Bertin Béa
| Ministre de la Fonction publique Gouvernement Ngrebada (d) | |
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| Député 6e législature de l'Assemblée nationale centrafricaine (d) |
| Activités |
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Bertin Béa est un homme politique de la République centrafricaine né en 1963 à Bangui. Ministre et député, il est vice-président du « Kwa na Kwa » (KNK), un des principaux partis politique de la RCA.
Biographie
[modifier | modifier le code]Études
[modifier | modifier le code]Bertin Béa étudie le droit à l’université de Bangui, qu’il n’a pu achever en France, malgré son acceptation d’inscription à l'université de Caen, du fait de son arrestation lors des grandes manifestations étudiantes.
Carrière politique
[modifier | modifier le code]Dans les années 1980, c’est en tant que militant dans les mouvements étudiants de résistance, qu’il s’intéresse à la politique.
Bertin Béa est l’un des leaders des luttes étudiantes sous André Kolingba, chef de l'État de 1981 à 1993. Il est exclu de l'université de Bangui, est emprisonné pendant 9 mois pour ses activités jugées subversives[Lesquels ?].
Dans les années 1990, il adhère et milite pour le parti politique du Mouvement pour la démocratie et le développement (MDD), fondé en 1991 par son mentor politique David Dacko, qui est le 3e parti politique en nombre de députés lors des élections législatives de 1998 (en)[réf. nécessaire].
Entre février 1997 et janvier 1999, il exerce la fonction de ministre chargé de la Promotion de la Jeunesse et des Sports, dans un gouvernement Gbézéra-Bria, dit gouvernement d’Union nationale ou gouvernement d'action pour la défense de la démocratie (GADD) dirigé par le Premier ministre Michel Gbézéra-Bria et sous la Présidence d'Ange-Félix Patassé[source insuffisante].
Il adhère et milite dans le mouvement politique Convergence nationale – Kwa Na Kwa fondé par François Bozizé à partir de 2003, transformé et refondé le , en parti politique « Kwa Na Kwa », signifiant « Le travail, rien que le travail » en langue sango.
Il franchit peu à peu tous les échelons, d'abord simple adhérent « Ouvrier »[1], puis coordonnateur de la campagne des élections législatives de 2005 dans la préfecture de l'Ombella-M'Poko, puis « Ouvrier Secrétaire général » par intérim du parti en 2013, puis « Ouvrier Secrétaire général »[2][source insuffisante].
En août 2015, Bertin Béa est arrêté, visé par une enquête pour « incitation au trouble et à l'ordre public » à la suite d’un discours prononcé le 7 août. Les militants du KNK libèrent leur secrétaire général le alors qu'il est au palais de justice de Bangui. Le procureur de la République chargé du dossier dénonce l'inaction, voire la complicité de la police dans cette évasion[2]. Bertin Béa est conduit à la Cathédrale Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception de Bangui et y passe la nuit avant que des négociations, conduites sous l’égide de celui qui n’était pas encore cardinal, Dieudonné Nzapalainga, ne permettent d’apaiser et de régler la situation par l’abandon des poursuites.[réf. nécessaire]
En 2015, le KNK suspend Faustin-Archange Touadéra, alors vice-président du KNK, pour « indiscipline ». Touadéra vient de se présenter à l'élection présidentielle. Le , à l'issue du troisième congrès du parti qui se tient à Bossangoa dans la préfecture de l'Ouham, Touadéra est radié du KNK après sa fondation de son propre parti, le Mouvement Cœurs unis. Le KNK quitte aussi la majorité parlementaire qui soutient le président Touadéra[3].
Bertin Béa devient vice-président du KNK, nommé par le président François Bozizé, lors du quatrième congrès du parti le 25 juillet 2020[4].
Durant cette période, il exerce plusieurs mandats de député à l'Assemblée nationale de la RCA, élu une première fois le en tant qu’indépendant contre un élu du KNK dans la circonscription électorale de Boali dans la préfecture de l'Ombella-M'Poko[5][source insuffisante], puis réélu en 2016 sous l’étiquette « KNK » dans la même circonscription électorale[6].
Son épouse Christine Nadia Béa, décédée en , est elle-même députée dans la circonscription de Bimbo 4 (préfecture de l'Ombella-M'Poko) à partir de 2016[6][source insuffisante].
Pendant cette période, il a aussi été un membre du Parlement panafricain de 2011 à 2019[réf. nécessaire].
En , Bertin Béa est nommé ministre de la Fonction publique dans le gouvernement du Premier ministre Firmin Ngrebada. Il démissionne quelques jours plus tard[7].
