Église Saint-Saturnin de Limeray

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Église Saint-Saturnin
de Limeray
Image illustrative de l’article Église Saint-Saturnin de Limeray
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église
Rattachement Évêché de Tours
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XVIe siècle
Style dominant Roman & gothique angevin
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1926)
Logo monument historique Classé MH (1992, base du clocher)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Centre-Val de Loire
Département Indre-et-Loire
Ville Limeray
Coordonnées 47° 27′ 36″ nord, 1° 02′ 34″ est
Géolocalisation sur la carte : Indre-et-Loire
(Voir situation sur carte : Indre-et-Loire)
Église Saint-Saturnin de Limeray
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
(Voir situation sur carte : Centre-Val de Loire)
Église Saint-Saturnin de Limeray
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(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Saturnin de Limeray

L’église Saint-Saturnin de Limeray est une église catholique romaine située au cœur de la ville de Limeray (Indre-et-Loire- France), dans l'ancienne province de Touraine. Édifiée au XIe siècle en style roman et remaniée au XIIe siècle, sa voute fut refaite au XVIe siècle en style gothique angevin et ses ouvertures percées aux XVe siècle et XVIe siècle en style gothique flamboyant. Dotée d'une abside en cul-de-four, son portail d'entrée est un arc en plein cintre soutenu par des colonnes à chapiteaux. Son clocher a été reconstruit au XVIIIe siècle à la suite de son effondrement en 1711.

L'église Saint-Saturnin a été inscrite à l'inventaire des monuments historiques le 30 mars 1926 et la base de son clocher roman a été classée le [1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Église Saint-Saturnin avec son narthex vers 1900
Chapelle latérale

Construite vers 1032 en style roman par le seigneur Hugues de Limeray, l'église Saint-Saturnin fut remaniée de nombreuses fois aux XIIe, XVIe et XVIIIe siècles. La partie la plus ancienne concerne : « Une partie de la base du clocher, bâtie en petit appareil régulier, débris d'un clocher primitif reconstruit en appareil moyen au XIe siècle. »[2]

L'abbesse de l'Abbaye de Moncé Madeleine Dorat, refusant depuis 1690 de financer les réparations indispensables du clocher de l'église, celui-ci s'écroula le en détériorant gravement le chœur de l'édifice. Après plusieurs actions juridiques :
« Le Roy en son Conseil fait tant droit sur le tout et conformément à l'avis dudit Sieur Chauvelin, sans avoir égard à l'opposition formée par les religieuses de Moncé, à l'exécution dudit arrest du Conseil du 22 juillet 1698, dont sa Majesté les a déboutées, a ordonné et ordonne que les rolles dans lesquels elles ont été comprises pour le prix entier des ouvrages qui ont été faits ou qui seront à faire au clocher de ladite paroisse de Limeray seront exécutées selon leur forme et teneur.
Fait au Conseil d’État du Roy, tenu à Versailles le 16e jour d'avril 1715[3]. »

Vers 1750, une galerie qui abritait le porche fut remplacée par une sorte de hangar. La terrible crue de la Loire de 1856 envahit l'église et y produisit des dégâts importants : dégradation des murs intérieurs et extérieurs, détrempage du sol et enfoncement du carrelage à l'emplacement d'anciennes caves ou sépultures, bouleversement du mobilier, bancs, stalles, autel et marches, augmentation considérable de l'humidité dans les murs.

Vers 1880, l'abbé Blaive[N 1], curé de Limeray de 1872 à 1898, transforma la galerie qui abritait le porche en narthex sur lequel étaient réutilisées six colonnettes de marbre venant d'Amboise et un chapiteau roman apporté de l'abbaye de Moncé[4]. Il fut démoli sous l'égide des Monuments historiques en 1963 et la façade primitive restaurée en 1964.

