Chapelle de Saint-Trèche

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Chapelle de Saint-Trèche
Vue générale.
Vue générale.
Présentation
Culte Catholique romain
Type Chapelle
Rattachement Diocèse de Laval
Début de la construction IXe – XIe siècle
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Pays de la Loire
Département Mayenne
Ville Saint-Jean-sur-Mayenne
Coordonnées 48° 07′ 44″ nord, 0° 45′ 08″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Chapelle de Saint-Trèche
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Chapelle de Saint-Trèche
Géolocalisation sur la carte : Mayenne
(Voir situation sur carte : Mayenne)
Chapelle de Saint-Trèche

La chapelle de Saint-Trèche est un site comprenant une grotte, le mur réputé mérovingien d'un ancien monastère et une chapelle attestée au XVe siècle; site de pèlerinage aux XIXe et XXe siècles. Dès 1916 la chapelle est restaurée et transformée en Lieu de mémoire de la Première Guerre mondiale en particulier pour les morts de la commune de Saint-Jean-sur-Mayenne ; la précocité de ce mémorial et le caractère spécifique du lieu attirent tôt dons, dévotions et pèlerinages.

En bordure de la D162, elle est située sur un promontoire surplombant l'Ernée à l'entrée du bourg de Saint-Jean-sur-Mayenne en Mayenne.

Appellation et toponymie[modifier | modifier le code]

Le lieu est d'abord connu sous le nom de Bussogilum (variante Bossiolum) cité dans le diplôme impérial de Charles le Chauve en 856 donnant le monastère et ses biens aux moines de Noirmoutier évoquant une clairière de buis, toponymie retrouvée dans le nom du moulin voisin "moulin de Boisseau". Le monastère dédié initialement à saint Pierre prit ensuite le nom de saint Trèche son ermite et fondateur du VIIe siècle parfois accolé au saint patron de la commune saint Jean. Sur la carte cassini le lieu est noté "Saint Tryphon", on trouve également pour saint Trèche l'appellation saint Troget, saint Treffe ou Tref. À sa transformation en 1916 en mémorial pour les soldats de la grande guerre la chapelle prend le nom de Notre Dame de la consolation en raison d'une statue médiévale placée dans la chapelle, vocable adapté à la nouvelle vocation du sanctuaire; elle prend même en juin 1917 l'appellation "chapelle commémorative des glorieuses victimes de la Grande Guerre" [1]. Si la chapelle garde toujours le nom Notre Dame de la consolation, le lieu est connu et cartographié sous le nom de chapelle saint Trèche.

Histoire[modifier | modifier le code]

Saint Trèche est envoyé par l'évêque du Mans pour évangéliser le Maine occidental au VIIe siècle, il s’installe d'abord dans la grotte puis fonde un monastère sur le promontoire qui la surplombe, sa cellule est réputée située à l'emplacement de la chapelle actuelle; il ne reste de ce monastère qu'un mur avec des contreforts qui a les caractéristiques d'un mur mérovingien. À partir de 843 un groupe de moines de saint Philibert dans la grande translation de ses reliques, d'abord de l'Île de Noirmoutier à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu où ils fondent une Abbaye, voyage lié aux incursions normandes, repartent sur la pression des normands et des bretons et font halte trois ans au monastère de saint Trèche et saint Jean[N 1],[2]; à la suite de ce séjour Charles le Chauve leur donne ce monastère et ses bénéfices par un diplôme impérial. Au XIIe siècle le monastère n'est plus actif mais La cellule de Saint-Trèche devenue chapelle est donnée à l'abbaye d’Évron et en 1125 l'évêque Hildebert confirme cette donation qui permet à ces moines d'en percevoir des dîmes jusqu'au XVIIIe siècle. Au XIXe siècle le presbytère qui lui est attenant est démoli et la chapelle médiévale est fortement restaurée.

L'énergie et la volonté de Benjamin Helbert curé de Saint-Jean-sur-Mayenne de 1906 à 1934 transforment en 1916 ce lieu de pèlerinage et cette chapelle en sanctuaire aux héros de la guerre[1]; cette mutation peut être suivie dans le bulletin paroissial hebdomadaire qu'il édite et qui est maintenant accessible en ligne.

Description et mobilier intérieur[modifier | modifier le code]

plan[modifier | modifier le code]

La chapelle, dont l'essentiel de la construction date du XIXe siècle, adopte un plan en croix; la façade, orientée au sud est percée de deux portes et surmontée d'un clocher mur à une cloche. L'édifice mesure 15 mètres environ de long pour une nef de 7 mètres de large et une largeur totale de 17 mètres avec les deux transepts qui s'ouvrent sur le chœur.

Décor[modifier | modifier le code]

À l'intérieur la totalité des murs est recouverte des plaques de marbres ex-voto à la mémoire des morts de la Première Guerre mondiale [3]. Ces cent cinquante plaques ont fait totalement disparaître le décor peint[4]. À l'ouest dans le transept est installé l'oratoire de sainte Thérèse orné d'une reproduction de sa châsse, l'autre transept est dédié à l'ermite, l'autel en bois est l'œuvre du sacristain monsieur Mouchère en 1927 [5]. Au fond du chœur l'autel de marbre est offert par les dons au cours de la grande guerre.

