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La '''Bataille du défilé de Verín''' est une bataille opposant le [[7 mars]] [[1809]] les troupes françaises du maréchal [[Jean-de-Dieu Soult]] aux troupes portugaises du général [[Bernardim Freire de Andrade]] dans le défilé de [[Verín]], en [[Galice]]. Elle est l'une des batailles de la [[Invasions françaises du Portugal|Guerre péninsulaire portugaise]], ayant lieu dans le cadre de la [[Guerre d’Espagne (Empire)|Guerre d'Espagne (1807-1813)]].
La '''Bataille du défilé de Verín''' est une bataille opposant le [[7 mars]] [[1809]] les troupes françaises du maréchal [[Jean-de-Dieu Soult]] aux troupes portugaises du général [[Bernardim Freire de Andrade]] dans le défilé de [[Verín]], en [[Galice]]. Elle est l'une des batailles de la [[Invasions françaises du Portugal|Guerre péninsulaire portugaise]], ayant lieu lors de la [[deuxième invasion napoléonienne au Portugal|deuxième invasion napoléonienne du Portugal]], dans le cadre de la [[Guerre d’Espagne (Empire)|Guerre d'Espagne (1807-1813)]].


== Contexte ==
== Contexte ==
La guerre vient de se rallumer avec fureur dans la [[péninsule Ibérique]]. L'Empereur [[Napoléon Ier|Napoléon]] a confié au [[maréchal Soult]] le commandement du centre gauche de l'[[armée de Portugal]]. À peine arrivé en [[Espagne]], le maréchal remporte, le 10 novembre 1808, une victoire à la bataille de [[Gamonal]], prend [[Burgos]], [[Santander]], culbute l'[[armée espagnole]] près de [[Reynosa]], atteint enfin l'[[armée anglaise]] devant [[La Corogne]], pour lui livrer une sanglante bataille dans laquelle le général en chef, Moore, est tué. Il force les débris de l'armée anglaise à embarquer en abandonnant 6 000 prisonniers, s'empare de [[la Corogne]] et du [[Ferrol]] ainsi que d'un immense matériel renfermé dans ces deux places.
La guerre vient de se rallumer avec fureur dans la [[péninsule Ibérique]]. L'Empereur [[Napoléon Ier|Napoléon]] a confié au [[maréchal Soult]] le commandement du centre gauche de l'[[armée de Portugal]]. À peine arrivé en [[Espagne]], le maréchal remporte, le 10 novembre 1808, une victoire à la bataille de [[Gamonal]], prend [[Burgos]], [[Santander]], culbute l'[[armée espagnole]] près de [[Reynosa]], atteint enfin l'[[armée anglaise]] devant [[La Corogne]], pour lui livrer une sanglante bataille dans laquelle le général en chef, Moore, est tué. Il force les débris de l'armée anglaise à embarquer en abandonnant 6 000 prisonniers, s'empare de [[La Corogne]] et du [[Ferrol]] ainsi que d'un immense matériel renfermé dans ces deux places.


Informé du mouvement du [[Jean-de-Dieu Soult|maréchal Soult]], le [[Pedro Caro y Sureda|marquis de la Romana]] vient occuper les hauteurs d'Orsuna près de [[Monterrey]], avec environ 25 000 hommes, composés de troupes qu'il a réorganisées à Léon, et de nouvelles levées qu'il vient de faire en [[Galice]]. Le maréchal Soult se porte sur cette position, la fait reconnaître, et donne immédiatement l'ordre d'attaque, provoquant la débandade des troupes espagnoles, qui s'enfuient dans le plus grand désordre. Les Français restent maîtres des hauteurs d'Orsuna, prennent 10 pièces de canons, 7 chevaux, et une grande quantité de munitions.
Informé du mouvement du [[Jean-de-Dieu Soult|maréchal Soult]], le [[Pedro Caro y Sureda|marquis de la Romana]] vient occuper les hauteurs d'Orsuna près de [[Monterrey]], avec environ 25 000 hommes, composés de troupes qu'il a réorganisées à Léon, et de nouvelles levées qu'il vient de faire en [[Galice]]. Le 5 mars, le maréchal Soult se porte sur cette position, la fait reconnaître, et donne immédiatement l'ordre d'attaque, provoquant la débandade des troupes espagnoles, qui s'enfuient dans le plus grand désordre. Au terme du combat de Monterrey, les Français restent maîtres des hauteurs d'Orsuna, prennent 10 pièces de [[Canon (artillerie)|canons]], 7 [[cheval|chevaux]], et une grande quantité de [[munition|munitions]].


