Œuvre de la Miséricorde

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L'Œuvre de la Miséricorde est une institution caritative fondée à Montpellier au XVIIe siècle par la congrégation laïque des Dames de la Miséricorde associée à la congrégation religieuse des Filles de la charité de Saint Vincent de Paul. Cette institution est à l'origine du bureau de bienfaisance créé après la Révolution française, puis du centre communal d’action sociale de Montpellier[1].

Historique[modifier | modifier le code]

L'histoire de cette institution débute après le siège de la ville de Montpellier par Louis XIII en 1622. Des femmes, soucieuses d’apporter aide et réconfort à la population éprouvée par les guerres de Religion, se réunissent pour cuisiner et apporter de la soupe (le « bouillon ») aux pauvres souffrant de maladies[1].

Ces femmes, issues de l’aristocratie locale et pour la plupart épouses ou filles de conseillers à la cour des comptes, aides et finances de Montpellier, sont secondées par les Filles de la charité de Saint-Vincent-de-Paul à partir de 1668. Grâce à ce renfort, l’Œuvre développe ses activités caritatives : portage de repas, soins à domicile, distribution de vêtements, visite de prisonniers, alphabétisation des petites filles, etc[1].

L’installation de l'institution rue de la Monnaie, dans la maison léguée par Anne de Conty d’Argencourt (maîtresse de Louis XIV et membre de l’Œuvre), permet à l’Œuvre de créer, en 1718, la pharmacie qui va fonctionner jusque dans les années 1960[1].

Sous la Révolution, les sœurs continuent leur activité ; l’Œuvre se perpétue ainsi à travers le bureau de bienfaisance nouvellement créé (1796)[1].

En 1953, par fusion avec le bureau d'assistance créé par la loi de 1893, l'institution donne naissance au centre communal d'action sociale (CCAS).

Règlements et statuts de l'Œuvre[modifier | modifier le code]

Patrimoine de l'Œuvre[modifier | modifier le code]

La pharmacie[modifier | modifier le code]

Une apothicairerie (ancien nom d'une pharmacie) est créé lors de travaux d'alignement en 1745 ou 1771. Elle est ensuite installée dans l'ancien hôtel de la Monnaie en 1834 ; elle a fonctionné pendant la durée du Bureau de bienfaisance (1796 - 1953) puis du Bureau d'aide sociale (1953-1972)[1].

La chapelle[modifier | modifier le code]

Une première chapelle est concédée à l'Œuvre le 18 août 1659 par François du Bosquet dans l'église Notre-Dame des Tables[1].

Plus tard, dans les années 1708-1710, l'Hôtel de la Monnaie s’étend notamment par l’achat de la maison Verchand sur laquelle sera élevée une fonderie ; cette dernière cèdera la place entre 1825 et 1830 à une nouvelle chapelle donnant sur la rue de la Monnaie, conçue par l’architecte Jacques Nanquette[1].

Personnalités de l'Œuvre[modifier | modifier le code]

Les administrateurs de la Miséricorde[modifier | modifier le code]

Les notables de la ville, magistrats, professeurs de médecine, architectes, propriétaires et négociants, se sont succédé à la tête de l'institution[1].

  • Jean-Louis-Victor Broussonnet (1771-1846), professeur à la faculté de médecine, vice-président de l’Œuvre pendant près de trente ans, jusqu'à son décès ;
  • Jean-Marie-Gilbert de Massilian (1796-1854) le remplace, conseiller à la Cour royale de Montpellier qui reste lui aussi en fonction jusqu’à son décès ;
  • Étienne-Joseph Sicard (1765-1850), conseiller à la cour d’appel, administrateur de 1822 à 1845, est, comme Masilian, issu d’une famille de magistrats de la cour des comptes, aides et finances de Montpellier ;
  • Henri René, propriétaire, président du conseil général de l’Hérault en 1838, apparaît comme administrateur de 1829 à 1855 ; il démissionne en raison de son âge et de son infirmité ;
  • Esperonnier, président à la cour d’appel, administrateur depuis 1845, en remplacement de Sicard, démissionnaire ;
  • Marcellin Raymond Durand (1808-1877), nommé administrateur en 1855, en remplacement de Massilian et le reste jusqu’à son décès ;
  • Pierre Charles Caizergues (1755-1835), notaire, nommé receveur du bureau de bienfaisance en 1810, en devint administrateur en 1826, et démissionnaire en 1834 ;
  • Marie Claire Caizergues, sa fille, était Fille de la Charité, attachée à la maison de la Miséricorde sous le nom de sœur Joseph, elle institua par testament l’Œuvre de la Miséricorde comme héritier général.

Les Dames de la Miséricorde[modifier | modifier le code]

Le recrutement des Dames de la Miséricorde, dites « sœurs de la Miséricorde » se fait dans l’aristocratie montpelliéraine, principalement au sein des familles des conseillers à la cour des comptes, aides et finances de Montpellier (cf. supra) :

  • Marguerite de Ranchin, la première mère connue, est la fille d’Antoine de Ranchin (1574-1637), conseiller maître à la cour des comptes, aides et finances de Montpellier, et de Marguerite de Trinquaire, dont le père, André de Trinquaire, était conseiller maître à la chambre des comptes ;
  • Constance de Rouch d’Arnoye, la trésorière qui assiste la première mère, est la veuve de Gabriel de Grasset, lui aussi conseiller à la cour des comptes, aides et finances.

Parmi les premières dames de la Miséricorde inscrites sur le registre commencé en 1658, se distinguent notamment :

D'autres personnalités féminines locales sont également recensées :

  • Madame de Plantade ;
  • Madame de Cœurdechesne ;
  • Madame de Solas ;
  • Madame de Sarret ;
  • Madame de Manse ;
  • Madame de Becherand ;
  • Madame de Ratte ;
  • Madame de Beaulac ;
  • Madame de Rignac ;
  • Madame de Sartre ;
  • Madame de Lespine ;
  • Madame d’Aigrefeuille ;
  • Madame de Claris ;
  • Madame de Massanes ;
  • Madame de Massilian ;
  • Madame de Roux ;
  • Madame Sicard ;
  • etc.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i Christine Feuillas, Hélène Palouzié, Pierre Stépanof, Jean-Louis Vayssettes, « L’Œuvre de la Miséricorde de Montpellier Présentation historique, architecturale et artistique », sur culture.gouv.fr le site du ministère français de la Culture, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]