Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de Dieppe

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Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de Dieppe
Image illustrative de l’article Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de Dieppe
Vue du portail de la chapelle en 2012.
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Rouen
Fin des travaux 1876
Style dominant Néogothique
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Seine-Maritime
Ville Dieppe
Coordonnées 49° 55′ 54,9″ nord, 1° 05′ 19,4″ est
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime
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Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de Dieppe
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Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de Dieppe
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de Dieppe

La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de Dieppe a été construite en 1876 pour les marins morts en mer. Elle fut d'abord un lieu de pèlerinage avant d'être une église paroissiale[1].

De nombreux ex-voto témoignent des marins morts en mer. Elle a été construite par une Société de secours mutuel avant d'être en 1914 rattachée à la paroisse de Neuville-lès-Dieppe[2].

Le culte marial chez les pêcheurs de Dieppe[modifier | modifier le code]

Les marins de Dieppe entre fierté locale et dénigrement social[modifier | modifier le code]

Les marins dieppois sont des hommes très pieux. Cela s’explique par la dureté de leurs conditions de vie tout au long du XIXe siècle[3]. Les marins dieppois qui s'aventurent souvent jusqu'au XIXe siècle dans les différentes mers du globe terrestre suscitaient une fierté locale[4]. Ainsi un poème d'un poète normand du XVIIe siècle que l'on pouvait encore lire au XIXe siècle donne un éloge panégyrique du marin quelque peu exagéré mais bien réaliste des risques encourus par le marin[4].

La tradition de baptiser des bateaux par les pêcheurs dieppois[modifier | modifier le code]

Il est de coutume chez les pécheurs de Dieppe de baptiser les bateaux. En effet, l'incompréhension face aux éléments de la nature qui les épuisent intellectuellement, moralement et physiquement cause le recours à des pratiques Surnaturelles afin de conjurer le mauvais sort[5]. Les bateaux sont patronnés par des saints. Cette pratique, en perte de vitesse en Normandie, est encore vive en Bretagne et dans les îles du Ponant et donne lieu à des pèlerinages et des réjouissances[5].

Architecture de la chapelle[modifier | modifier le code]

Des maquettes comme ex-voto[modifier | modifier le code]

La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours dédiée à la Vierge Marie a pour particularité d’être remplie d'ex-voto sous forme de bateaux en miniature. Les pêcheurs, avant ou après la navigation, tiennent ainsi à remercier la vierge ou à assurer sa protection en offrant une maquette de leur bateau. Celle-ci est déposée près de la statue mariale de la vierge couronnée terrassant le dragon d’après le passage de l'Apocalypse selon saint Jean évangéliste[6].

Vitraux[modifier | modifier le code]

Les vitraux à l'Intérieur de l'église Notre-Dame de Bonsecours de Dieppe.

Les vitraux sont relativement modestes est témoignent du style néogothique qui en cette fin du XIXe siècle dans la lignée d'Eugène Viollet-le-Duc souhaite recréer un Moyen Âge perdu[7] et réinventé par les écrivains. Cette époque est en effet considérée alors par les milieux conservateurs monarchistes puis modérés comme l'âge d'or de la chrétienté[8]. En 1876 au début de la IIIe République, les goûts esthétiques sont encore ceux du Second Empire (1852-1870)[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Nadine-Josette Chaline, « Images de Marie en Haute-Normandie au XIXe siècle », dans Marie et la « Fête aux Normands » : Dévotion, images, poésie, Presses universitaires de Rouen et du Havre, coll. « Normandie », (ISBN 979-10-240-1063-2, lire en ligne), p. 281–296
  2. « Ville de Dieppe - découvrir Dieppe - le patrimoine architectural », sur dieppe.fr (consulté le ).
  3. Pierre Prétou, « Introduction », dans Religion et navigation : De l'Antiquité à nos jours, Presses universitaires de Rennes, coll. « Enquêtes et documents », (ISBN 978-2-7535-6428-2, lire en ligne), p. 17–18
  4. a et b Eloge de la ville de Dieppe. Fragment d'un poème inédit sur l'industrie et le commerce français..., (lire en ligne)
  5. a et b Jean Lepage, « Les saints protecteurs de navires dans la Normandie des XVIIIe et XIXe siècles », Annales de Normandie, vol. 30, no 1,‎ , p. 35–53 (DOI 10.3406/annor.1980.5366, lire en ligne, consulté le )
  6. David Bellamy, « Un témoignage de la piété normande. Les ex-voto de Notre-Dame-de-Bonsecours », Études normandes, vol. 37, no 2,‎ , p. 64–78 (DOI 10.3406/etnor.1988.2768, lire en ligne, consulté le )
  7. Philippe Boutry, « y a t-il une spiritualité néogothique du passage à la réflexion. », sur cairn.info, (consulté le ).
  8. Christian Amalvi, « Du Moyen-Âge barbare au Moyen-Âge matrice de la modernité : histoire d’une métamorphose historiographique. Du romantisme à l’histoire des mentalités 1830-2015. », Perspectives médiévales. Revue d’épistémologie des langues et littératures du Moyen Âge, no 37,‎ (ISSN 0338-2338, DOI 10.4000/peme.9550, lire en ligne, consulté le )
  9. Jean-Michel Leniaud, « Les constructions d'églises sous le Second Empire : architecture et prix de revient », Revue d'histoire de l'Église de France, vol. 65, no 175,‎ , p. 267–278 (DOI 10.3406/rhef.1979.1643, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Vitier, Ludovic , Histoire de Dieppe et de ses environs, édition :PyréMonde , collection :Arremoludas 2011,308 p , (ISBN 2846184135) , (ISBN 978-2846184137)

Articles connexes[modifier | modifier le code]