Ayant vaincu les troupes du [[Pedro Caro y Sureda|marquis de la Romana]] lors du combat de Monterrey, et n'ayant plus à redouter de résistance espagnole ou anglaise, les troupes français du [[maréchal Soult]] poursuivent leur descente depuis la [[Galice]] vers le [[Portugal]].
== Champ de bataille et forces en présence ==
Ayant battu les Espagnols et les Anglais de Moore, pris le contrôle des grandes villes de Galice, et vaincu les troupes du [[Pedro Caro y Sureda|marquis de la Romana]] à Monterrey, les troupes français du [[maréchal Soult]] poursuivent leur descente depuis le centre de la [[Galice]] vers le [[Portugal]].


== La bataille ==
En face, l'avant-garde de l'armée portugaise commandée par le général Bernardim Freire de Andrade occupe et sécurise les points stratégiques le long de la frontière luso-espagnole. Le lendemain du [[combat de Monterrey]], les troupes de Soult arrivent dans la petite ville de [[Verín]], au sortir de laquelle commence un défilé qui conduit à la frontière portugaise de [[Tras-os-Montes]].


=== Forces en présence ===
Le corps d'armée français, composé de soldats et d'officiers expérimentés, compte alors 22 000 hommes, dont 3 000 de cavalerie. Le plus grand nombre a fait les [[Campagne d'Allemagne et d'Autriche (1809)|campagnes d'Allemagne]] et de Pologne, et s'est couvert de gloire à [[Bataille d'Austerlitz, 2 décembre 1805|Austerlitz]], à [[Bataille d'Iéna|Iéna]], sur le Passarge et à Friedland. Tous ont la plus grande confiance dans l'expérience et les talents de Soult.

En face, l'armée portugaise reconstituée à la hâte par le général [[Bernardim Freire de Andrade]] et l'administrateur Miguel Pereira Forjaz sur les débris de l'[[armée portugaise]] dissoute et désarmée par le général [[Jean-Andoche Junot|Junot]] en janvier 1808, est composé de quelques milliers de recrues volontaires armés avec des armes de fortunes, et disposant de pièces d'artillerie parfois obsolètes. En raison de la dispersion des officiers portugais dans l'Empire et en France, l'encadrement de l'armée portugaise est largement insuffisant.

=== Champ de bataille ===
L'avant-garde de l'armée portugaise commandée par le général [[Bernardim Freire de Andrade]] occupe et sécurise les points stratégiques le long de la frontière luso-espagnole. Le lendemain du [[combat de Monterrey]], les troupes de Soult arrivent dans la petite ville de [[Verín]], au sortir de laquelle commence un défilé qui conduit à la frontière portugaise de [[Tras-os-Montes]].


Le défilé, bordé à droite et à gauche par deux chaînes de montagnes, est alors défendu par un corps de 4 000 soldats portugais qui bordent les hauteurs. En face, les soldats Français du dix-septième d'infanterie légère ont ordre d'attaquer les positions portugaises, et d'en chasser l'ennemi.
Le défilé, bordé à droite et à gauche par deux chaînes de montagnes, est alors défendu par un corps de 4 000 soldats portugais qui bordent les hauteurs. En face, les soldats Français du dix-septième d'infanterie légère ont ordre d'attaquer les positions portugaises, et d'en chasser l'ennemi.


