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==Jeunesse==
==Jeunesse==
Paavo Nurmi naît le {{date|13|juin|1897}} à [[Turku]], ville du sud-ouest de la [[Finlande]], dans une famille humble. Son père est ébéniste. Il découvre la discipline dès son enfance en observant les entrainements des membres du club d’athlétisme de son quartier. A l’âge de neuf ans, lors d’une kermesse locale, Nurmi remporte une course entre camarades de classe sur 1 500 mètres. Un an plus tard, alors qu’il réalise 5 min 43 s sur la distance, de nombreux observateurs repèrent déjà en lui sa volonté et ses qualités d’endurance. Le jeune Paavo est contraint d’arrêter sa passion suite au décès prématuré de son père à l’âge de 50 ans. Aîné de la famille, il quitte l’école et devient employé d’une usine de filature. En 1912, il est fasciné par les exploits retentissants d’un de ses compatriotes lors des [[Jeux olympiques d'été de 1912|Jeux olympiques de Stockholm]]. Vainqueur du 5 000 m, du 10 000 m et de l’épreuve de cross country, [[Hannes Kolehmainen]] bénéficie en effet alors d’une grande ferveur populaire à son encontre en Finlande. Paavo Nurmi décide alors de reprendre l’entraînement quotidien, d’adopter un strict régime végétarien et de s’acheter une nouvelle paire de chaussures. Licencié au ''Turun Urheiluliitto'', société athlétique de Turku, il décide de s’imposer un entraînement intensif et rigoureux basé sur trois séances quotidiennes. Effectuant son service militaire en 1919, il termine avec plus d’une demi-heure d’avance lors d’un épreuve de marche de 15 km. Il parvient peu à peu à approcher les meilleures performances nationales en fond. Il réalise 15 m 31 s au 5 000 m et 32 m 56 s au 10 000 m. En 1920, après son armée, le Finlandais entre à l’école industrielle d’Helsinki. Il y restera trois ans et obtiendra un diplôme en mathématiques. Peu avant les Jeux olympiques d’Anvers, il établit son premier record de Finlande (8 m 36 s 2 sur 3 000 m).
Paavo Nurmi naît le {{date|13|juin|1897}} à [[Turku]], ville portuaire du sud-ouest de la [[Finlande]], dans une famille humble. Son père est ébéniste. Il découvre la discipline dès son enfance en observant les entrainements des membres du club d’athlétisme de son quartier. A l’âge de neuf ans, lors d’une kermesse locale, Nurmi remporte une course entre camarades de classe sur 1 500 mètres. Un an plus tard, alors qu’il réalise 5 min 43 s sur la distance, de nombreux observateurs repèrent déjà en lui sa volonté et ses qualités d’endurance. En 1910, le jeune Paavo est contraint d’arrêter sa passion suite au décès prématuré de son père à l’âge de 50 ans. Aîné de la famille, il quitte l’école et devient employé d’une usine de filature. En 1912, il est fasciné par les exploits retentissants d’un de ses compatriotes lors des [[Jeux olympiques d'été de 1912|Jeux olympiques de Stockholm]]. Vainqueur du 5 000 m, du 10 000 m et de l’épreuve de cross country, [[Hannes Kolehmainen]] bénéficie en effet alors d’une grande ferveur populaire à son encontre en Finlande. Paavo Nurmi décide alors de reprendre l’entraînement quotidien, d’adopter un strict régime végétarien et de s’acheter une nouvelle paire de chaussures. Licencié au ''Turun Urheiluliitto''<ref>[http://www.turunurheiluliitto.fi/ Site officiel du Turun Urheiluliitto], consulté le 10 décembre 2008</ref>, club d'athlétisme de Turku pour lequel il restera fidèle toute sa carrière , il décide de s’imposer un entraînement intensif et rigoureux basé sur trois séances quotidiennes. En 1914, il établit son premier record national en parcourant le {{formatnum:3000}} m en 8 min 36 s 2<ref>[http://www.novelguide.com/a/discover/ewb_19/ewb_19_07427.html Biographie de l'athlète, novelguide.com, consulté le 10 décembre 2008]</ref>. Effectuant son service militaire en 1919, il termine avec plus d’une demi-heure d’avance lors d’un épreuve de marche de 15 km. Il parvient peu à peu à approcher les meilleures performances nationales en fond. Il réalise 15 m 31 s au 5 000 m et 32 m 56 s au 10 000 m. En 1920, après son armée, le Finlandais entre à l’école industrielle d’Helsinki. Il y restera trois ans et obtiendra un diplôme en mathématiques. Peu avant les Jeux olympiques d’Anvers, il établit son premier record de Finlande (8 m 36 s 2 sur 3 000 m).


