Âge du fer germanique

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L’âge du fer germanique est une période comprise entre 400 et 800 apr. J.-C., qui commence au moment des invasions barbares, de la chute de l’Empire romain d’Occident et de la montée en puissance des « royaumes barbares » en Europe occidentale. En Scandinavie, il est suivi par ce qu’on appelle l’âge des Vikings.

On le divise généralement en deux périodes, l’âge du fer germanique ancien (375-520/530) et l’âge du fer germanique récent (520/530-800)[1], connue comme âge de Vendel en Suède et âge mérovingien en Norvège[2].

Âge du fer germanique ancien[modifier | modifier le code]

Tumulus funéraires du Vieil Uppsala en Suède, probablement sépultures des chefs des premiers royaumes.

Les grands flux migratoires germaniques gagnent au Ve siècle une partie importante de l’Europe continentale, à l’ouest et au sud. Il se peut que les principales zones de départ soient la Scandinavie, ce que suggère la toponymie (Goths, Vandales, Suèves, Burgondes). Des éléments germaniques basés en Allemagne du Nord et au Danemark (Angles, Jutes et Saxons) migrent vers les îles britanniques entre le IIIe et le VIIe siècle. L’archéologie constate une raréfaction considérable des trouvailles au Danemark à la fin de l’âge du fer et au début des grandes migrations. La péninsule scandinave et particulièrement la Suède semble avoir été riche à cette même époque, et des trésors considérables ont été découverts, comme celui de Tureholm daté du VIe siècle (pièces d’or romaines ou byzantines, collier en or massif, médaillons, fibules et bractéates)[3]. L’enfouissement de ces richesses témoigne peut-être de l’insécurité de l’époque. Par ailleurs des cités ou des forteresses refuges (tilflugtsborg) sont édifiées ou réoccupées sur les côtes et les îles de la Baltique (Gotland, Öland ou Bornholm), sans que l’on puisse déterminer la nature du danger qui a motivé leur construction. Elles sont peut-être à l’origine d’une nouvelle organisation politique et sociale autour d’une unité territoriale de base occupée par un même clan ou ethnie (byggd)[4].

Âge du fer germanique récent[modifier | modifier le code]

Au VIIe siècle , les Syers (Svears), navigateurs, dominent les Göter du sud en Suède. Un royaume théocratique est constitué avec pour capitale Uppsala. Le commerce très florissant a pour centre Birka, sur une île du lac Mälar, qui supplante progressivement Helgö à partir de 800. La dynastie des Ynglingar en Suède prétend descendre du dieu Freyr. Les rois norvégiens du Vestfold appartiendront à cette dynastie au IXe siècle. Des défrichements sont attestés en Suède par l’implantation de villages (toponymes en -rud, -ryd, -röd ou -red) et le développement de l’outillage (hache de fer, charrue à versoir, plógr, qui remplace l’araire).

Art[modifier | modifier le code]

Avec le pillage de l’ex-Empire romain, une grande quantité d’or est ramenée en Scandinavie et utilisée pour fabriquer des fourreaux d’armes blanches et de nombreux bijoux, développant ainsi l’art de la métallurgie dans cette région. Après la chute de l’empire, l’or devient rare et les germains se tournent vers le bronze doré pour réaliser leurs artefacts, les décorant d’animaux dans le style scandinave. Cet art, qui rompt avec le style réaliste de la première période, se caractérise par les formes complexes et entrelacées qui marque aussi l’âge viking. Au VIIe siècle, l’ornementation animalière tend à se dégager de l’influence romaine pour se rapprocher des styles orientaux (art « scythe » ou art des steppes) que les Goths ont dû apprendre en Russie méridionale et diffusé largement.

Le cimetière païen de Lindholm Høje, au Danemark, utilisé de 400 à 1000, contient plusieurs centaines de tombes à crémation dans des enclos de pierre en forme de bateau[5].

Inscriptions runiques sur les cornes d'or de Gallehus, provenant probablement du Sud Jutland.

Premières gravures sur roche sur l’île de Gotland. Cet art s’épanouit au VIIIe siècle[6].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Audronė Bliujienė, Northern Gold : Amber in Lithuania (c. 100 to C. 1200), BRILL, , 426 p. (ISBN 978-90-04-21118-6, présentation en ligne)
  2. Eric Christiansen, Norsemen in the Viking Age, John Wiley & Sons, , 392 p. (ISBN 978-0-470-69276-9, présentation en ligne)
  3. Les Grands Articles d'Universalis. Scandinavie : Géographie, économie, histoire et politique, vol. 101, Encyclopaedia Universalis, , 60 p. (ISBN 978-2-85229-856-9, présentation en ligne)
  4. Régis Boyer, « Origines et formation de la Scandinavie », sur www.clio.fr
  5. Loren Rhoads, 199 cemeteries to see before you die, Hachette UK, , 240 p. (ISBN 978-0-7515-7162-2, présentation en ligne)
  6. Les Grands Articles d'Universalis. Scandinavie : Géographie, économie, histoire et politique, vol. 101, Encyclopaedia Universalis, , 60 p. (ISBN 978-2-85229-856-9, présentation en ligne)