André Portier

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André Portier
Image illustrative de l'article André Portier
La porte Dijeaux réalisée par André Portier.
Présentation
Naissance
Amboise, France
Décès
Leugny, Azay-sur-Cher, France
Nationalité Drapeau de la France France
Mouvement Architecture néo-classique
Activités Commandes publiques et privées.
Formation Élève de Jacques Gabriel
Œuvre
Réalisations Place Gambetta, place de la Victoire, Allés de Tourny, porte Dijeaux, porte de Bourgogne et porte d'Aquitaine,Hotel Lecomte de Latresne

André Portier est un architecte français né en 1702 à Amboise et mort en 1770 à Leugny dans la commune d'Azay-sur-Cher[note 1].

Élève puis collaborateur de Jacques V Gabriel, il s'établit à Bordeaux en 1730 comme inspecteur des travaux de la place Royale, actuelle place de la Bourse. Par ailleurs, il devient l'architecte habituel de Louis-Urbain-Aubert de Tourny, intendant de Guyenne, qui œuvre à la transformation de Bordeaux.

Biographie

Collaboration avec les Gabriel

L'architecte Jacques V Gabriel rejoint Bordeaux pour assurer la réalisation de la place Royale (actuelle place de la Bourse). Il est accompagné de deux collaborateurs François Bonfin[note 2], entrepreneur des bâtiments du Roi et son ancien élève André Portier[1], devenu architecte dans son cabinet[2]. André Portier avait déjà travaillé pour Jacques Gabriel à la reconstruction de l'hôtel de ville de Rennes[3]. Jacques Gabriel jugea son élève capable de travailler sur le projet de la place Royale, aussi André Portier s'établit-il à Bordeaux vers 1730.

Sous l'autorité des architectes Gabriel, père et fils, André Portier assure l'inspection des travaux de la place Royale entre 1730 et 1755. Quand Jacques V Gabriel décède en 1742, son fils Ange-Jacques Gabriel lui succède. André Portier acceptait l'autorité de son maître Jacques V Gabriel, mais Ange-Jacques Gabriel a pratiquement le même âge que Portier et les relations entre André Portier et Jacques-Ange Gabriel s'effritent, d'autant plus que ce dernier se désintéresse progressivement des affaires bordelaises.

Louis-Urbain-Aubert de Tourny, nommé le , intendant de Guyenne, œuvrant à la restructuration de Bordeaux, prend alors l'habitude de travailler directement avec André Portier[2].

Départ de Bordeaux

André Portier collabore avec l'intendant Louis-Urbain-Aubert de Tourny jusqu'au départ de ce dernier de Bordeaux. En effet, Louis Tourny est nommé conseiller d'état en 1755 et décide de rejoindre Paris en 1757, après avoir passé les rênes à son fils Claude-Louis-Aubert Tourny. Celui-ci est le « pâle successeur de son père  », le parlement de Bordeaux et les jurats reprennent leur influence au détriment du nouvel intendant. Les nouveaux projets de rénovation urbaine se raréfient notamment à cause de la guerre de Sept Ans (1756-1763). Claude Tourny quitte Bordeaux en 1760 [2].

André Portier quitte, lui aussi, Bordeaux vers 1760[4] pour rejoindre la châtellenie de Leugny achetée en 1740 moyennant 40 500 livres. Il y décède dix ans plus tard[2].

Réalisations

Espaces publics

Tourny décide de remplacer les portes médiévales de Bordeaux par des portes monumentales. Ces portes marquent l'entrée symbolique et surtout fiscale de Bordeaux. Les nouvelles portes s'accompagnent de places avec des aménagements urbains et des programmes d'immeubles comme ceux sur le côté ouest des allées de Tourny ou ceux de l'actuelle place Gambetta. Ces réalisations sont confiées par Tourny à André Portier comme la porte Dijeaux et la place Dauphine, aujourd’hui[Quand ?] place Gambetta[5] (1746-1750), la place d'Aquitaine, actuelle place de la Victoire et la porte d'Aquitaine (1748-1756), les allés de Tourny et les deux places périphériques à la porte Saint-Germain (1744-1746)[2]. André Portier réalise l'aménagement de la façade des quais y compris la porte de Bourgogne et la porte de la Monnaie (1750-1756)[2].