==Carrière sportive==
==Carrière sportive==

Version du 10 décembre 2008 à 21:21

Paavo Nurmi
Image illustrative de l’article Paavo Nurmi
Aux Jeux Olympiques de 1920.
Informations
Disciplines Courses de demi-fond, de fond et de cross-country
Période d'activité 1920-1934
Nationalité Finlandaise
Naissance à Turku
Turku
Décès à Helsinki
Helsinki
Surnom Le Finlandais volant
L’homme au chronomètre
La machine à courir
Records
22 records du monde dans 8 épreuves
Palmarès
Jeux Olympiques 9 3 0

Paavo Johannes Nurmi, né le 13 juin 1897 à Turku et décédé le 2 octobre 1973 à Helsinki, est un athlète finlandais. Il est, avec ses neuf titres olympiques, l'athlète ayant remporté le plus de médailles d'or dans cette compétition. Surnommé le « Finlandais volant », il règne sur le demi-fond et le fond mondial durant près de douze ans, en établissant 22 records du monde. Il est considéré comme l'un des précurseurs des méthodes d'entrainements rigoureuses et intensives. Suspendu à vie en 1932 par la Fédération internationale d'athlétisme pour avoir enfreint les règles de l'amateurisme, il bénéficie tout au long de sa carrière du soutien du peuple finlandais. Il est le dernier porteur de la flamme lors des Jeux olympiques d'été de 1952 à Helsinki.

Jeunesse

Paavo Nurmi naît le à Turku, ville portuaire du sud-ouest de la Finlande, dans une famille humble. Son père est ébéniste. Il découvre la discipline dès son enfance en observant les entrainements des membres du club d’athlétisme de son quartier. A l’âge de neuf ans, lors d’une kermesse locale, Nurmi remporte une course entre camarades de classe sur 1 500 mètres. Un an plus tard, alors qu’il réalise 5 min 43 s sur la distance, de nombreux observateurs repèrent déjà en lui sa volonté et ses qualités d’endurance. En 1910, le jeune Paavo est contraint d’arrêter sa passion suite au décès prématuré de son père à l’âge de 50 ans. Aîné de la famille, il quitte l’école et devient employé d’une usine de filature. En 1912, il est fasciné par les exploits retentissants d’un de ses compatriotes lors des Jeux olympiques de Stockholm. Vainqueur du 5 000 m, du 10 000 m et de l’épreuve de cross country, Hannes Kolehmainen bénéficie en effet alors d’une grande ferveur populaire à son encontre en Finlande. Paavo Nurmi décide alors de reprendre l’entraînement quotidien, d’adopter un strict régime végétarien et de s’acheter une nouvelle paire de chaussures. Licencié au Turun Urheiluliitto[1], club d'athlétisme de Turku pour lequel il restera fidèle toute sa carrière , il décide de s’imposer un entraînement intensif et rigoureux basé sur trois séances quotidiennes. En 1914, il établit son premier record national en parcourant le 3 000 m en 8 min 36 s 2[2]. Effectuant son service militaire en 1919, il termine avec plus d’une demi-heure d’avance lors d’un épreuve de marche de 15 km. Il parvient peu à peu à approcher les meilleures performances nationales en fond. Il réalise 15 m 31 s au 5 000 m et 32 m 56 s au 10 000 m. En 1920, après son armée, le Finlandais entre à l’école industrielle d’Helsinki. Il y restera trois ans et obtiendra un diplôme en mathématiques. Peu avant les Jeux olympiques d’Anvers, il établit son premier record de Finlande (8 m 36 s 2 sur 3 000 m).

Carrière sportive

Les Jeux olympiques de 1920

Aux Jeux olympiques d’Anvers en 1920, Paavo Nurmi participe à 23 ans à l’une de ses premières compétitions internationales. Ses performances réalisées suite à sa méthode d’entraînement lui laissent espérer dans cette compétition des exploits dignes de son ainé Kolehmainen. Lors de sa première course, le 5 000 mètres, et bien que décidé à imprimer un train soutenue à la course et lâcher ses principaux adversaires, le Finlandais est dépassé à 200 mètres de la ligne d’arrivée par le Français Joseph Guillemot, médaillé d’or. Trois jours plus tard, Nurmi obtient sa revanche en remportant le titre du 10 000 mètres en 31 m 45 s 8, améliorant son son record personnel de près d'une minute. Joseph Guillemot et James Wilson complètent le podium. Pour sa première grande victoire internationale, Nurmi ne laisse transparaitre aucun signe d'émotion, marque de caractère qui s'avèrera familière tout au long de sa carrière. Dans l'épreuve du cross-country, Nurmi décroche deux titre supplémentaires. En individuel, il prend très vite les commandes de la course, accompagné des principaux favoris. Il se détache dans les derniers kilomètres et devance sur la ligne d'arrivée le Suédois Eric Backman et son compatriote Heikki Liimatainen. La victoire par équipe revient à l'équipe finlandaise qui classe trois de ses athlètes dans les six premiers. Ses exploits sont salués par l’ensemble des observateurs. La presse sportive le surnomme déjà Le « Finlandais volant », « La machine à courir » ou encore « L’homme au chronomètre » en raison de cet instrument de mesure qu’il porte en permanence au poignet durant les entrainements et les courses. Durant l’olympiade suivante, Paavo Nurmi domine l’ensemble des épreuves mondiales de fond. il réussit l'exploit de rester invaincu entre 1921 et 1925 sur des épreuves allant du 1 500 au 10 000 mètres. En 1921, il efface des tablettes le record du monde du 10 000 m de Jean Boin en réalisant 30 min 40 s 4. Viennent ensuite en 1922 les records du 5 000 m (14 min 35 s 4) et du 3 miles. En fin d’année 1923, le Finlandais devient le premier athlète à détenir les records mondiaux de trois épreuves phares de la discipline : le Mile, le 5 000 m, et le 10 000 m. L’année suivante, il y ajoute le 1 500 m en 3 min 52 s 6.

