Babi Yar. Contexte

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Babi Yar. Contexte
Description de cette image, également commentée ci-après
Prisonniers de guerre soviétiques remblayant le site du massacre de Babi Yar
Titre original Бабий Яр. Контекст
Babi Yar. Context
Réalisation Sergei Loznitsa
Scénario Sergei Loznitsa
Sociétés de production Atoms & Void
Slot Machine
Pays de production Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Genre Documentaire
Durée 120 minutes
Sortie 2021

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Babi Yar. Contexte (Бабий Яр. Контекст, Babi Yar. Context) est un film documentaire néerlando-ukrainien réalisé par Sergei Loznitsa et sorti en 2021.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Pogrom à Lviv (June - July 1941)

Le film couvre la période qui s'étend de l'invasion de la Pologne par l'Allemagne et l'Union soviétique en septembre 1940 en application des clause secrètes du pacte germano-soviétique jusqu'au procès devant un tribunal soviétique ukrainien en 1946, qui a condamné des criminels de guerre Allemands à la pendaison. Il comporte exclusivement des films tournés à l'époque, des témoignages de rescapés et quelques images fixes illustrant un commentaire en sous-titres situant les dates et événements.

Les évènements filmés comprennent notamment, le début de l'opération Barbarossa, Kiev avant l'invasion de cette partie de l'Ukraine (vues d'ensemble de la ville et des environs, les avenues), l'arrivée des troupes allemandes accueillies en liesse par les habitants, l'incendie de villages, l'incendie du centre de Kiev en 1941 par des explosifs à retardement placés dans les immeubles par les soviétiques avant leur départ, les festivités organisées par les organisations nationalistes à Lviv peu après l'entrée de l'armée allemande, les files de prisonniers soviétiques, les camps où 3 millions d'entre eux sont abandonnés sans nourriture ni abri, la libération de ceux ayant une compétence professionnelle utile pour l'occupant (environ 700 000), la libération de Kharkov et de Kiev en 1943, les files de prisonniers allemands, enfin des extraits du procès de 1946.

Le Massacre de Babi Yar n'ayant probablement pas été filmé, celui-ci est illustré par des images fixes, notamment par une photo prise peu après, puis par des vues du site après remblaiement du ravin. Des photos de pogroms sont également montrées.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

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  • Titre : Babi Yar. Contexte
  • Titre original : Бабий Яр. Контекст (Babi Yar. Context)
  • Réalisation : Sergei Loznitsa
  • Scénario : Sergei Loznitsa
  • Son : Vladimir Golovnitskiy
  • Montage : Sergei Loznitsa, Daniellus Kokanausskis et Tomasz Wolski
  • Production : Maria Baker-Choustova, Sergey Loznitsa
  • Production associée : Max Yakover, Ilya Khrzhanovskiy
  • Société de production : Atoms & Void - Slot Machine
  • Société de distribution : Dulac Distribution
  • Pays de production : Drapeau de l'Ukraine Ukraine, Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
  • Lieux de tournage : Ukraine
  • Format : noir et blanc (couleur pour certaines séquences) — 1,37:1
  • Genre : documentaire
  • Durée : 120 minutes
  • Dates de sortie :

Diffusion en DVD[modifier | modifier le code]

Le film est diffusé en 2021 en DVD augmenté de deux interviews du cinéaste invité de France Culture : « La caméra contre l'oubli » et « Comment peut-on confondre le régime russe avec les œuvres des auteurs russe ? »

Accueil[modifier | modifier le code]

Critique[modifier | modifier le code]

Babi Yar. Contexte
Score cumulé
SiteNote
Rotten Tomatoes 88%
AlloCiné 4 étoiles sur 5
Compilation des critiques
PériodiqueNote
Première 5 étoiles sur 5

En France, le site Allociné donne une moyenne de 4,15, après avoir recensé 14 critiques de presse[1]. Le site Rotten Tomatoes donne une note de 88 % pour 17 critiques[2].