Statuaire[modifier | modifier le code]

Outre la remarquable statue probablement du XIIIe siècle de Notre Dame de consolation de type sedes sapientiae[6], la Vierge à l'enfant surmontant l'autel serait l'ancienne Vierge de la grotte. Dans la nef sur des consoles se reconnaissent saint Jean Baptiste, saint Joseph, saint Benoit, saint Dominique, saint Pierre et saint Malo; au-dessus de l'autel de son oratoire une statue en bois évoque saint Trèche. Une curieuse santissima Bambina (représentation de la vierge enfant) témoigne de la vocation mariale du lieu.

Usage et manifestations aux XXe et XXIe siècles[modifier | modifier le code]

Dès le début du XXe siècle le site de la grotte est aménagé avec chaire de prédication, statue de la vierge dans une niche au-dessus de la grotte qui est ornée d'une statuaire évoquant une mise au tombeau. Site de pèlerinage sur le modèle de la Basilique de Lourdes, une reproduction de la basilique surplombe même un temps la grotte comme l'attestent des cartes postales et le journal paroissial, dès le début du conflit de la Première Guerre mondiale des Ex-voto sont placés autour de la grotte très fréquentée par les pensionnaires de l'ambulance de Saint-Jean-sur-Mayenne. En 1916 à la suite d'une demande d’enterrer deux héros de la guerre dans la chapelle[N 2], le conseil municipal décide que la chapelle doit honorer tous les soldats de la commune. Cette transformation de la chapelle en mémorial attire fréquentation et dons. En même temps qu'elle est restaurée ses murs se couvrent complètement d'ex-voto; toutes les semaines une procession va de la grotte à la chapelle avec places assises réservées aux soldats, procession qui peut réunir plus d'un millier de participants. le site bénéficie d'un arrêt sur la gare de tramway de la ligne Laval-Landivy desservant le sanctuaire de Pontmain.

Actuellement la grotte a perdu ses ornements, le site est en accès libre, des grilles empêchent l'accès à l'intérieur de la cavité pour préserver les chauves-souris sur l'initiative de Mayenne Nature Environnement. La chapelle entretenue par la commune et le soutien de l'association "A la rencontre du passé de Saint-Jean-sur-Mayenne" est le plus souvent fermée sauf dans des occasions comme les Journées du patrimoine .


Moulin[modifier | modifier le code]

Il y avait un moulin sur l'Ernée, au-dessus du bourg qui fut supprimé. Le moulin de Saint-Tref appartient en 1606, à Jean Journée, sieur de Varaimbault, marchand à Avesnières. Pierre Gaudin, sieur de la Houssaie, baille à rente le moulin de Saint-Tref à Michel Le Roux, 1645. Guillaume Gaudin, sieur du Pont de Saint-Treffe, 1670 est sans doute le père de Jean Gaudin, sieur de la Houssaie, qui vend en 1676, le moulin du Pont-Saint-Tref pour 2 200 livres avec la closerie de Chafesné, à François Chapelle. Celui-ci donna en 1681 « le moulin, attrafus et sujets dudit moulin du Pont-Saint-Tref » à l'hôpital Saint-Louis de Laval.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Certains comme Isabelle Cartron dans sa thèse considèrent que cette translation dont le prétexte historique sont les invasions normandes puis les pressions bretonnes et normandes est l'occasion de la constitution d'un grand réseau monastique carolingien en s'appuyant sur les liens privilégiés entre les abbés de la congrégation de Noirmoutier et la cour impériale.
  2. Il s'agit de Jacques de Montferré et de Raymond de Montferré (leurs plaques encadrent l'autel) fils et neveu du marquis Marie-Henry de Montferré résidant au château d'Orange. Son beau-frère le marquis René Vincens de Causans mort en 1916 près de Perrone figure également dans ce mémorial parmi les noms des religieux de la congrégation des Augustins de l'Assomption.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Leduc-Gueye Christine, « Monument aux morts, chapelle Saint-Trèche de Saint-Jean-sur-Mayenne : Etablissement conventuel, puis chapelle Saint-Trèche - rue Saint-Trèche, Saint-Jean-sur-Mayenne », patrimoine des Pays de la Loire, sur Pays de la Loire, l'inventaire, patrimoine en région, (consulté le ).
  2. Isabelle Cartron, Les pérégrinations de saint Philibert : Genèse d’un réseau monastique dans la société carolingienne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 456 p. (ISBN 978-2753509559, BNF 42121210, lire en ligne).
  3. « Visite 360 Saint Trèche », Monuments aux morts dans les églises, sur patrimoine pays de la Loire (consulté le ).
  4. « Saint-Jean-sur-Mayenne – La Chapelle Saint Trèche », Pierres de mémoire (consulté le ).
  5. Helbert, « Oratoire saint Trèche », Bulletin paroissial Saint Jean sur Mayenne, no 871,‎ .
  6. Christian Davy, « La statue de la Vierge à l’Enfant de Senonnes », Revue de la Société Archéologique et Historique de la Mayenne,‎ , p. 112-113 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]