Depuis 2013, l'église dont la toiture était en très mauvais état, fait l'objet d'une importante campagne de restauration répartie en quatre tranches[5] :

  1. Couverture et maçonneries extérieures de l'abside et du faux carré (115 819 €) réalisée en 2013
  2. Couverture de la nef (155 000 €) 2014 / 2015
  3. Maçonnerie extérieure de la nef (190 000 €) 2014 / 2015
  4. Évacuation des eaux pluviales et restauration des intérieurs (167 000 €) 2017 / 2019

Statues[modifier | modifier le code]

La plupart des statues de l'église, dont beaucoup sont inscrites ou classées au patrimoine historique, proviennent des recherches et acquisitions de l'abbé Blaive, amateur d'art et archéologue amateur, auteur de plusieurs communications à la société archéologique de Touraine. Il avait transformé l'église et son narthex en un petit musée hétéroclite dont seules les pièces essentielles ont été conservées. Il a par ailleurs rédigé en 1893 un manuscrit portant essentiellement sur la description de son église. Son frère Alfred Lucien Blaive était le propriétaire du Manoir d'Avisé à Limeray.

Liste des statues en allant de droite à gauche à partir du porche[6]:

Sujet Matière Datation Inscription
ou
Classement
Notice
dans la
base Palissy
Restauration
1 Saint Sébastien[N 2] Pierre XVIIe 30/05/1990 I PM37001276
2 Sainte Marthe[N 3] Pierre fin XVe 04/11/1908 C PM37000259 1965
3 Saint Antoine ermite[N 4] Bois XVe 1965
4 Saint Louis[N 5] Pierre XVe 09/05/1967 C PM37000260
5 Saint inconnu Pierre XVIe
6 Sainte Véronique[N 6] Pierre XVIe 12/03/1907 C PM37000254 1965
7 Christ en croix[N 7]. Pierre XVIe 12/03/1907 C PM37000251
8 Saint Clément Pierre XVIe 12/03/1907 C PM37000255 1965
9 Saint Vincent Pierre XVIe 30/05/1990 I PM37001277
10 Saint Roch[N 8] Bois XVIIe 31/07/1995 I PM37001286 1965
11 Vierge à l'Enfant Bois XVIIe 31/07/1985 I PM37001288
12 Évêque Pierre XVIIe
13 Évêque[N 9] Pierre XVIe
14 Vierge assise[N 10]. Bois XVe/XVIe 31/07/1985 I PM37001287
15 Saint inconnu Pierre XVIe
16 Moine pèlerin[N 11] Pierre XVIe 31/07/1985 I PM37001284
17 Saint en chasuble[N 12] Pierre XVIe 31/07/1985 I PM37001283
18 Sainte Marie-Madeleine[N 13] Pierre XVIe 11/04/1902 C PM37000250 1965
19 Évêque[N 9] Pierre XVIe
20 Vierge de Pitié Pierre Limite XVe/XVIe 27/10/1999 C PM37001048 1965
21 Christ en croix Pierre XVIe
22 Saint François d'Assise Pierre XVIIe 31/07/1985 I PM37001282
23 Saint François d'Assise[N 14] Bois XVIIe 31/07/1985 I PM37001281
24 Saint Jean-Baptiste[N 15] Pierre XVe 12/03/1907 C PM37000258
25 Saint Nicolas Terre cuite XVIe/XVIIe 31/07/1985 I PM37001280

Ex-voto[modifier | modifier le code]

Sous le christ en croix no 7 se trouve un ex-voto de marinier de Loire gravé sur une ardoise. Il commémore le mariage en secondes noces de Philippe Véron (47 ans) avec Madeleine Diot (29ans)[7] célébré dans cette église le . Les autels seraient repris de ceux de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers[8] et les comètes symétriques représenteraient les apparitions de la grande comète de 1811 qui avaient fortement marqué les esprits[N 16].

Vitraux[modifier | modifier le code]

Les vitraux du XIXe siècle ont été réalisés par l’atelier Lobin de Tours (1837) et l’atelier Charlemagne de Toulouse (1866). Les médaillons du XVIe siècle, inclus dans les verrières de l'abside, proviennent de l'abbaye de Moncé.

Texte du vitrail dédié à Ermengarde du Plessis, fondatrice de l'abbaye de Moncé.

Texte latin Traduction Française

Anno MCCIX JOHANNES de FAYA
Arch. TVR. Parthenonis de MONCÆIO
fundatioem ratam habuit eique præfecit
priorissam ERMENGARDEM, cuid
fuere comites PREGRINA, PETRONILLA,
AGNES, quorum in benedictionem memoria.

