Rue de la Juiverie (Nantes)

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Rue de la Juiverie
Image illustrative de l’article Rue de la Juiverie (Nantes)
La rue de la Juiverie vue de son extrémité est.
Situation
Coordonnées 47° 12′ 56″ nord, 1° 33′ 11″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région Pays de la Loire
Ville Nantes
Quartier(s) Centre-ville
Début Rue des Petite-Écuries
Fin Rue de la Bâclerie
Morphologie
Type Rue
Forme Rectiligne
Histoire
Création Moyen Âge
Anciens noms Rue de la « Juifferie »
Rue de l'Emery
Géolocalisation sur la carte : Nantes
(Voir situation sur carte : Nantes)
Rue de la Juiverie
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Rue de la Juiverie
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Rue de la Juiverie

La rue de la Juiverie est une voie du centre-ville de Nantes, en France.

Description

La rue de la Juiverie, qui relie la rue des Petite-Écuries (au niveau de la jonction avec la rue de l'Emery et de la rue des Chapeliers) à la rue de la Bâclerie (au niveau de la jonction avec la rue Sainte-Croix), est rectiligne, pavée, et fait partie d'un secteur pétonnier. Sur sa partie nord, on trouve l'accès à un passage couvert, le passage Bouchaud, qui la relie à la rue de la Marne.

Dénomination

Elle porte le nom de « rue de la Juifferie », puis « rue de la Juiverie »[1] ; au Moyen Âge, une juiverie désignait le quartier où résidaient les membres de communauté juive d'une ville.

En 1918, la municipalité de Paul Bellamy la rebaptise « rue de l'Emery », du nom de la rue existante qui la prolonge. Le conseil municipal dont Auguste Pageot est le maire lui restitue le nom de « rue de la Juiverie », mais, en 1940, sous l'occupation allemande lors de la Seconde Guerre mondiale, elle redevient « rue de l'Emery », avant de reprendre le nom de « rue de la Juiverie » à la Libération[1].

Historique

Cette artère existe déjà lorsqu'une communauté israélite s'y installe au Moyen Âge, sans doute à l'époque de la construction de la résidence des comtes de Nantes, le château du Bouffay, au Xe siècle. Les Juifs obtiennent de disposer de leur propre sénéchal, et de juges pour appliquer leurs propres lois. La rue de la Juiverie est fermée chaque soir par deux chaînes. La communauté paie au comte de Nantes un droit garantissant sa protection[1].

Après la sixième croisade, des nobles bretons sont endettés auprès de prêteurs juifs. En 1236, sans doute pour aider ses vassaux, le duc Pierre Ier de Bretagne fait expulser tous les Juifs de Nantes, en annulant les créances dont ils sont détenteurs, expulsion qui s'accompagne du massacre de plusieurs d'entre eux. Après une période d'accalmie, en 1240, un nouvel édit d'expulsion signé par le duc Jean Ier de Bretagne confirme la disparition pour une longue période de la communauté juive de Nantes. La rue de la Juiverie conserve néanmoins son nom depuis cette époque[2].

En 1869, Joseph Paris entame sa carrière industrielle en créant un atelier de serrurerie dans la rue de la Juiverie, où sont fabriqués des objets forgés, par exemple grilles, portes, charpentes légères. Il déménage en 1880 pour s'installer rue Fouré[3].

Architecture et bâtiments remarquables

La maison au no 7 vue depuis la rue des Échevins.

Des mascarons figurent sur les fenêtres du no 4[4].

L'immeuble au no 5 de la rue recèle un escalier de bois du XVIIe siècle[5].

La maison au no 7 est classée au titre des monuments historiques par arrêté du [6].

C'est au XVe siècle que le bâtiment situé au no 9 semble avoir été construit. Cette datation s'appuie sur ses éléments architecturaux : colombage, poteaux moulurés et arcs en anse de panier[4].

Le bâtiment au no 10 est doté d'une porte en bois datant du XVIIe siècle[7].

La façade du no 11 est ornée de deux bas-reliefs énigmatiques. Le premier représente un buste de femme, et est accompagné de la légende : A/O (qui signifierait A super O, un rébus pour dire A supero), et au-dessous ces mots : Querenda est. Le second figure un homme assis à la porte d’un temple dont le fronton est décoré de trois lampes, une tortue dans la main, des ailes au talon gauche, avec pour légende : Expecto donec veniat[8] qui signifie « J'attends jusqu'à ce qu'il (ou elle) vienne »[9]. Un troisième bas-relief, représentant un serpent « semblant s'élancer d'un tronc d'arbre vers un autre couvert de fleurs et de fruits » ; il n'était accompagné d'aucune légende. La façade de l'immeuble a connu une réfection en 1850[4].

Au no 20, se trouve l'entrée d'un passage Bouchaud qui aboutit aux nos 9 et 11 rue de la Marne.

Notes et références

  1. a b et c Pajot 2010, p. 118.
  2. Annales de Nantes et du pays Nantais, 1975.
  3. « Établissements Joseph Paris », conseil régional des Pays de la Loire, (consulté le ).
  4. a b et c de Berranger 1975, p. 146.
  5. Flohic 1999, p. 691.
  6. Notice no PA00108753, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. Flohic 1999, p. 689.
  8. Pied 1906, p. 157.
  9. « Machiavel séjournait au Bouffay  » - article de nantes.maville.com du 21 août 2008.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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