Pierre de Rostrenen
Pierre de Rostrenen | |
Décès | Paris |
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Allégeance | Royaume de France |
Grade | Lieutenant-général |
Conflits | Guerre de Cent Ans |
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Pierre VIII de Rostrenen (mort en 1440), chambellan du roi Charles VII et lieutenant général du connétable de Richemont.
Pierre de Rostrenen est un capitaine breton, seigneur de La Roche-Helgomarc'h en Saint-Thois[1], compagnon d'Arthur de Richemont. Messager du duc de Bretagne et Maréchal de France, avec Tugdual de Kermoysan, lors de la jonction de l'armée bretonne et de l'armée française après la bataille d'Orléans.
La seigneurie de Rostrenen, est une baronnie ancienne du diocèse de Cornouaille. En 1294 elle devait à l'armée du duc de Bretagne deux chevaliers. Le sire de Rostrenen (Pierre VI) apparaît dans une montre de Du Guesclin avec le titre de chevalier banneret. Pierre VIII succède à Pierre qui mourut en 1419.
Pierre VIII dédouble ses domaines et prend en mariage Jeanne du Guermeur, héritière de sa maison, dame du Ponthou, au diocèse de Tréguier. Elle est nièce du fameux Tanguy du Chastel, prévôt de Paris, futur sénéchal de Provence, qui sauva le Dauphin Charles des mains des Bourguignons le .
Rostrenen, avec Tugdual de Kermoysan, est au nombre des seigneurs qui accourent au secours de Jean V au château de Champtoceaux. Le 1er août, il est à la cour de Jean V avec le titre de chambellan du duc. C'est à ce titre que son avis et son consentement sont constatés au pied des lettres de créance données aux ambassadeurs que le duc envoie aux rois de France et d'Angleterre pour les exhorter à faire la paix, le .
Il signe le traité de Dinan du entre le duc de Bourgogne et les états de Bretagne.
En 1426, après la reprise de la ville aux Anglais, le connétable Arthur de Richemont lui confie la garde de Pontorson ; il y est qualifié de capitaine de Pontorson. Il est fait prisonnier en 1427 au cours des combats pour la défense du Mont-Saint-Michel, près de Pontaubault alors qu'il se rendait au secours d'Avranches. Il se rend pour le duc à l'assemblée convoquée par le pape Martin V à Auxerre pour le rétablissement de la paix. Dès 1429 le duc lui confie une mission secrète auprès du roi et c'est à cette occasion que, en témoignage de sa vénération, il le chargea de présents pour Jeanne d'Arc. Au début du siège d'Orléans, il recrute en Bretagne pour constituer une armée à Arthur de Richemont, qui veut rejoindre l'armée française à Orléans. Il accompagne donc l'armée de Richemont (400 lances soit au moins 2 400 hommes et 800 archers) qui approche de l'armée française. Richemont apporte au Dauphin l'autorité de son nom et de son épée si justement redoutée des anglais.
Rostrenen est envoyé vers la Pucelle en "parlementaire" avec Kermoysan pour préparer son arrivée. Jeanne, qui, se conforme aux instructions du roi, se prépare en effet à lui livrer bataille.
Kermoysan et Rostrenen reviennent annoncer que Jeanne va venir le recevoir à coups d'épée : "eh bien !", répond 'obstiné breton, "s'ils viennent, on les verra", et il continue sa marche en avant.
Après leur jonction les deux armées, française et bretonne, ne se fondent pas en une seule dans la main d'un chef unique. Rostrenen eut une inspiration, et s'adressa au connétable : " Monseigneur, faites lever et marcher votre bannière, tout le monde la suivra". Dans l'armée française on hésite.
Rostrenen combat à Patay aux côtés de Tugdual de Kermoysan : c'est lui qui mène la charge des bretons aux côtés des Français et des Écossais.
Après la victoire de Patay, sur la route de Reims, le connétable envoie Rostrenen au roi " pour lui demander congé de le servir à son sâcre". Pendant la disgrâce du connétable, Rostrenen l'accompagne à Parthenay.
En 1430 il assiste comme ami au contrat de mariage que le connétable Arthur de Richemont avait négocié avec Pierre de Bretagne, son neveu, et Françoise d'Amboise. C'est encore lui que le connétable et le chancelier de France dépêchent au roi pour lui rendre compte de l'état de ses affaires. Il fera ainsi deux voyages de ce genre de Paris à Montpellier et de Paris à Reims en 1437 et 1439.
Le retour en grâce du connétable ramène Rostrenen dans les camps. Il rejoint Tugdual de Kermoysan qui s'est porté en avant-garde à Saint-Denis au printemps 1436. Cette année-là Rostrenen selon l'expression d'un historien, "fait des merveilles au siège de Montereau". Un peu plus tard il a la garde du pont de Charenton, il est nommé capitaine de Compiègne.
Le parcours de Rostrenen est alors très étroitement lié à celui de Kermoysan jusqu'en 1440.
Il commande un des trois corps de l'armée au siège de Meaux en 1439. En 1440 lorsqu'éclate la guerre de la Praguerie, Rostrenen est chargé par Arthur de Richemont du gouvernement de Paris.
Il meurt à Paris le sans enfant mâle. Il est inhumé derrière le chœur des Jacobins, avec les princes du sang. Sa fille Jeanne de Rostrenen s'étant mariée en 1450 avec Jehan ou Guyon du Quélennec, vicomte du Faou, la seigneurie de La Roche-Hergomarc'h passe alors aux mains de la famille Du Quélennec.
Notes et références
- Annick Le Douguet, Langolen, Chronique d'un village de Basse-Bretagne, 1998, [ (ISBN 2-9512892-0-0)]