Agoussi Wabi

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Agoussi Wabi
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Commerçant ou commerçante, résistantVoir et modifier les données sur Wikidata
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Condamnation
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Agoussi Wabi, né vers 1898 à Porto-Novo au Dahomey (actuel Bénin), fusillé le près de Dakar, est un commerçant béninois, résistant en Afrique occidentale française.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, peu après l'appel du général de Gaulle, Agoussi Wabi entre dès juin 1940 dans un réseau de résistance transmettant des renseignements aux Britanniques, et favorisant les actions des agents de la France libre et des agents britanniques.

Après l'arrestation d'un agent qu'il a aidé, le réseau auquel il appartient est démantelé. Arrêté à son tour, il est condamné à mort pour complicité d'espionnage au profit des Alliés et fusillé par les vichystes, avec deux de ses camarades.

Il est compagnon de la Libération à titre posthume.

Biographie[modifier | modifier le code]

Photo en couleur d'un marché traditionnel africain avec poteries
Porto-Novo où Agoussi Wabi est commerçant et entre dans la Résistance.

Agoussi Wabi naît vers 1898[1] ou en 1899[2] à Porto-Novo, dans la colonie française du Dahomey, en Afrique occidentale française[1].

De nationalité française, il est commerçant à Porto-Novo, sa ville natale. Marié, il est le père de trois enfants[1],[2].

Résistance[modifier | modifier le code]

Lorsque survient la Deuxième Guerre mondiale et la défaite militaire française en métropole, Agoussi Wadi est de ceux qui refusent la défaite et se conforment à l'appel de général de Gaulle à continuer le combat. Il s'engage très tôt dans la Résistance, dès [2]. Il rejoint dans la Résistance Albert Idohou qui est employé dans un commerce à Cotonou[1], près de Porto-Novo.

Photographie d'un homme noir, nu-tête, en veste claire, avec cravate.
Son camarade de Résistance Albert Idohou.

Idohou et lui transmettent des renseignements militaires aux Britanniques. Ils s'occupent aussi de l'accueil et de l'assistance à des agents de la France Libre[1],[3].

Il aide également Aloysius Odervole qui les rejoint dans le réseau[1]. C'est un garde-frontière de nationalité britannique, chargé d'une mission de renseignement sur les allées et venues des avions allemands.

Agoussi Wabi facilite la mission d'Odervole au niveau logistique, en lui procurant les papiers d'identité français nécessaires à sa mission[1]. Il l'héberge chez lui et lui fournit des vêtements traditionnels africains[1].

Mais leurs activités clandestines sont découvertes[2]. Aloysius Odervole est arrêté par les forces vichystes le à Cotonou, dans un bar[2]. Le réseau d'Agoussi Wabi et Albert Idohu est alors démantelé[1].

Arrestation, exécution[modifier | modifier le code]

Agoussi Wabi est arrêté à son tour, suspecté d'espionnage ou de complicité d'espionnage. Il est traduit devant le tribunal militaire permanent de l'Afrique occidentale française, siégeant à Dakar, actuelle capitale du Sénégal[1].

Il est condamné à mort le pour complicité d’espionnage[1],[2], pour avoir aidé un agent de la France libre à accomplir sa mission[4]. Il est condamné en même temps que ses camarades de réseau Aloysius Odervole et Albert Idohou, par le tribunal militaire[1],[2].

Agoussi Wabi est fusillé le à Dakar, sur le champ de tir de Fann, avec ses deux camarades[1],[2].

Postérité[modifier | modifier le code]

Il est fait compagnon de la Libération à titre posthume, par le décret du [1],[2].

Plusieurs ouvrages ont parlé de la condamnation et de l'exécution d'Agoussi Wabi et de ses camarades comme étant liée à l'opération de Dakar, mais il est désormais établi que c'est pour leur activité de résistance postérieure à cette opération qu'ils ont été condamnés[5]. Patrick Girard en parle comme de « héros bien oubliés »[5].

Il n'existe pas de portrait connu représentant Agoussi Wabi. L'ordre de la Libération a lancé un appel pour trouver sa photographie et celle de dix-huit autres compagnons « sans visage »[6],[7].

Décorations[modifier | modifier le code]

Photo d'une plaque noire avec des rangées de noms en lettres d'or
Le nom « A. Wabi » est inscrit sur la plaque en hommage aux Compagnons, musée de l'Armée, Paris.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m et n Vladimir Trouplin, « Dictionnaire des compagnons de la Libération : Agoussi Wabi », sur ordredelaliberation.fr, Paris et Bordeaux, Ordre de la Libération et Elytis, (ISBN 9782356390332, consulté le )
  2. a b c d e f g h et i Annie Pennetier et Françoise Strauss, « Wabi, Agoussi », sur maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr, Le Maitron - Les Fusillés (1940-1944) (consulté le ).
  3. « Les tirailleurs africains, Compagnons de la Libération - Les civils africains, compagnons de la Libération : Agoussi Wabi », sur rfi.fr, Radio France internationale, (consulté le )
  4. François Marcot, Dictionnaire historique de la Résistance, Robert Laffont, (ISBN 2-221-09997-4), p. 915.
  5. a et b Patrick Girard, De Gaulle, le mystère de Dakar, Calmann-Lévy, [extrait en ligne].
  6. « À la recherche des Compagnons de la Libération », sur unc.fr, Union nationale des combattants (consulté le ).
  7. « À la recherche des compagnons sans visage », sur le-souvenir-francais.fr (consulté le ).
  8. « Ordre de la libération »

Bibliographie et sources[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]