Le , la candidature à l'élection présidentielle de François Bozizé est invalidée par la Cour constitutionnelle. Bozizé rejoint alors, le , la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) en dehors du KNK, et part se réfugier au Tchad[8],[9]. Il est remplacé à la présidence du KNK à titre intérimaire à Christian Guénébem Dédizoum[10],[11],[12].
Béa est opposé à la nouvelle constitution promulguée le 30 août 2023 visant à instaurer une 7e République en RCA. Il conteste la légitimité de la cour constitutionnelle après la révocation de deux de ses juges par le gouvernement et dénonce le processus électoral opaque qui accompagne le référendum constitutionnel[13],[14].
L'affaire Karim Meckassoua
[modifier | modifier le code]Le , il est empêché d’entrer dans l’enceinte du parlement panafricain au motif qu’il venait d’être nommé par décret du Président de l’Assemblée nationale Karim Meckassoua, membre du Comité de pilotage chargé de mettre en place la « Commission vérité, justice, réparation et réconciliation » (CVJRR) au sein de la RCA et que de ce fait il ne pouvait cumulé les deux fonctions.
Le , Bertin Béa demande la destitution de Meckassoua. Il lui reproche « le non-respect des textes internationaux, le détournement des lignes budgétaires de l'Institution, l'octroi des crédits à des députés pour des missions à l’étranger sur des bases clientélistes, la corruption, l’escroquerie, la passation de marchés publics de gré à gré », et ce qu’il qualifie de « fausses promesses »[15].
Le , une pétition lancée par Bertin Béa est signée par 95 députés et Karim Meckassoua est destitué de la présidence, après en avoir été son premier Président musulman élu le .
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- ↑ Les appellations « Ouvrier » (pour les membres et les cadres du parti), « Grand Ouvrier » (pour les Président et Vice-président), « Très Grand Ouvrier » (pour le Président fondateur) et « parti travailliste » n’ont pas la même signification politique que dans les classifications occidentales. Ici, il est fait seulement référence à la valeur « Travail » et à une hiérarchisation des fonctions selon un code respectueux instauré par les fondateurs et non fait référence à une catégorie socioprofessionnelle et à une orientation politique dite progressiste ou de gauche.
- « Centrafrique : évasion spectaculaire du secrétaire général du parti de François Bozizé », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- ↑ flemale-stephane, « RCA : le Parti KNK se sépare de Faustin Archange Touadéra, son ex-vice-président », sur radio Ndeke Luka, (consulté le )
- ↑ Yamale edouard, « Centrafrique : l’Honorable Grand Ouvrier Bertin Béa nommé vice – président du Kwa Na Kwa », (consulté le )
- ↑ « Liste définitive des candidats aux élections législatives du 23 janvier 2011 en RCA - voir la page 16 pour Bertin Béa comme candidat indépendant » [PDF],
- « CENTRAFRIQUE: LISTE DES DEPUTES DE LA 6e LEGISLATURE 2016-2021 », Corbeau News Centrafrique (en), (consulté le ).
- ↑ Yamale edouard, « Centrafrique/Gouvernement : la copie de la lettre de démission de Bertin Béa de ses fonctions de ministre de la fonction publique », sur letsunami.net, (consulté le ).
- ↑ Gaël Grilhot, « Election présidentielle en Centrafrique : François Bozizé exclu du scrutin », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Mathieu Olivier, « Centrafrique : la nouvelle vie de François Bozizé au Tchad », Jeune Afrique, .
- ↑ Charlotte Cosset, « Centrafrique : Christian Guenebem nommé à la tête du KNK, le parti de François Bozizé », Radio France internationale, (consulté le ).
- ↑ Jean-Fernand Koena, « François Bozizé redevient chef rebelle », sur dw.com, Deutsche Welle (consulté le ).
- ↑ Yamale edouard, « Centrafrique : Christian Olivier Guénébem Dédizoum nommé président intérimaire du KNK », (consulté le )
- ↑ « La Nouvelle Constitution en RCA : Une Farce Juridique Dénoncée par Bertin BÉA, Vice-Président du Parti KNK », sur Corbeau News Centrafrique, (consulté le )
- ↑ « Violation flagrante de la Constitution : Les accusations accablantes de Bertin BÉA contre Touadéra », sur Corbeau News Centrafrique, (consulté le )
- ↑ flemale-stephane, « Crise à l'Assemblée Nationale, Bertin Bea hausse le ton », sur Radio Ndeke Luka, (consulté le )
Liens externes
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