===Le passage du défilé de Verín et la prise de Villarelos===
==La bataille==
En une demi-heure, l'assaut est donné et l'artillerie portugaise prise. Chassés de leurs positions, les Portugais se retirent dans le désordre. Cinquante dragons du dix-neuvième régiment, qui suivent les voltigeurs du dix-septième, font une charge sur la route, et poursuivent les soldats portugais jusqu'à San-Cyriano. Le 7 mars, l'armée française passe le défilé sans rencontrer d'autres obstacles, et entre dans la plaine où est située San-Cypriano. Les Français posent le bivouac en vue de Villarelo, sur la frontière du Portugal.
En une demi-heure, l'assaut est donné et l'artillerie portugaise prise. Chassés de leurs positions, les Portugais se retirent dans le désordre. Cinquante [[Dragon (militaire)|dragons]] du dix-neuvième régiment, qui suivent les voltigeurs du dix-septième, font une charge sur la route, et poursuivent les soldats en fuite jusqu'à San-Cyriano. Le 7 mars, l'armée française passe le défilé sans rencontrer d'autre obstacle, et entre dans la plaine où est située San-Cypriano. Les Français posent le bivouac en vue de Villarelo, sur la frontière du [[Portugal]].

L'avant-garde française s'approche de Villarelo, occupée par un gros de troupes portugaises, et reçoit quelques boulets envoyés par de gros [[Canon (artillerie)|canons]] en fonte sans affûts, qui ont été établis à la hâte sur les rochers qui entourent le poste. Toutefois, alertés par la dispersion des 4 000 hommes de l'avant-garde qui protégeaient le défilé, les hommes installés dans la ville sont prêts à effectuer leur retraite. Un seul bataillon de dragons français suffit pour pousser les Portugais à se retirer de la ville.

== Conséquences ==
Avec le passage du défilé de Verín et la prise de Villarelos, le maréchal attend dans la ville la réunion de ses troupes, et se dispose à entrer dans la province portugaise de Tras-os-Montes.<ref>{{Ouvrage|langue = Français|auteur1 = Société de militaires et de gens de lettres|titre = Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français, depuis les temps les plus reculés jusques et compris la bataille de Navarin|lieu = Paris|éditeur = Français|année = 1831|pages totales = |isbn = |lire en ligne = |passage = pp. 7-10}}</ref>

== Sources ==


== Références ==
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Version du 20 juin 2015 à 10:17

La Bataille du défilé de Verín est une bataille opposant le 7 mars 1809 les troupes françaises du maréchal Jean-de-Dieu Soult aux troupes portugaises du général Bernardim Freire de Andrade dans le défilé de Verín, en Galice. Elle est l'une des batailles de la Guerre péninsulaire portugaise, ayant lieu lors de la deuxième invasion napoléonienne du Portugal, dans le cadre de la Guerre d'Espagne (1807-1813).

Contexte

La guerre vient de se rallumer avec fureur dans la péninsule Ibérique. L'Empereur Napoléon a confié au maréchal Soult le commandement du centre gauche de l'armée de Portugal. À peine arrivé en Espagne, le maréchal remporte, le 10 novembre 1808, une victoire à la bataille de Gamonal, prend Burgos, Santander, culbute l'armée espagnole près de Reynosa, atteint enfin l'armée anglaise devant La Corogne, pour lui livrer une sanglante bataille dans laquelle le général en chef, Moore, est tué. Il force les débris de l'armée anglaise à embarquer en abandonnant 6 000 prisonniers, s'empare de La Corogne et du Ferrol ainsi que d'un immense matériel renfermé dans ces deux places.

