Caput mundi

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Rome, capitale de l'Empire romain.

Caput mundi (en français : Capitale du monde) est une expression latine, elle fait référence à Rome, la grande capitale du monde et est liée à l'extension de l'Empire romain. À l'époque, Rome était la ville où vivaient tous les grands empereurs, elle était aussi la capitale et le carrefour de toute activité politique, économique et historique.

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

Dans la littérature latine et italienne on retrouve de nombreuses fois la locution où des références à celle-ci.

Quelques œuvres où l'expression caput mundi est utilisée :

  • L'expression a été utilisée par le poète latin Lucain dans sa Pharsale (II, 655-656) : « ipsa, caput mundi, bellorum maxima merces, Roma capi facilis (...) » (la)
  • Dans Ab Urbe condita libri (l'Histoire de Rome depuis sa fondation) : Tite-Live utilise cette expression.
  • On la retrouve aussi dans un verset de Frédéric Barberousse : « Roma caput mundi regit orbis frena rotundi » (la)

Histoire et évolution[modifier | modifier le code]

Si l'expression désigne à l'origine Rome comme la capitale du monde, plusieurs grandes villes se la sont appropriée tout au long de l'histoire.

Rome[modifier | modifier le code]

L'influence de Rome dans le monde Antique a commencé à se développer au IIe siècle av. J.-C., l'empire a continué de s'étendre en Europe du Sud et en Afrique du Nord, durant les cinq siècles qui ont suivi. L'influence culturelle de Rome, de sa langue locale (latin) et de son art romain (architecture, philosophie et religion) a été aussi importante pour le développement de la cité. Rome est aussi la cité du Saint-Siège, donc une sorte de "capitale mondiale" pour le Catholicisme, plus grande religion au monde (pour être plus exact, il faut parler de la Cité du Vatican, bien qu'il s'agit d'un quartier de Rome à l'origine).

Constantinople[modifier | modifier le code]

Constantinople fut la "IIème Rome", elle assuma l'héritage de l'Empire. Elle revendiqua donc l'appellation de Capitale du monde, et ce, d'autant plus que cette ville était le carrefour de l'Orient et de l'Occident, et semblait donc avoir pour vocation de diriger les deux en même temps. Dans l'Europe médiévale, Constantinople est l'archétype de la grande ville issue de l'Antiquité, cent fois plus grande que la plus grande ville d'Occident, dernier reliquat de l'Empire romain (puisque Rome elle-même était devenue le centre de la Chrétienté occidentale, elle était plus familière, moins "orientale" et donc moins fascinante).

Moscou[modifier | modifier le code]

Sur la même logique, après la Chute de Constantinople, le Patriarcat de Moscou revendiqua son siège comme troisième Rome, donc capitale mondiale de la Chrétienté du point de vue orthodoxe. En tant que capitale de l'URSS, elle fut aussi le pôle de décision principal du bloc communiste, qui englobait une moitié de la planète (ce fut moins vrai à partir des années 1960, du fait de la prise de distance par la Chine maoïste et la création du mouvement des non-alignés). A noter qu'un objectif à long terme des soviétiques était de transformer ses voisins en république socialiste pour les amener à rejoindre l'Union soviétique, jusqu'à inclure progressivement tous les pays de la planète. Leurs représentants venant ainsi grossir le soviet suprême à Moscou.

Paris[modifier | modifier le code]

Depuis le XVIIe siècle, Paris est l'un des principaux centres européens de la finance, de la diplomatie, du commerce, de la mode, de la gastronomie, des sciences et des arts. Avant la Seconde Guerre mondiale, Paris, comme Londres, était parfois décrite comme la capitale du monde.[1],[2],[3],[4],[5],[6],[7],[8]

Aujourd'hui, la ville reste l'un des principaux centres commerciaux, financiers et culturels du monde, et son influence dans la politique, l'éducation, la technologie, le divertissement, les médias, la mode et les arts contribuent à son statut de grande ville mondiale.

Londres[modifier | modifier le code]

En tant que capitale du plus grand empire colonial qui ait jamais existé, et pôle commercial incontournable, d'envergure internationale, au XIXe siècle, Londres pouvait être considérée comme proche de la capitale du monde.

Berlin[modifier | modifier le code]

Adolf Hitler, dictateur du 3e Reich, dans le cadre de son projet du nouvel ordre a proposé de faire de Berlin la Caput Mundi (Capitale du monde), dans une reconfiguration géopolitique faisant de l'Allemagne nazie le seul véritable État souverain en Europe (les autres devenant de simple satellites), et le régime pivot de l'Afro-Eurasie, partagée sur les bords avec la Sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale. Le Welthauptstadt Germania prévoyait de reconstruire la ville de Berlin dans un style impérial.

New York[modifier | modifier le code]

La ville est souvent désignée comme "capitale du monde" non seulement parce qu'elle abrite le siège de l'ONU, organisation qui se rapproche le plus d'une ébauche de gouvernement mondial, mais aussi à cause de son importance économique et de sa population très cosmopolite. Ville construite historiquement par l'immigration, plus de 170 langues y sont parlées, tandis que près de la moitié de sa population s'exprime dans une autre langue que l'anglais à son domicile.

Washington D.C[modifier | modifier le code]

La capitale des États-Unis, Washington D.C détient le record du nombre d'organisations internationales importantes[réf. nécessaire], comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI). Le traité de l'Atlantique nord a été signé à Washington[9],[10], instituant l'OTAN qui a pris part à la guerre froide. Washington a alors été surnommé la Capitale du monde par le Washington Post[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Patrice Higonnet, Paris : Capital of the World., Harvard University Press, (ISBN 978-0-674-03864-6, OCLC 958559052, lire en ligne)
  2. (en-US) Lori Hinnant, « 'Today Paris Is The Capital Of The World' », sur Business Insider (consulté le )
  3. (en-US) « The World's Best Cities », sur Best Cities (consulté le )
  4. Walter Benjamin, « Paris: Capital of the Nineteenth Century », Perspecta, vol. 12,‎ , p. 165–172 (ISSN 0079-0958, DOI 10.2307/1566965, JSTOR 1566965, lire en ligne)
  5. Ellen R. Welch, « « Paris cosmopolite » : le mythe de la « capitale du monde » dans les guides de Paris », Littératures classiques, vol. N° 76, no 3,‎ , p. 53 (ISSN 0992-5279, DOI 10.3917/licla.076.0053, lire en ligne)
  6. « Paris capitale du monde », sur LExpress.fr, (consulté le )
  7. (en) « Paris: Capital of the World | Reviews in History », sur reviews.history.ac.uk (consulté le )
  8. Patrice L. R. Higonnet, Paris : capitale du monde des lumières au surréalisme, Paris, Tallandier, (ISBN 2-84734-241-9, OCLC 67528975, lire en ligne)
  9. « North Atlantic Treaty », Truman Library (consulté le ).
  10. « NATO – Official text: The North Atlantic Treaty, 04-Apr. 1949 », Nato.int, (consulté le ).
  11. David S. Broder, Nation's Capital in Eclipse as Pride and Power Slip Away, The Washington Post (consulté le 28 mars 2014).

Voir aussi[modifier | modifier le code]