Baldassare Bonifacio

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Baldassarre Bonifacio
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Roman Catholic Bishop of Capodistria (d)
Roman Catholic Diocese of Capodistria (en)
à partir du
Pietro Morari (d)
Francesco Zeno (d)
Biographie
Naissance
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Marcantonio Bragadin, Giovanni Battista Alfieri (en), Giorgio Giorgicci (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Plaque commémorative

Baldassarre Bonifacio, né le à Crema et mort le à Capodistrie, est un homme d'Église, érudit, archiviste et écrivain italien, évêque de Koper.

Biographie[modifier | modifier le code]

Neveu de l’historien Giovanni Bonifacio, Baldassarre Bonifacio naquit à Crema le 5 janvier 1585, d’une famille originaire de Rovigo. Il étudie d’abord la littérature sous la direction de Antonio Riccoboni. Envoyé à l’Université de Padoue, à l’âge de treize ans, y fut reçu à dix-huit, docteur en droit. Il était encore très jeune lorsqu’il alla en Allemagne, en qualité de secrétaire da comte de Porzia, nonce apostolique, et qu’il y traita, auprès des princes de l’Empire germanique, et de l’empereur Mathias lui-même, des affaires importantes pour le Saint-Siège. Après son retour en Italie, il obtint, dans la République de Venise, plusieurs dignités ecclésiastiques, et entre autres l’archiprebende du chapitre de Rovigo. Il fut nommé, le 3 octobre 1619, professeur de littérature grecque et latine à Padoue, mais il n’accepta point, préférant, dit Niceron, le plaisir de s’instruire lui-même à la peine d’instruire les autres. Il se rendit cependant, l’année suivante, à la proposition que lui fit le Sénat de Venise, qui, ayant fondé à Venise même une académie ou collège des nobles, l’invita à y professer les institutes de droit civil. Étant allé à Rome, sous le pontificat d’Urbain VIII, avec des recommandations de la République, ce pape le destinait à un évêché dans l’île de Candie, mais la crainte de la mer et sa faible santé le détournèrent de ce voyage, et il préféra l’archidiaconé de Trévise, qui lui fut conféré par Urbain ; il fut, de plus, vicaire de quatre évêques qui occupèrent successivement ce siège, et ensuite chargé, par décret public, de la direction d’un nouveau collège de nobles vénitiens, que le Sénat venait fonder à Padoue. Ce collège fut ouvert en 1637, et il en fut le premier recteur, emploi qu’il ne conserva que peu de temps, et dans lequel il eut pour successeur Francesco Bernardino Ferrari. Enfin, il fut nommé en 1653 évêque de Capo d'Istria. Il gouverna six ans cette église, et mourut le , âgé de soixante-quinze ans. Il fut enterré dans sa cathédrale, auprès d’un autel qu’il avait fait élever à ses frais, avec une inscription latine très simple, faite par lui-même. Ses chanoines lui en consacrèrent une autre, où ils louaient sa piété et sa munificence envers cette église. Le savant danois Thomas Bartholin lui en a fait une en vers. Elle se trouve dans les Thomæ Bartholini carmina varii argumenti, Copenhague, 1669 in-8°.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Frontespizio del De Archivis di Baldassarre Bonifacio, 1632

Le premier ouvrage que publia Bonifacio était intitulé : Difesa dell’orazione di Giovanni Bonifacio per lo trasporto delle reliquie di S. Bellino contro il caval. Battista Guarini, sous la date de Paris, 1609, mais imprimé à Padoue, in-4°. Le discours que son oncle Giovanni avait adressé à l’évêque d’Adria (qui était ce comte de Porzia dont Baltdassarre avait été secrétaire), pour obtenir que les reliques de S. Bellino, évêque de Padoue, et martyr, fussent transportées dans la cathédrale de Rovigo, excita de vives réclamations. Le saint était enterré dans un village auquel il avait donné son nom, et où il avait été martyrisé. Le titre de la cathédrale de Rovigo, pour réclamer ses reliques, était qu’il était son patron. Tout près de la paroisse où il reposait depuis son martyre, bien de campagne que l’auteur du Pastor fido, Giovanni Battista Guarini, avait hérité de ses ancêtres, et nommé la Guarina. Il ne voulut point entendre à cette translation du saint, son voisin, et il adressa au même évêque une répouse mordante au discours de Giovanni Bonifacio : Baldassarre prit, en bon neveu, la défense de son oncle ; il publia cette défense sous le nom de Pier-Antonio Salmone. Il fallut que le Sénat de Venise s’en mêlât, et déclarât, par une lettre du doge, adressée à l’évêque d’Adria, 9 mars 1609, que la volonté de la République était que les reliques du saint restassent à leur place.

