Bataille des Hôtels

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L'Holiday Inn fut utilisé comme repaire par les milices
Ruines du St Georges Hotel, en 2005

La bataille des Hôtels décrit un épisode de la guerre du Liban.

Description[modifier | modifier le code]

La bataille se déroule dans le quartier du Centre-ville de Beyrouth, à Minet-el-Hosn. Ce lieu fut un des premiers fronts de la guerre qui commença en 1975. Elle opposa de nombreuses factions dont les Phalanges libanaises qui tenaient à l'origine les lieux face aux forces pro-palestiniennes.

Buts de guerre[modifier | modifier le code]

La bataille a pour but la prise de contrôle d'un petit complexe d'hôtels adjacent à la corniche de Beyrouth sur la zone du front de mer de la Méditerranée, parmi lesquels le Holiday Inn, le Phoenicia et l'Hôtel St Georges.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le combat urbain se répandit rapidement dans d'autres zones du centre de Beyrouth. L'affrontement se déroula surtout au lance-roquette et à l'artillerie de mortiers ainsi que par l'emploi de snipers.

Les Phalanges libanaises, en majorité chrétienne, en sous-effectif malgré une résistance farouche ont dû abandonner le quartier face au Mouvement national libanais, de gauche avec une forte composante palestinienne.

À la fin du mois de mars 1976, la ligne de défense chrétienne recule à quelques centaines de mètres de là, au niveau de la place des Martyrs et du quartier populaire d’Ain el-Remmeneh[1].

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Dans le film Le Faussaire (film) (1981), Volker Schlöndorff y montre un usage ambigu du Phoenicia InterContinental Hotel, qui fut impliqué dans la bataille, les personnages semblent y loger alors qu'il était déjà sévèrement affecté par la bataille. En fait, les scènes tournées le furent au Casino du Liban.

Littérature[modifier | modifier le code]

Richard Millet dans son récit autobiographique La Confession négative, décrit son engagement militaire au sein des Phalanges libanaises et sa participation à la Bataille des Hôtels.

Arts visuels[modifier | modifier le code]

Le peintre libanais Ayman Baalbaki (en) a fait un tableau du Holiday Inn Beirut, un emblème de la bataille. Son Holiday Inn Hotel 'Seeking The Heights’ fut vendu 47,500 $ à une vente Christie's en 2010[2].

L'illustrateur et artiste visuel Lamia Ziadé exposa en 2008 son œuvre Hotel’s War, faite de laine et de maquettes d'immeubles faisant référence à cette bataille[3].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Denise Ammoun, Histoire du Liban contemporain: Tome 2 1943–1990, Fayard, Paris 2005. (ISBN 978-2-213-61521-9) (in French) – [1].
  • (en) Edgar O'Ballance, Civil war in Lebanon, 1975-92, New York, N.Y, St. Martin's Press, , 234 p. (ISBN 978-0-333-72975-5).
  • (en) Farid El-Khazen, The breakdown of the state in Lebanon, 1967-1976, Cambridge, Mass, Harvard University Press, , 432 p. (ISBN 978-0-674-08105-5, lire en ligne).
  • Jonathan Randall, Going All the Way: Christian Warlords, Israeli Adventurers and the War in Lebanon, Just World Books 2012. (ISBN 978-1935982166)
  • Paul Jureidini, R. D. McLaurin, and James Price, Military operations in selected Lebanese built-up areas, 1975–1978, Aberdeen, MD: US Army Human Engineering Laboratory, Aberdeen Proving Ground, Technical Memorandum 11-79, June 1979.
  • (en) Rex Brynen, Sanctuary and survival : the PLO in Lebanon, Boulder London, Westview Press Pinter Publishers, coll. « Westview special studies on the Middle East », , 255 p. (ISBN 978-0-86187-123-0 et 978-0-813-37919-7).
  • Robert Fisk (trad. de l'anglais), Pity the nation : Lebanon at war, Oxford New York, Oxford University Press, , 3e éd., 727 p. (ISBN 978-0-19-280130-2, lire en ligne).
  • Samer Kassis, 30 ans de vehicules militaires au Liban, 1975-2005 : 687 photos, Beyrouth, Elite groupe, , 2 vol. (ISBN 978-9953-0-0705-2)
  • (en) Walid Khalidi, Conflict and violence in Lebanon : confrontation in the Middle East, Cambridge, MA, Center for International Affairs, Harvard University, , 216 p. (ISBN 978-0-87674-037-8 et 978-0-876-74038-5).
  • (en) Michael Maschek, Myrtom house building : un quartier de Beyrouth en guerre civile : récit, Paris, L'Harmattan, , 178 p. (ISBN 978-2-343-16001-6).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Marguerite Silve-Dautremer, « Beyrouth. Les fantômes de la guerre hantent le « Holiday Inn » », sur Orient XXI, (consulté le ).
  2. « International Modern & Contemporary Art, Including Masterpieces from The Collection of Dr. Mohammed Said Farsi », Christie's, (consulté le )
  3. « Lamia Ziadé », Fann 3arabi, (consulté le )