionnaire chinois qui l’accompagnait est blessé. Lee Ho Ling reprochait au ministre d'avoir fait expulser de Lyon des étudiants chinois. Il se constitue prisonnier le lendemain[16]. Il est condamné le , à un an de prison[17].

Assassinat[modifier | modifier le code]

Après s'être rallié aux Japonais, il est assassiné par les agents de Dai Li, le chef de la police secrète du Kuomintang[18] le à Shanghai alors qu'il était ministre des Affaires étrangères du Gouvernement réformé de la République de Chine imposé par les Japonais[19]. Il résidait alors dans la Concession française de Shanghai[20].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Épi d'or chinois ; Grand Officier de la Légion d'honneur ; Grand Cordon de la Couronne d'Italie[21]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Cours progressif de leçons françaises, ((法语陟暇 Fayu zhixia), Shanghai, Presse commerciale, 1906 ; réédition 1914
  • Manuel de la correspondance (法文文牍程式 Fawen wendu chengshi), Shanghai, Presse commerciale, 1918
  • Le Lama rouge, et autres contes, traduction par Tcheng-Loh et Lucie Paul-Margueritte de 60 récits du Yuewei caotang biji (zh) (閱微草堂筆記) de Ji Yun (紀昀), Éditions de l'Abeille d'or, 1923
  • Chen Lu a participé à la rédaction du Great Qing Civil Code Draft (大清民事訴訟律草案), paru en 1910[22]

Poésie[modifier | modifier le code]

  • « Retour d'Europe », « Le printemps à Ourga », « Le cheval » (traductions de l'auteur et de Ivan Goll), Les cinq continents: anthologie mondiale de poésie contemporaine, 1922

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Yoeng Jiann Tan, Tcheng-Loh & the Diplomacy of Republican China, 2017
  • Les hommes du jour : Tcheng-Loh, Ministre de Chine à Paris, Pékin, Politique de Pékin, 1920

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. D'autres sources donnent le 24 avril 1876 ou le 5 mai 1877

Références[modifier | modifier le code]

  1. Qui êtes-vous? Annuaire des contemporains: notices biographiques, 1924, p. 716 [lire en ligne]
  2. Paul Claudel, L'Arsenal de Fou-Tchéou: œuvres consulaires : Chine 1895-1905, L'Âge d'homme, 1995, p. 9 lire sur Google Livres
  3. John Benjamin Powell, Who's who in China; containing the pictures and biographies of China's best known political, financial, business and professional men, Shanghai, The China weekly review, 1925
  4. The New-York Times, 20 février 1939 [lire en ligne]
  5. William T. Stead, Le Parlement de l'humanité, Maas & Van Suchtelen, 1907, p. 61 [lire en ligne]
  6. Putnam Weale (en), (Bertram Lenox), The fight for the republic in China, Dodd, Mead & Co, 1917 [lire en ligne]
  7. Alain Roux, Chiang Kaï-shek: Le grand rival de Mao, Payot, 2016
  8. The China year book, Shanghai, North China Daily News & Herald, 1919 [lire en ligne]
  9. Le Gaulois, 26 janvier 1921lire en ligne sur Gallica
  10. « Le Président de la République de Chine: M. Tcheng Loh, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire près le Président de la République française; délégué à la Conférence internationale pour la répression de la circulation et du trafic des publications obscènes. »[lire en ligne]
  11. Who's who in China; biographies of Chinese leaders, 1936, Shanghai, China Weekly Review [lire en ligne]
  12. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9785776t/f123 JO de la SDN
  13. Maurice Vaïsse, « Le désarmement en question : l'incident de Saint-Gothard (1928) », Revue d’histoire moderne et contemporaine, t. 22 n°4, octobre-décembre 1975, p. 530-548
  14. Bulletin périodique de la presse hongroise , 16 janvier 1928 [lire en ligne]
  15. Frederic Wakeman (en), The Shanghai Badlands: Wartime Terrorism and Urban Crime, 1937-1941, Cambridge University Press, 2002, p. 59 lire sur Google Livres
  16. « Un attentat manqué contre le ministre de Chine », Le Petit Parisien, 22 mars 1922, p. 1-2 lire en ligne sur Gallica
  17. « Un attentat manqué contre le ministre de Chine », Le Petit Parisien, 7 juillet 1922, p. 4 lire en ligne sur Gallica
  18. Xu Yan, Histoire des méthodologies de l’enseignement du français en Chine (1850-2010), thèse, Pékin, 2014, p. 147
  19. Frederic Wakeman (en), The Shanghai Badlands: Wartime Terrorism and Urban Crime, 1937-1941, Cambridge University Press, 2002, p. 60 lire sur Google Livres
  20. Panagiotis Dimitrakis, The Secret War for China: Espionage, Revolution and the Rise of Mao, Bloomsbury Publishing, 2017, p. 84 lire sur Google Livres
  21. Qui êtes-vous ?, vol. 3, Delagrave, 1924 lire sur Google Livres
  22. Huixing Liang, The Draft Civil Code of the People's Republic of China, BRILL, 2010 lire sur Google Livres

Liens externes[modifier | modifier le code]