Baldassarre Bonifacio publia un grand nombre d’autres ouvrages ; nous ne citerons ici que les principaux :

  • Castore e Polluce, rime di Baldassarre Bonifacio e di Gio. Maria Vanti, con le dichiarazioni di Gasparo Bonifacio, Venise, Francesco Prati, (lire en ligne). Vanti était l’intime ami de Bonifacio, dont les poésies italiennes parurent ainsi avec celles de son ami, et les notes ou explications de son frère.
  • Stichidion libri XVIII, Venetiis, apud Pratum, 1619, in-16°.
  • Musarum pars I, Venise, apud Ioannem Iacobum Hertium, (lire en ligne). C'est un second recueil de vers latins, divisé en dix livres.
  • Discorso dell’immortalità dell’anima, Venise, Antonio Pinelli, (lire en ligne). Ce discours était adressé à une jeune juive, nommée Sara Copia, mariée à Venise, avec un juif riche, appelé Sullam. Elle était remplie d’esprit et de goût pour les lettres; mais on la soupçonnait de n’avoir pas des opinions très saines sur l’immortalité de l’âme. Bonifacio entreprit de les redresser dans ce discours ; Sarra s’en offensa, et y répondit, ou y fit répondre par un manifeste imprimé sous son nom ; Bonifacio ne manqua pas de répliquer à ce manifeste ; mais Sarra eut à cette secondé attaque la sagesse qu’elle aurait dû avoir dès la première ; elle se tut, et les choses en restèrent là.
  • Amata, tragedia, Venise, Antonio Pinelli, (lire en ligne). Crescimbeni met cette tragédie au nombre des meilleures de ce temps-là ; elle fut cependant critiquée et l'auteur en prit la défense dans des lettres intitulées : Lettere poetiche, Venise, 1622, in-quarto.
  • Elogia Contarena, Venise, 1623, in-4°. Ce sont les éloges de trente illustres personnages de la famille Contarini ; ils précèdent les commentaires de François Contarini, De rebus et bello inter Etruscos et Senenses gesto, dont Bonifacio fut éditeur.
  • De quadraginta Romanæ historiæ scriptoribus excerpta. Adiectum est Caroli Sigonii de eisdem scriptoribus iudicium ut et ordo Romanæ historiæ legendæ Adriani Politi, Venise, Antonio Pinelli, (lire en ligne) ; réimpr. à Helmstadt, J. E. Busmann, 1666 et 1674. Repris dans G. Roberti, Miscellanea italica erudita, III, Parme 1691. « Boniface a fit imprimer son ouvrage avec celui de Sigonius à cause du rapport et de la conformité du sujet. Car il n'a point passé le temps de Charlemagne non plus que Sigonius dans ses Extraits des Écrivains de l'Histoire Romaine. Les Critiques font passer Boniface pour un simple copiste ; il est pourtant loué comme un fort habile homme par les savants de son temp ; c'est dommage qu'il ait eu si peu de reconnaissance pour les Auteurs qui avoient traité cette matière avant lui comme Bodin et les autres, et qu'ayant fait de leurs Écrits cette compilation, qui porte son nom, il ne leur ait pas même fait l'honneur de les nommer le plus souvent. Le P. Labbe met Vossius au rang de ceux dont Boniface a profité, ce qui est assez difficile, à moins qu'il n'ait eu quelque copie manuscrite de son Ouvrage des Historiens Latins par le moyen du Sieur Dominique Molin illustre Vénitien et bon ami de Vossius. Car l'Ouvrage de Boniface parut dès l'année qu'on vit au jour la première édition des Historiens Latins de Vossius. [l'an 1627. in-4°. à Venise.] »[1].
  • Historia ludicra, opus ex omni disciplinarum genere selectum et jucunda eruditione refertum, Venise, 1652, in-4° ; Bruxelles, 1656 : cette seconde édition est augmentée d'une vie de l'auteur, qui n'est qu'une traduction de ce qui est dit de lui dans les Glorie degli Incogniti, et d'une table des matières, très utile pour un livre de cette espèce, qui est un mélange de recherches et de traits d'érudition, divise en livres et en chapitres, mais confusément et sans ordre.
  • De Archivis liber singularis. Ejusdem Praelectiones et Civilium Institutionum Epitome, Venise, Antonio Pinelli, (lire en ligne). It. dans le Syntagma scriptorum variorum de Bibliothecis atque Archivis, Helmstadii 1666, et 1702, in-4°, donné par les soins de Joachim-Jean Maderus.
  • Conjecturæ in Martialem. Ejusdem Polynesi origines, Venise, Antonio Pinelli, (lire en ligne).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Adrien Baillet, Jugemens des savans sur les principaux ouvrages des auteurs : Revûs, corrigez, & augmentez, Volumi 1-2, Aux depens de la compagnie, 1725, p. 63.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]