Ba'al Hammon

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Brûle-parfum à tête de Ba'al Hammon (Musée national de Carthage)

Ba'al Hammon ou Baal Hammon, parfois surnommé le « Saturne africain », est la divinité centrale de la religion carthaginoise à qui est offert le sacrifice du molk.

Dieu cosmique, il occupe une place première dans le panthéon berbéro-punique, possède son sacerdoce, ses sanctuaires (tophet), ses représentations et ses attributs attitrés. Il avait pour parèdre Tanit. Son culte était particulièrement exigeant et demandait une totale confiance de la part de ses fidèles.

Dieu de la fécondité et des récoltes, il semble avoir, par sa spécificité, constitué un élément de permanence dans le monde berbère et, par son caractère central (hénothéisme), ouvert la voie au monothéisme en Afrique romaine. Avec la romanisation de l'Afrique du Nord, ce dieu d'origine sémitique est capté par la divinité romaine Saturne (syncrétisme d'association) avant de disparaître avec le triomphe du christianisme.

Toutefois, il y a une certaine survivance dans l'onomastique et plus précisément l'anthroponymie, certains prénoms en usage particulièrement en Tunisie se greffant au nom du dieu : par exemple une culture est dite « Baali » (ba'li en dialecte tunisien) si elle est conduite sans irrigation, ou à la grâce de Dieu[1].

Yigael Yadin, archéologue israélien, pense qu'un culte était rendu à Ba'al Hammon et à Tanit pendant l'âge du bronze à Hazor. Il a ainsi retrouvé dans les ruines de cette ville des stèles, des masques et un étendard qu'il rapproche du culte de ce dieu de la culture punique[2]. Par ailleurs, certains commentateurs ont rapproché Ba'al Hammon du dieu Moloch cité dans la tradition hébraïque, à cause notamment des sacrifices prétendument rendus à ce dieu à Carthage, le nom Moloch renvoyant probablement au terme molk ou sacrifice[3]. La question des sacrifices humains à Carthage est loin d'être résolue, du fait de la faiblesse des indices archéologiques et de la nature partisane des sources littéraires.

Une rue de Carthage, située à proximité des ports puniques, porte le nom de Baal Hammon[4].

Références

  1. Ottavo contributo alla storia degli studi classici e del mondo antico Arnaldo Momigliano - 1987 p. 240 : « There Juno Caelestis (or simply Caelestis, destined to considerable veneration outside Africa) is Tanit (Tinnit), the female companion of Baal Hammon... Victoria was already recognized as a goddess during the Samnite Wars. She was later... ».
  2. Yigael Yadin, Hazor, The Rediscovery of a great citadel of the Bible, éd. Random House, New York, 1975
  3. Lawrence E. Stager et Samuel R. Wolff, « Child Sacrifice at Carthage. Religious Rite or Population Control? », Biblical Archaeology Review, janvier-février 1984
  4. Rue Baal Hammon, Site archéologique de Carthage, Tunisie, sur google.com/maps

Bibliographie

  • Marcel Leglay, Saturne africain. Histoire, éd. De Boccard, Paris, 1966.

Voir aussi