Achot Ier Arçrouni
Achot Ier | |
Titre | |
---|---|
Prince de Vaspourakan | |
– (16 ans) |
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Prédécesseur | Hamazasp II |
Successeur | Gourgen Ier |
– (6 ans) |
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Prédécesseur | Grigor-Dérénik |
Successeur | Grigor-Dérénik |
Biographie | |
Dynastie | Arçrouni |
Date de décès | |
Père | Hamazasp II |
Mère | Rhipsimé |
Conjoint | Hranouch |
Enfants | Grigor-Dérénik, Marie, une fille |
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Achot Ier Arçrouni ou Artsrouni (en arménien Աշոտ Ա Արծրունի ; mort le ) est un prince arménien de la maison des Arçrouni ayant régné sur le Vaspourakan de 836 à 874. En raison de sa captivité à la cour du Calife abbasside, il ne règne effectivement que de 836 à 852, puis de 868 à 874. Le début de son règne est mal connu.
Contexte
[modifier | modifier le code]Depuis la fin du VIIe siècle, l'Arménie est une province sous domination arabe, dirigée par un ostikan (« gouverneur ») arabe représentant le Calife omeyyade puis abbasside[1], et est un champ de bataille entre celui-ci et l'Empire byzantin jusqu'au début du IXe siècle[2]. Afin de renforcer leur autorité, ces ostikans implantent dans les diverses contrées arméniennes des émirs ; le Vaspourakan, province historique arménienne où sont situés les domaines des Arçrouni, n'échappe pas à la règle[3]. Cette famille profite cependant des volontés d'autonomie des émirs locaux et de l'opposition qu'elles créent avec le gouverneur[4] pour progressivement étendre son autorité dans la province[5].
Biographie
[modifier | modifier le code]Achot est l'aîné des trois fils de Hamazasp II Arçrouni et de Rhipsimé, fille d'Achot IV Bagratouni, et succède à son père en 836, à la mort de ce dernier[6]. Dès 837, et alors que l'Arménie vient de subir les raids de l'empereur byzantin Théophile, il se joint à la contre-offensive arabe sur Mélitène avec son oncle Bagrat II Bagratouni, prince de Taron et prince des princes arméniens, puis l'année suivante sur Amorium[7]. En 850, le Calife al-Mutawakkil décide de reprendre en main l'Arménie et confie la direction des opérations à l'émir de Manazkert, mais celui-ci est défait par Achot[8], qui est alors qualifié de prince (ichkan)[5]. Ce dernier vient ensuite à la rescousse de son oncle Bagrat et remporte une nouvelle victoire[9]. Le Calife remet en 851 le commandement à son lieutenant Yousouf, qui essaie de capturer Achot par ruse ; ce qui ne marche pas avec le neveu fonctionne avec l'oncle : Bagrat est fait prisonnier et exilé à Samarra[10]. Changeant une nouvelle fois de commandant, le Calife envoie alors le Turc Bougha, qui assiège Achot dans une de ses forteresses (Nkan) : ce dernier est trahi par deux de ses vassaux[11], et est capturé et exilé à Samarra avec son fils Grigor-Dérénik et son frère Gourgen[12], où ils sont contraints à une apostasie formelle[13]. En 857[14], le Calife décide cependant de renvoyer au Vaspourakan le jeune Grigor-Dérénik[15].
L'année 868 voit le retour d'exil d'Achot, qui, secondé par son fils, reprend la lutte de ce dernier contre un parent également nommé Gourgen[16] ; l'affrontement se conclut par un statu quo[17]. Le père et le fils tentent ensuite de réduire les enclaves musulmanes du Vaspourakan[18], échouent à Amiouk mais parviennent à prendre la ville de même importance stratégique de Varag[19], en 870[20]. Achot meurt le [21], laissant les rênes du Vaspourakan à Grigor-Dérénik[22].
Descendance
[modifier | modifier le code]D'une épouse nommée Hranouch par Cyrille Toumanoff, Achot a trois enfants[21],[23] :
- Grigor-Dérénik ;
- Marie, épouse de Davith de Taron, fils de Bagrat II Bagratouni ;
- une seconde fille, épouse d'un Vasak le Renégat.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Martin-Hisard 2007, p. 223.
- Martin-Hisard 2007, p. 231.
- Martin-Hisard 2007, p. 232.
- Martin-Hisard 2007, p. 233.
- Martin-Hisard 2007, p. 234.
- Settipani 2006, p. 366.
- Grousset 1947, p. 354.
- Grousset 1947, p. 356.
- Grousset 1947, p. 357.
- Grousset 1947, p. 358.
- Grousset 1947, p. 360.
- Grousset 1947, p. 361.
- Thierry 2007, p. 274.
- Martin-Hisard 2007, p. 236.
- Grousset 1947, p. 371.
- Grousset 1947, p. 380.
- Grousset 1947, p. 381.
- Thierry 2007, p. 275.
- Cowe 2000, p. 78.
- Thierry 2007, p. 292.
- Toumanoff 1990, p. 102.
- Grousset 1947, p. 382.
- Grousset 1947, p. 642.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) S. Peter Cowe, « Relations Between the Kingdoms of Vaspurakan and Ani », dans Richard G. Hovannisian (dir.), Armenian Van/Vaspourakan, Costa Mesa, Mazda, (ISBN 978-1-568-59130-8), p. 73-85.
- René Grousset, Histoire de l'Arménie des origines à 1071, Paris, Payot, (réimpr. 1984, 1995, 2008) (ISBN 978-2-228-88912-4).
- Bernadette Martin-Hisard, « Domination arabe et libertés arméniennes (VIIe – IXe siècle) », dans Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Privat, (1re éd. 1982) [détail des éditions] (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 213-241.
- Christian Settipani, Continuité des élites à Byzance durant les siècles obscurs. Les princes caucasiens et l'Empire du VIe au IXe siècle, Paris, de Boccard, , 634 p. [détail des éditions] (ISBN 978-2-7018-0226-8), p. 366.
- Jean-Michel Thierry, « Indépendance retrouvée : royaume du Nord et royaume du Sud (IXe – XIe siècle) — Le royaume du Sud : le Vaspourakan », dans Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Privat, (1re éd. 1982) [détail des éditions] (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 274-296.
- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 102.