Targoum

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Targoum du XIe siècle, peut-être de Tunisie, trouvé au Kurdistan : pièce de la Schøyen Collection.

Un targoum (pluriel : targoumim) est une traduction de la Bible hébraïque en araméen.

De nombreux targoumim furent écrits ou compilés, en terre d'Israël ou en Babylonie depuis l'époque du Second Temple jusqu'au Haut Moyen Âge. Davantage que de simples traductions, les targoumim offrent un reflet de l'interprétation rabbinique de la Bible, qui apparaît quel que soit le degré de fidélité de la traduction au texte massorétique.

Ambivalence sémantique

Bien que le terme de targoum s'applique en hébreu à toute traduction de la Bible, l'usage français le restreint aux traductions araméennes utilisées lors de la lecture de portions de la Torah ou des Nevi'im à la synagogue à l'attention des fidèles pour lesquels l'hébreu n'était plus qu'une langue rituelle, ou au mieux savante. Cet usage s'est perdu dans la plupart des communautés juives, pour lesquelles l'araméen a cessé d'être la lingua franca, à l'exception des Juifs du Yémen.

Les Targoumim didan

Les deux targoumim les plus importants pour usage liturgique sont :

Le Targoum Onkelos sur la Torah et le Targoum Yonathan sur les Prophètes ont reçu leur statut officiel des académies talmudiques babyloniennes. Tous deux ont été composés en terre d'Israël et édités sous leur forme finale en Babylonie au IIIe siècle et au IVe siècle. S'il existe une controverse savante quant à savoir qui d'Onkelos ou Aquilas est le véritable auteur du Targoum sur la Bible, l'attribution du Targoum sur les Prophètes à Yonathan ben Ouzziel, un disciple de Hillel l'Ancien, n'est pas disputée.

Targoum Ketouvim

Autres Targoumim sur la Torah

Le targoum palestinien sur la Bible, ou targoum occidental, par opposition à l'orientale Babylone, recense l'ensemble des traditions de lecture et interprétations en terre d'Israël. Il rassemble trois manuscrits, le targoum Neofiti, et le targoum dit «  fragmentaire », parce que composé de folios ayant appartenus à dix manuscrits différents et publié une première fois en 1899, le targum dit « de la Geniza du Caire », qui est lui aussi composé de fragments rassemblés, dont certains dateraient du VIIe siècle.

La version du targoum occidental qui a été le plus commentée est un version tardive, combinée avec le targoum Onkelos. La découverte de fragments dans les entrepôts de textes périmés, a permis d'en effectuer une reconstitution partielle. Elle est connue sous le nom de targoum de Jérusalem. Parfois attribuée, par erreur, à Yonathan ben Ouzziel, elle est aussi désignée sous le nom « targoum du pseudo Jonathan ».

Les targoumim sur les Écrits sont fortement hétérogènes. Un groupe particulier est formé par les targoumim des Psaumes et de Job, pour lequel Livre un targoum aurait déjà existé dès la première moitié du Ier siècle. Les Cinq Rouleaux possèdent chacun leur targoum. Le Livre d'Esther en possède plusieurs, dont le targoum Sheni. Le targoum sur les Chroniques est le dernier à avoir été découvert.

Enfin le Bible samaritaine a elle même ses propres targoums.

La Peshitta

Le Targoum sur les Proverbes provient de la Peshitta. La Peshitta est la Bible traditionnelle des Chrétiens parlant le Syriaque, et serait, selon certains la source la plus proche de la version originale du Nouveau Testament. Il a été démontré que sa section Ancien Testament se base sur les targoumim rabbiniques.

Annexes

Voir aussi

Liens externes