En , les plans et devis d'André Portier sont retenus pour la reconstruction de l'hôtel de ville dont la Grosse cloche était le beffroi et du collège de Guyenne. Mais après le départ de Tourny en 1757, la jurade rejette le projet de Portier au profit de celui de Gabriel. Ce dernier finalement ne réalisera pas non plus le projet[6].

Commandes privées

André Portier travaille aussi pour des particuliers surtout des parlementaires. Ainsi il est l'architecte de l'hôtel Leberthon vers 1741 sis rue du Mirail et de l'hôtel Lecomte de Latresne, sis 8, rue de Cheverus, à Bordeaux.

La Maison Couturier du nom du négociant et armateur négrier Isaac Couturier, sis 28 rue Rénière, construite entre 1740 et 1750, lui est attribuée par la direction régionale des Affaires culturelles d'Aquitaine[7].

Vers 1753, soutenu par Tourny et associé à l'architecte et entrepreneur Jean Alary, André Portier réalise les plans de l'amphithéâtre de Chirurgie Saint-Cosme financé par les chirurgiens de Bordeaux[8]. Entre 1757 et 1758, il réalise les plans de l'Hôtel de la Monnaie qui sera construit par Jean Alary[9].

Il lui est attribué les plans du château de Leugny à Azay-sur-Cher, celui-ci fut reconstruit après sa mort[10].

Style Portier

André Portier s'inscrit dans un style néo-classique initié à Bordeaux notamment avec Jacques Gabriel puis son fils Ange-Jacques Gabriel et la réalisation de la place de la Bourse construite entre 1730 et 1775.

Les immeubles d'André Portier, situés sur rue, présentent un rez-de-chaussée au plafond élevé, prévu pour les activités commerciales. Les étages supérieurs sont aménagés pour l'habitation et des toits mansardés viennent couronner l'ensemble.

Notes et références

Notes

  1. Certaines sources retiennent le prénom de Nicolas.
  2. Le 11 décembre 1747, François Bonfin sera nommé par les jurats, ingénieur de la ville de Bordeaux. Il est le père de l'architecte Richard-François Bonfin.

Références

  1. Dominique Le Page, Jacques V Gabriel et les architectes de la façade atlantique, Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest « Jacques V Gabriel se présente comme un architecte parisien, au contact du pouvoir central par son statut de premier architecte du roi à partir de 1734 et avec des responsabilités académiques (membre de l’Académie d’architecture à partir de 1694, il en devint le directeur en 1736). En tant que tel, il contribua à renforcer la tutelle de Paris sur le reste du royaume. Méfiant à l’égard des maîtres maçons de province, il imposa, partout où il le put, les hommes qui avaient sa confiance et qui avaient été formés dans ses Bureaux. À Bordeaux, il confia ainsi la responsabilité des travaux à André Portier. »
  2. a b c d e et f Sandrine Lavaud, coordination de l'ouvrage : Atlas historique des villes de France. Bordeaux, Édition Ausonius 2009 Tome 3 page 431
  3. André Portier Revue archéologique de Bordeaux
  4. Biographie d'André Portier
  5. Robert Coustet, Histoire de la place Gambetta
  6. Sandrine Lavaud, coordination de l'ouvrage : Atlas historique des villes de France. Bordeaux, Édition Ausonius 2009 Tome 3 page 65
  7. Monuments historiques en Gironde : Maison Couturier, 28 rue Rénière (Bordeaux) DRAC Aquitaine « Si aucun nom d'architecte n'a pu pour le moment être attribué avec certitude, des similitudes permettent de rapprocher cette maison des réalisations de l'architecte André Portier... »
  8. Place Mabit Bordeaux.fr, « Dans cette même rue, fut construit en 1753, l'Ecole Royale de Chirurgie, sous le nom d'amphithéâtre de Saint-Côme. Soutenu par l'intendant Tourny qui avait obtenu des lettres patentes royales autorisant l'acquisition d'un terrain, l'école fut bâtie par les architectes Portier et Alary, aux frais de la communauté des chirurgiens de la ville qui y formèrent un collège académique »
  9. Hôtel de la Monnaie « Le nouvel hôtel de la Monnaie de Bordeaux est construit par l’architecte entrepreneur Alary, sous la direction d’André Portier en 1759. »
  10. Château de Leugny

Liens externes