 L'an 1209 Jean de Faye
archevêque de Tours, du monastère de Moncé
ratifia la fondation et mit à sa tête comme
prieure Ermengarde, qui
eut pour compagnes Péregrine, Pétronille,
Agnès, que leur mémoire soit bénie.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Jean Henri Blaive, né à Loches en 1830 et mort à Saint-Genouph en 1902
  2. Retrouvée par l'abbé Blaive dans la grange d'un maçon de Limeray où elle servait de cible pour jouer aux fléchettes.
  3. Provient de l'abbaye de Moncé.
  4. Provient de Dame-Marie-les-Bois.
  5. Louis IX dit saint-Louis, en armure du XVe siècle. Il serait représenté sous les traits de Charles VIII selon Jacques Baudouin, Le grand livre des saints, éditions Créer, 2006 p. 313 (ISBN 978-2848190419)
  6. Provient de l'église saint Florentin d'Amboise. Rachetée 10 Francs par l'abbé Blaive à un brocanteur qui l'avait achetée 2 Francs au curé de N.D.-du-Bout-des-Ponts qui la considérait indigne du culte.
  7. Provient de l'église Saint Florentin d'Amboise.
  8. Bénie en 1712 pendant l'épidémie de peste en Touraine.
  9. a et b Provient de l'abbaye de Fontaine-les-Blanches.
  10. Provient de l'église saint Denis d'Amboise. Rachetée par l'abbé Blaive alors qu'elle était exposée aux intempéries dans un jardin.
  11. Moine cistercien provenant peut-être de l'abbaye de Moncé.
  12. Selon Jacques Baudoin, il pourrait s'agir de Saint Silvain solitaire (Silvain de Levroux), mais l'auteur ne donne pas de détails sur les raisons de cette identification. Grand Livre des Saints : culte et iconographie en Occident, éditions Créer, 2006, p.440.
  13. Provient de Pocé-sur-Cisse. A été exposée aux Chefs-d'œuvre de l'Art français au Palais national des arts de Paris en 1937.
  14. Provient de Cangey
  15. Provient de l'église de Mosnes.
  16. Malgré ce qu'a écrit l'abbé Blaive dans son manuscrit de 1898 au sujet de la seconde comète représentée, datée selon lui de 1814, il n'y a pas eu de comète visible à l’œil nu cette année là. Par contre la comète de 1811, occultée de fin mai à fin aout par son passage derrière le soleil Lire ici, est réapparue avec sa queue orientée en sens inverse, ce qui pourrait expliquer son dédoublement symétrique sur le dessin. En 1814 on note seulement la mise sur le marché du cru exceptionnel du champagne Veuve Clicquot Ponsardin baptisé « Vin 1811 de la comète » Lire ici
  17. Fondatrice de l'abbaye de Moncé
  18. Vitrail évoquant la mémoire de Francois Depaul Emanuel Coëllier, né à Limeray le 30 juin 1787 et mort à Limeray le 9 juin 1872, époux de Madeleine LUCASSEAU. Boulanger et propriétaire, il fut le président de la fabrique de l'église.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Notice no PA00097815, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Abbé Bourassé, Recherches historiques et archéologiques sur les églises romanes en Touraine, Ladevèze, Tours, 1869 p.134
  3. Archives départementales d'Indre-et-Loire, registre paroissial de Limeray 1700-1721, p. 222-224. Arrêt du conseil d'État consigné à la fin de l'année 1715 par le curé Isaïe Bonnette. Lire en ligne
  4. Louis-Auguste Bosseboeuf, La Touraine historique et monumentale, 1897, p583.
  5. Article de La Nouvelle République du 22 aout 2014
  6. Denis Jeanson, Sites et monuments du val de Loire T1, publié à compte d'auteur, 1976, p. 35 et panneau descriptif à l'intérieur de l'église.
  7. Acte de mariage enregistré dans le registre d'état civil de Limeray
  8. Denis Jeanson, Sites et monuments du val de Loire T1, publié à compte d'auteur, 1976, p. 41

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques-Xavier Carré de Busserole, Dictionnaire géographique historique et biographique d'Indre et Loire et de l'ancienne province de Touraine en 6 tomes.
  • Jacques-Xavier Carré de Busserole, Itinéraire historique et monumental en Touraine, 1891.
  • Denis Jeanson, Sites et monuments du Val de Loire, 1976.
  • Le Patrimoine des communes d'Indre-et-Loire, Éditions Flohic, 2001

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]