Bernard Maupoil

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Bernard Maupoil
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HersbruckVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Bernard Maupoil, né le à Paris et mort le au camp de concentration de Hersbruck en Bavière, est un administrateur colonial français en poste dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, également ethnologue et écrivain.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils du préfet Marcel Maupoil, petit-fils du garde des sceaux Ernest Vallé, Bernard Maupoil est issu d'une famille de magistrats. Il entreprend à son tour des études de droit et de lettres, mais, passionné par l'ethnologie qu'il étudie avec Marcel Mauss, il choisit l'École coloniale.

Carte d'enregistrement de Bernard Maupoil en tant que prisonnier dans le camp de concentration nazi de Dachau

Nommé administrateur, il occupe plusieurs postes au Dahomey, au Sénégal, en Guinée française. Choqué par la violence de la colonisation, il dénonce plusieurs scandales, puis, en 1940, apporte son soutien à la tentative échouée de libération menée par le général de Gaulle à Dakar, connue sous le nom de « bataille de Dakar ».

Définitivement compromis, il retourne en France et rejoint la Résistance, tout en travaillant à sa thèse de doctorat. Il est dénoncé, incarcéré à Fresnes, puis à Compiègne et déporté en à Allach (camp satellite de Dachau), puis à Hersbruck (camp satellite de Flossenbürg), où il meurt en décembre de la même année[1].

Il publia deux thèses en 1943 et après une soutenance In absentia, l’Université de Paris lui décerna un doctorat à titre posthume en 1946[2].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Il est notamment l'auteur d'un classique de la littérature africaniste[3], La Géomancie à l'ancienne Côte des Esclaves, initialement publié en 1943 et plusieurs fois réédité. En 1946 Marcel Griaule soutient en son nom cette somme de près de 700 pages et un doctorat lui est décerné à titre posthume[4].

Tunique de parade kansawu[5] et bracelets ma-wu-alo[6], donnés au musée de l'Homme en 1936, aujourd'hui au musée du quai Branly.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Bernard Maupoil a été décoré à titre posthume de la Légion d'Honneur, de la médaille militaire au titre de la Résistance et de la médaille de la Résistance[1].

Archives et collections[modifier | modifier le code]

Bernard Maupoil a laissé d'importantes archives (documents, photographies[7]) et de nombreux objets, particulièrement du Dahomey, dont il a fait don au musée de l'Homme à son retour et qui se trouvent aujourd'hui au musée du quai Branly.

Lors de son séjour au Dahomey, Bernard Maupoil a été initié aux pratiques de la géomancie par Gèdègbé, grand devin des rois d'Abomey, dont il a également reçu plusieurs œuvres relevant de la divination ou de l'art de cour[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Biographie de Bernard Maupoil (Conseil international de la langue française)
  2. Alice L. Conklin, « Les ethnologues en guerre : Vichy et la question de la race », dans Exposer l’humanité : Race, ethnologie et empire en France (1850-1950), Publications scientifiques du Muséum, coll. « Archives », (ISBN 978-2-85653-883-8, lire en ligne), p. 399–455
  3. Compte-rendu par René Luneau dans Archives de Sciences Sociales des Religions, 1989, 68-2, p. 272, [lire en ligne]
  4. Catalogue SUDOC [1]
  5. Tunique de parade [2]
  6. Paire de bracelets [3]
  7. Archives Bernard Maupoil (Conseil international de la langue française)
  8. « D'où proviennent les objets exposés au Musée du Quai Branly ? », Entretien avec Gaëlle Beaujean-Baltzer [4]

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Lorimer Denis et François Duvalier, « Bernard Maupoil ou le pragmatisme scientifique », in Le Matin (Port-au-Prince), , [lire en ligne]
  • Nécrologie dans Journal de la société des africanistes, 1945, volume 15, no 15, p. 38, [lire en ligne]
  • Valérie Perlès, « L’expérience de Bernard Maupoil au Dahomey : entre science et engagement, un laboratoire pour l’ethnologie en milieu colonial », Gradhiva, 32 | 2021, 192-216, [lire en ligne]

Liens externes[modifier | modifier le code]