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Aristide Marre

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Eugène Aristide Marre, néle à Mamers (Sarthe), mort le , dans sa 95e année, Villa Mon Repos Suger, Chemin de Villepreux, à Vaucresson (Seine-et-Oise), est un érudit français.

Biographie

Éditeur scientifique prolixe, spécialiste du malais et du malgache, enseignant à l'École des langues orientales vivantes, membre de la Société asiatique de Paris, ancien élève du collège du Prytanée militaire de la Flèche[1], Aristide Marre s'est fait remarquer par la traduction du Khélasat al Hisáb ou Essence du calcul de Behâ-eddin Mohammed ben al-Hosaïn al-Aamouli, (rédigé en 1846, publié en 1864) et par celle du Talkhîç d'Ibn-el-Bannâ (1865). Un temps inspecteur primaire en Bretagne[2],[3], officier de l'Instruction publique, il a édité de nombreux livres traitant des mathématiques arabes et indiennes mais aussi des poésies et légendes orientales, particulièrement celles de Malaisie où il fait figure de pionnier en compagnie d'Édouard Dulaurier[4].

Traducteur d'œuvres importantes de la littérature malaise et, en particulier, du Sadjarah Malayou et du Makota Radja Radja, M. Marre étudiait également la langue malgache et pressentit l'importance qu'elle allait prendre. Il demanda l'autorisation de faire un cours public et gratuit de malgache. Le ministre ne donna pas suite à sa demande. Quand il eut succédé à son professeur et ami, l'abbé Favre, dans la chaire de malais et de javanais de l'École des langues orientales, il adopta pour sa grammaire malgache les procédés d'exposition de la grammaire malaise et javanaise. Ne se limitant pas au seul dialecte hova, on lui doit dans ce domaine quelques découvertes, dont celle l'interfixe Om. Lors de l'expédition de 1895, et sur la demande du général Gallieni, il distribua aux officiers du corps expéditionnaire 500 exemplaires de sa grammaire et de son vocabulaire malgaches.

Par ailleurs, c'est grâce à ses efforts qu'ont été redécouverts (en 1870) et publiées (en 1881) les manuscrits, inédits pendant 400 ans, de Nicolas Chuquet. Il insista pour que le nom du mathématicien François Viète[5], à l'origine de l'algèbre, et ceux de Christian Huygens et de Sophie Germain, soient donnés à des rues de Paris. Entre autres découvertes mathématiques, il exhuma de la bibliothèque nationale, dix-sept lettres, dont quinze demeurées inédites, adressées à Blaise Pascal par René François Walter de Sluse. La fin de sa vie est marquée par une production de dictionnaires et de grammaires malaises. On redécouvre aujourd'hui ses traductions[6] et l'intérêt d'une œuvre multiple, au croisement des mathématiques et de l'Indonésie.

Il était membre de l'Institut royal néerlandais, des académies de Lisbonne, Turin, Messine et Acireale, ainsi que de nombreuses sociétés savantes, et fut président de la section d'Indochine, de Birmanie et de Malaisie au congrès des orientalistes de Rome, en 1899.

Œuvres

Œuvres de jeunesse

Publications des œuvres de jeunesse

Œuvres de la maturité

  • « Manière de compter des anciens avec les doigts des mains, d'après un petit poème inédit arabe, de Chems-Eddin el Massoul et le Tratado de Mathematicas de Juan Perez de Moya, imprimé à Alcala de Henares, en 1573 ». Bull. I. 309-318 de Baldassare Boncompangni (1868)
  • Aristide Marre : Histoire des Rois de Pasey (Hikayat Raja Pasai), traduction d'Aristide Marre de 1874, présentation et notes par Monique Zaini-Lajoubert), Toulouse, Anacharsis Éditions, 2004, 155 p.

Cette chanson de geste au pays des éléphants conte l'histoire du royaume de Samudra-Pasai, à Sumatra ; rédigés à la fin du XIVe siècle ces récits légendaires tissés de guerres fratricides d'histoires d'amours impossibles, et de la folie de princes aux désirs incestueux.

  • Aristide Marre : Grammaire malgache fondée sur les principes de la grammaire javanaise (1876)
  • Aristide Marre : Lettre inédite du Marquis de l'Hospital. (1879)
  • Aristide Marre : Deux nouvelles lettres mathématiques inédites du P. Jaquemet de l'Oratoire, de la maison de Vienne (Dauphinée) (sur les limites des racines d'une équation). (1880)
  • Aristide Marre : « Sur huit lettres inédites du P. Claude Jaquemet de l'Oratoire ». (1882) Bull. XV. 679-683 de Baldassare Boncompagni
  • Aristide Marre : Aperçu philologique sur les affinités de la langue malgache (Brill, 1884)
  • Aristide Marre : Makôta radja-râdja ou la couronne des rois de Bukhārī (of Johore)
  • Aristide Marre : « Notice sur la vie et les travaux de François-Joseph Lionnet ». Bull. XVIII de Baldassare Boncompagni 424-440. (1885)
  • Aristide Marre : « Théorème du carré de l'hypoténuse ». Bull. XX. 404-406 de Baldassare Boncompagni (1887)

L'heure malgache

Asie du sud-est et Amérique du Sud

  • Aristide Marre : Les Galibis tableau véritable de leurs mœurs. (1896)
  • Aristide Marre : Glossaire explicatif des mots de provenance malaise et javanaise (1897)
  • Aristide Marre : Code malais des successions et du mariage, transcrit en caractères latins (1889)
  • Aristide Marre : Sourat Per. Oupama. An Malayou. Le livre des proverbes de Malaisie (1889)
  • Aristide Marre : Proverbes et similitudes des Malais avec leurs correspondants en diverses langues d'Europe et d'Asie (1898)
  • Aristide Marre : Grammaire tagalog (1901)

Sources

Notes et références

Liens externes

Aristide Marre sur Research Archive for Mathematics.