Aussage
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La société Aussage a été créée en 1833 par Émile Aussage à Pantin dans la région parisienne. Elle importait et distribuait non seulement du poivre, mais aussi du riz, des épices, du tapioca ou de la vanille. Avec sa marque "Poivrossage", le groupe Aussage était un acteur majeur en France jusque dans les années 1960 et possédait des usines à Marseille, Bordeaux, au Havre, à Genève et Bruxelles, sans oublier les centrales d’achats à Calcutta, Colombo, Saigon ou encore à Madagascar.
Historique[modifier | modifier le code]
Création de la société Aussage en 1833[modifier | modifier le code]
Crée en 1833 par Émile Aussage à Pantin dans la région parisienne, la société "Aussage" importe et distribue non seulement du poivre, mais aussi du riz, des épices, du tapioca ou de la vanille[1].
Le groupe Aussage est vendu à Maurice Marchand, en 1913[2].
Au fil du temps, le groupe Aussage développe ses activités ainsi que ses gammes et marques "Poivrossage", Epices "Cristal" et "Delys", entremets et riz "Nanda", tapioca "Grand navire", thé "Naja", etc. et absorbe de nombreux concurrents.
Incontournable depuis les années 1930, Aussage demeure le premier producteur français de la branche avec 60 % du marché et un chiffre d'affaires de 55 millions de francs en 1969 avec ses usines de Marseille, Le Havre et Bordeaux selon les
Souvenirs de Micheline, qui travailla chez Aussage de 1957 à 1960 : « Dans les année 60, les dirigeants étaient les deux gendres, mariés au filles Marchand. Le directeur principal était M. Jolivet. Le poivre (surtout au moment de la fermeture du canal de Suez) et les épices coutaient alors très cher et les filles étaient fouillés à leur sortie.
Aussage fusionne avec Amora en intégrant la Générale alimentaire, puis Danone[modifier | modifier le code]
Première entreprise agroalimentaire française d'envergure internationale, avec pour ambition de fédérer des entreprises familiales dynamiques pour leur donner les moyens d'une expansion nationale et international, la Générale alimentaire rachète le groupe Aussage au début des années 1970[3] pour intégrer ses activités à son pôle salé autour de la marque Amora pour ainsi devenir la société : Amora-Aussage[4].
En 1973, la Générale occidentale prend le contrôle de la Générale alimentaire[5] et rachète en 1979 le chocolat Poulain puis la SEGMA (Société d'exploitation des grandes marques alimentaires) avec sa marque Maille. Ainsi, la grande rivale Maille rejoint... Amora où elles évolueront en parallèle pendant deux décennies[6].
En 1980, la branche alimentaire de la Générale occidentale sera reprise par BSN, devenue Danone en 1994[7].
Amora-Aussage absorbe Maille[modifier | modifier le code]
En 1996, Danone connaît une zone de turbulences sous la pression des premiers prix et fusionne l'entité Amora-Aussage à l'ensemble Segma-Liebig-Maille sous l’appellation "Liebig-Maille-Amora" (LMA) qui pèsera 2,3 milliards de francs de chiffre d'affaires[8]. LMA était organisés en plusieurs branches dont les condiments (Amora-Condiments), le vinaigre (Amora-Dessaux) et les épices, desserts et pâtisseries (Amora-Aussage)[4].
En 1997, dans le cadre d'un recentrage, Danone se sépare de sa division épicerie en cédant d'un côté Liebig à Campbell et d'un autre côté l'ensemble Amora-Maille à Paribas Affaires Industrielles[9].
Reprise par Ducros de l'activité Aussage[modifier | modifier le code]
Depuis le début des années 1970, Aussage a du faire face à la démocratisation de la grande distribution et de la concurrence du challenger Ducros crée en 1963 et ses innovations à la fois logistiques avec le lancement des flacons « duke » (les petits bocaux à bouchon rouge) et le "meuble à épices" permettant une gestion des réapprovisionnements plus efficace tant que marketing avec sa campagne publicitaire télévisée et le fameux slogan inventé par Michel Ducros "A quoi ça sert que Ducros il se décarcasse ?"[10]. Ces succès font de Ducros la première marque d’épices en Europe[11] en déclassent peu à peu l'attractivité des épices, desserts et pâtisseries de l'ancien ensemble Amora-Aussage.
En 1999, l'activité condiment d'Amora-Maille est reprise par le groupe Unilever[12]. Quant à l'activité des épices, desserts et pâtisseries (Amora-Aussage), c'est finalement Ducros en 1997 qui l'absorbe à Amora-Maille[13] actant la disparition totale de la marque Aussage. Finalement Ducros entre dans le Groupe McCormick en 2000 leader mondial des épices[14] et devient McCormick France en 2004[15].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « La malle à Papa - La malle à Papa », sur lamalleapapa.com (consulté le )
- « La Grande Cuisine - épices », sur www.lagrandecuisine.com (consulté le )
- 50 Marques Françaises, histoire et objets publicitaires, Elzingre Francis (ISBN 978-2-9543736-1-4, lire en ligne)
- Cour de Cassation, Chambre commerciale, du 11 décembre 2001, 96-22.096, Inédit (lire en ligne)
- « M. Goldsmith prend seul le contrôle de la Générale Alimentaire », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Laure Delangeais, « Comment Maille est devenue la moutarde préférée d'Obama et Madonna », sur Capital.fr, (consulté le )
- « Danone, de la verrerie à l'alimentaire », sur L'Obs, (consulté le )
- « Amora absorbe Segma-Liebig- Maille », sur Les Echos, (consulté le )
- « Danone va céder à Paribas plus de la moitié de sa branche épicerie », sur Les Echos, (consulté le )
- Pour nourrir demain, « L'histoire de la marque Ducros », sur La veille des innovations alimentaires, (consulté le )
- « Michel Ducros : « Mon père m’a dit : « Sois mondial et provençal »» », sur monaco-hebdo.com, (consulté le )
- « Le groupe Unilever acquiert Amora Maille pour 4,7 milliards de francs », sur Les Echos, (consulté le )
- « Pourquoi Ducros trouvera vite un acquéreur ? », L'Usine Nouvelle, (lire en ligne, consulté le )
- « Eridania Béghin-Say vend Ducros 2,7 milliards de francs à McCormick », sur Les Echos, (consulté le )
- « Sel Noir d'Hawaï Ducros de Ducros », sur LSA (consulté le )
