Église Saint-Jean de Tartu

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Église Saint-Jean
L'église Saint-Jean de TartuJaani tänav 5
L'église Saint-Jean de Tartu
Jaani tänav 5
Présentation
Nom local Jaani kirik
Culte Protestantisme
Type Église
Rattachement Église évangélique-luthérienne estonienne
Début de la construction XIIIe siècle
Géographie
Pays Estonie
Comté Comté de Tartu
Ville Tartu
Coordonnées 58° 22′ 58″ nord, 26° 43′ 13″ est
Géolocalisation sur la carte : Estonie
(Voir situation sur carte : Estonie)
Église Saint-Jean

L'église Saint-Jean (Jaani kirik en estonien) est une église protestante située au 5, Jaani tänav, à Tartu en Estonie.

Elle est connue pour son ensemble de sculptures médiévales en terre cuite unique en Europe du Nord[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Une construction médiévale[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Jean en 1860 par Louis Höflinger.

À l'époque des croisades baltes, le fort de Tarbatu (ou Tharbata, ou Tartu) fut à maintes reprises pris et repris par les Chevaliers Porte-Glaive et les Estes. En 1224, après que des renforts conduits par le prince Vyachko de Kukenois eurent été installés dans la forteresse, elle fut assiégée et conquise une dernière fois par les croisés allemands. Par la suite, connue sous le nom de Dorpat (Tarbatum), Tartu devint pendant la fin du Moyen Âge un centre commercial d'une importance considérable et la capitale de l'évêché de Dorpat.

Il s'agit de l'une des plus anciennes églises de Livonie et d'Estonie[1]. Des recherches archéologiques ont indiqué l'existence d'une église en bois sur le site au XIIe siècle, ce qui est remarquable puisque cela correspond aux balbutiements de la christianisation de la région et place la construction de l'église au même moment que celle de la cathédrale de la ville. Dédiée à Jean le Baptiste, elle fut construite pour abriter le culte catholique.

Un premier édifice en briques a été bâti au XIIIe siècle. Cependant, les parties les plus anciennes du bâtiment actuel datent du XIVe siècle.

Église catholique puis temple protestant[modifier | modifier le code]

Dans les années 1520, la Réforme atteint Tartu et l'église Saint-Jean commence à servir le culte luthérien. Après la déportation en Russie du dernier évêque romain catholique de Dorpat, Herman Wesel, en 1558, le lieu de culte est réservé au seul culte luthérien. Pendant l'occupation soviétique des pays baltes, le bâtiment sert de musée et il est rendu au culte après le recouvrement de l'indépendance de l'Estonie.

Architecture[modifier | modifier le code]

Un bâtiment gothique baltique[modifier | modifier le code]

Le style du bâtiment, le gothique de brique, est caractéristique de la région et accompagne la progression des Chevaliers Porte-Glaive et des marchands de la Ligue Hanséatique.

L'une des 2 000 figurines en terre cuite de l'église Saint-Jean

Bas-reliefs en terre cuite[modifier | modifier le code]

La singularité de l'édifice est la présence de nombreuses sculptures[2]. En effet, le gothique de brique se caractérise normalement par l'absence ou la rareté de sculptures. L'église en comptait près d'un millier sous la forme de petites figurines en terre cuite présentes sur le tympan ainsi que les façades extérieures. Près de 200 d'entre elles nous sont parvenues. Elles ont fait l'objet d'une importante campagne de restauration à la fin des années 1990 soutenue par le Fonds mondial pour les monuments[3].

Les originaux sont désormais exposés à l'intérieur de l'église et des copies ornent le lieu de culte.

Sculptures en terre cuite sur une des façades de l'édifice

Destruction et restauration de l'édifice[modifier | modifier le code]

Endommagée une première fois par la Grande guerre du Nord, elle connait une première restauration importante au XVIIIe siècle et des chapelles baroques sont ajoutées en 1746 et 1769.

Ravagée par le grand incendie de Tartu de 1775 qui s'est déclaré à quelques mètres, il subit une nouvelle rénovation.

Bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale par les Soviétiques en 1944, l'église est l'objet d'une importante reconstruction après-guerre pendant seize ans.

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Tartu », sur Visit Estonia (consulté le )
  2. « Tartu », sur pays-baltes.com (consulté le )
  3. (en) « Saint John's of Tartu Complex », sur Site internet du Fonds mondial pour les monuments (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]