Informé du mouvement du maréchal Soult, le marquis de la Romana vient occuper les hauteurs d'Orsuna près de Monterrey, avec environ 25 000 hommes, composés de troupes qu'il a réorganisées à Léon, et de nouvelles levées qu'il vient de faire en Galice. Le 5 mars, le maréchal Soult se porte sur cette position, la fait reconnaître, et donne immédiatement l'ordre d'attaque, provoquant la débandade des troupes espagnoles, qui s'enfuient dans le plus grand désordre. Au terme du combat de Monterrey, les Français restent maîtres des hauteurs d'Orsuna, prennent 10 pièces de canons, 7 chevaux, et une grande quantité de munitions.

Ayant vaincu les troupes du marquis de la Romana lors du combat de Monterrey, et n'ayant plus à redouter de résistance espagnole ou anglaise, les troupes français du maréchal Soult poursuivent leur descente depuis la Galice vers le Portugal.

La bataille

Forces en présence

Le corps d'armée français, composé de soldats et d'officiers expérimentés, compte alors 22 000 hommes, dont 3 000 de cavalerie. Le plus grand nombre a fait les campagnes d'Allemagne et de Pologne, et s'est couvert de gloire à Austerlitz, à Iéna, sur le Passarge et à Friedland. Tous ont la plus grande confiance dans l'expérience et les talents de Soult.

En face, l'armée portugaise reconstituée à la hâte par le général Bernardim Freire de Andrade et l'administrateur Miguel Pereira Forjaz sur les débris de l'armée portugaise dissoute et désarmée par le général Junot en janvier 1808, est composé de quelques milliers de recrues volontaires armés avec des armes de fortunes, et disposant de pièces d'artillerie parfois obsolètes. En raison de la dispersion des officiers portugais dans l'Empire et en France, l'encadrement de l'armée portugaise est largement insuffisant.

Champ de bataille

L'avant-garde de l'armée portugaise commandée par le général Bernardim Freire de Andrade occupe et sécurise les points stratégiques le long de la frontière luso-espagnole. Le lendemain du combat de Monterrey, les troupes de Soult arrivent dans la petite ville de Verín, au sortir de laquelle commence un défilé qui conduit à la frontière portugaise de Tras-os-Montes.

Le défilé, bordé à droite et à gauche par deux chaînes de montagnes, est alors défendu par un corps de 4 000 soldats portugais qui bordent les hauteurs. En face, les soldats Français du dix-septième d'infanterie légère ont ordre d'attaquer les positions portugaises, et d'en chasser l'ennemi.

Le passage du défilé de Verín et la prise de Villarelos

En une demi-heure, l'assaut est donné et l'artillerie portugaise prise. Chassés de leurs positions, les Portugais se retirent dans le désordre. Cinquante dragons du dix-neuvième régiment, qui suivent les voltigeurs du dix-septième, font une charge sur la route, et poursuivent les soldats en fuite jusqu'à San-Cyriano. Le 7 mars, l'armée française passe le défilé sans rencontrer d'autre obstacle, et entre dans la plaine où est située San-Cypriano. Les Français posent le bivouac en vue de Villarelo, sur la frontière du Portugal.

L'avant-garde française s'approche de Villarelo, occupée par un gros de troupes portugaises, et reçoit quelques boulets envoyés par de gros canons en fonte sans affûts, qui ont été établis à la hâte sur les rochers qui entourent le poste. Toutefois, alertés par la dispersion des 4 000 hommes de l'avant-garde qui protégeaient le défilé, les hommes installés dans la ville sont prêts à effectuer leur retraite. Un seul bataillon de dragons français suffit pour pousser les Portugais à se retirer de la ville.

Conséquences

Avec le passage du défilé de Verín et la prise de Villarelos, le maréchal attend dans la ville la réunion de ses troupes, et se dispose à entrer dans la province portugaise de Tras-os-Montes.[1]

Sources

Références

  1. Société de militaires et de gens de lettres, Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français, depuis les temps les plus reculés jusques et compris la bataille de Navarin, Paris, Français, , pp. 7-10