La presse française est très positive à l'égard du documentaire. Ainsi, le critique de Première nous rappelle « l'incroyable puissance du cinéma, Loznitsa parvient ainsi à raconter comment les Allemands, les Russes et certains Ukrainiens ont organisé le silence autour de cet indicible événement »[3]. Le Monde rejoint sur le fond et sur la forme le critique en résumant son propos de cette manière : « parce qu'il nous propose une passionnante réflexion sur les images, alors même qu'employant des archives de propagande nazie comme soviétique, le réalisateur parvient, précisément par son art du montage, à en désactiver l'idéologie au profit d'un récit qui nous en permette l'intelligence »[4].

Le site Critikat.com souligne « usage riche et convaincant – c'est assez rare pour le souligner – de ses images d'archive, en les considérant à la fois comme des traces, des témoignages historiques, mais aussi des fragments picturaux dont la forme guide le montage »[5]. Pour ce qui est de L'Obs, la critique encourage d'aller voir le documentaire : « Non seulement le récit – sans voix off, sans musique – est glaçant, mais on reste pétrifié devant la barbarie des assassins, dans cet instant qui déshumanise les bourreaux. Il faut voir Babi Yar. Contexte, requiem de l'âme humaine et terrible leçon d'Histoire. »[6].

Dans les critiques les plus négatives, on peut citer pour exemple celle de Libération, pour qui « bien que la deuxième partie du film, qui évoque les deux journées du massacre puis leurs conséquences et celles de leur récit, pris en tenailles entre mémoire et oubli, ouvre sur une plus grande précision, allant de pair avec une plus grande dignité, la première heure de Babi Yar. Contexte demande à son spectateur d’accepter un certain nombre de principes formels »[7].

Box-office[modifier | modifier le code]

Pour son premier jour d'exploitation en France, le long-métrage réalise 1 265 entrées, dont 724 en avant-première, pour 18 copies. Le film se classe en huitième position du box-office des nouveautés derrière Feu Follet (1 335) et devant Tout fout le camp (934)[8]. Au bout d'une semaine d'exploitation, le long-métrage attire 4 393 spectateurs[1].

Distinctions[modifier | modifier le code]

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Récompenses[modifier | modifier le code]

Sélections[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Babi Yar. Contexte », sur Allociné (consulté le )
  2. (en) « Babi Yar. Context », sur Rotten Tomatoes (consulté le )
  3. Gael Golhen, « Critique », sur Première (consulté le )
  4. « Babi Yar. Contexte : dans la mémoire sombre de l'Ukraine » Accès limité, sur Le Monde, (consulté le )
  5. Corentin Lê, « Le sens de l'Histoire », (consulté le )
  6. François Forestier, « Chronique d'une liaison passagère, Babi Yar. Contexte… Les films à voir (ou pas) cette semaine » Accès limité, sur L'Obs, (consulté le )
  7. Luc Chessel, « Documentaire - Babi Yar. Contexte, la gêne de la mémoire » Accès limité, sur Libération, (consulté le )
  8. Brigitte Baronnet, « Box-office : Sandrine Kiberlain et Emmanuel Mouret en tête du 1er jour France », sur Allociné, (consulté le )
  9. Site de la SCAM [1]
  10. a et b Source : film-documentaire

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Corentin Lê, Critikat, 12 juillet 2021 [2]
  • Yal Sadat, « Visages au fond du gouffre », Cahiers du cinéma, no 790, septembre 2022, p. 32
  • Jacques Mandelbaum, « Dans un entretien au Monde, le cinéaste revient sur la genèse de son film d’archives et la mémoire lacunaire sur le génocide des juifs en Ukraine », Le Monde, 13 septembre 2022 [3]
  • Annette Wieviorka, « Retour à Babi Yar », L'Histoire, no 499, septembre 2022, p. 95 [4]
  • Christophe Kantcheff, « Babir Yar. Contexte de Sergei Loznitsa : l'humanité dans le ravin », Politis, [5]

Liens externes[modifier | modifier le code]