Marriage A-la-Mode
Marriage A-la-Mode[n 1] est une série de six tableaux peints par William Hogarth entre 1743 et 1745, qui représentent une vision aiguisée de la haute société anglaise du XVIIIe siècle. Cet avertissement moraliste montre les résultats désastreux d'un mariage arrangé pour de l'argent ; c'est une satire du favoritisme et de l'esthétique. Les tableaux sont exposées à la National Gallery de Londres.
Cette série n'a pas été aussi bien reçue que ses autres contes moraux, La Carrière d'une prostituée (1732) et La Carrière d'un libertin (1735), et quand Marriage A-la-mode est finalement vendue en 1751, elle part à un prix bien moindre que les deux autres et que ce que Hogarth espérait[2].
Quand, au printemps 1743, William Hogarth lance une souscription pour une série de gravures intitulées Marriage A-la-Mode, traduite donc de ses peintures ; il entend faire appel aux « maîtres de Paris », soit les meilleurs graveurs français pour l'y aider, souhaitant « donner un fini parfait à ses estampes »[3]. La dégradation des relations politiques entre la Grande-Bretagne et la France font qu'Hogarth va contacter trois graveurs français déjà installés à Londres : Bernard Baron, Simon François Ravenet et Gérard Jean-Baptiste II Scotin. Ceux-ci exécutent une partie des six gravures que compte la série, Hogarth se contentant de graver les têtes des personnages[4].
La série
The Marriage Settlement ou Le Contrat de mariage
Le Comte Squanderfield atteint de la goutte et devant beaucoup d'argent pour sa vie de débauche ou pour le palais qu'il fait rénover ou construire, est installé dans une sorte de trône surmonté d'un baldaquin. Il montre autant d'importance que le portrait d'apparat surmontant la table, désigne du doigt son ascendance prestigieuse et cache son bandage sous la table. Face à lui, le vicomte, père du jeune homme, négocie en financier averti les termes de l'accord qui permettra à sa famille de bénéficier du prestige des Squanderfield. Les deux futurs mariés se tournent le dos, elle, désespérée, se laisse cajoler par un homme de plume, et lui, l'air fat, se contemple dans le miroir en prisant du tabac. Des symboles, le tableau de la Gorgone surmontant la jeune femme et les deux chiens à l'air abattu attachés par une même chaîne, laissent présager des malheurs de ce mariage.
The Tête à Tête ou Le Petit déjeuner
The Inspection ou Chez le charlatan
The Toilette ou Le Lever de la Comtesse
The Bagnio ou Mort du Comte
The Lady's Death ou Mort de la Comtesse
Notes et références
- Notes
- Le titre, se voulant en français, est écrit Marriage A-la-mode par William Hogarth lui-même, selon Robert L. S. Cowley. À propos des noms des tableaux donnés par Hogarth et des noms inscrits par la suite sur leur cadre, Cowley dit : « Il est à noter que les titres de Hogarth sont légèrement plus expressifs et moins instructifs que les suivants[1]. »
- Références
- Texte original dans Cowley 1983, p. 54 : « It is worth noting that Hogarth's titles are marginally more expressive and less informative than the later ones ».
- (en) « William Hogarth, Marriage A-la-Mode, Plate II, etching and engraving », fiche sur le site du British Museum.
- Barthélémy Jobert, « Hogarth William (1697-1764) | Le graveur », dans Encyclopédie Universalis (lire en ligne).
- « Le Mariage à la mode » [notice n° 78], par Christine Ridding, dans William Hogarth, Paris, Hazan/Musée du Louvre éditions, 2006, (ISBN 9782754101158), p. 146.
Annexes
Bibliographie
- Joseph Burke et Colin Caldwell, Hogarth : Gravures : œuvre complet, Arts et métiers graphiques, , p. LIII-LV.
- (en) Robert L. S. Cowley, Marriage A-la-mode : A Re-view of Hogarth's Narrative Art, Manchester, Manchester University Press, , 177 p. (ISBN 978-0-7190-0884-9, lire en ligne).