Les Jeux olympiques de 1924

Nurmi après l'une de ses cinq victoires aux Jeux de 1924

Aux Jeux olympiques de 1924 à Paris, Paavo Nurmi souhaite s’aligner sur six épreuves. La Fédération finlandaise d’athlétisme choisit de le réserver en ne l’inscrivant pas sur le 10 000 m, et lui préférant alors Ville Ritola, auteur d’excellentes performances sur la distance sur le sol américain. Nurmi participe par conséquent à cinq épreuves, dont deux par équipes. Il s’impose tout d’abord assez facilement sur le 1 500 m, après avoir pris la tête dès les 200 m. Il devance au final le Suisse Willy Schärer de près de deux secondes. Moins de deux heures après, il remporte la finale du 5 000 m après un sprint final livré avec Ville Ritola qu'il affrontait pour la première fois. Il signe un nouveau record olympique en 14 min 31 s 2. Sa troisième médaille d’or individuelle est obtenu en cross-country, comme aux Jeux d’Anvers, sous une température caniculaire proche des 40 degrés. Il remporte enfin, dans les épreuves collectives, deux titres supplémentaires : sur 3 000 mètres associé à ses compatriotes Ville Ritola et Elias Katz, et sur cross-country par équipe. En six jours, il court sept courses et devient le premier athlète à remporter cinq médailles d'or lors d’une même olympiade. De nombreux médias soulignent la performance réalisée par le Finlandais. le magazine sportif français Le miroir des sports constate que « Paavo Nurmi dépasse les limites humaines ». Quelques jours après les Jeux, celui-ci établit à Kuopio un nouveau record du monde du 10 000 m (30 min 06 s 2). Par ailleurs, il décide d'entreprendre aux États-Unis une tournée de courses d'exhibitions rémunérées. Durant cinq mois, Nurmi participe à différentes épreuves de fond. Il remporte 54 de ses 55 courses, dont l'aspect relève parfois de l'insolite, à l'image d'une confrontation sur 2 miles face à un relais composé d'Indiens. De retour en Europe, il s'aligne sur différents meetings, mais sa domination faiblit, notamment sur les courtes distances.

Les Jeux olympiques de 1928

Aux Jeux olympiques de 1928 à Amsterdam, Nurmi décide de se se concentrer sur les longues distances. Dans le 10 000 mètres, il parvient à contenir dans les derniers mètres son compatriote Ville Ritola et s'impose de justesse sur la ligne d'arrivée avec le temps de 30 min 18 s 8. Sans aucune démonstration de joie, ni aucune attention pour son adversaire éprouvé il disparait du stade immédiatement après la course[3]. Ritola obtient sa revanche quelques jours plus tard en résistant à l'accélération de Nurmi dans la dernière ligne droite du 5 000 mètres. Le Suédois Edvin Wide complète le podium. Après la course, Paavo Nurmi reste assis sur l'herbe quelques minutes, se plaignant d'une hanche douloureuse et exprimant un rictus de fatigue[4]. Le troisième acte de cette rivalité finlandaise se déroule sur 3 000 mètres steeple. Débarassé de Ritola dès les premiers hectomètres de course suite à un abandon, Nurmi est cependant nettement devancé par Toivo Loukola, l'autre Finlandais de la finale. Il remporte néanmoins sa troisième médaille olympique. A l'automne 1928, Nurmi affirme mettre un terme à sa carrière sportive à l'issue de la saison : « Il s'agit de ma dernière saison sur la piste. Je commence à me faire vieux »[5]. En 1929, il entame une nouvelle tournée lucrative aux États-Unis. De retour en Europe, il établit à Londres un nouveau record du monde des 20 kilomètres en 1 h 04 min 38 s. Il change ensuite d'avis en déclarant désirer axer sa préparation sur le marathon des Jeux olympiques de 1932, discipline remportée par son idole de jeunesse Hannes Kolehmainen.

La suspension à vie

Au printemps 1932, au congrès de l’Association internationale des fédérations d'athlétisme, une plainte suédoises fait état d'une somme de 60 000 francs reçue par Paavi Nurmi lors du meeting d'Helsinki en 1930 pour battre le record du monde des 2 miles, alors que la règle stricte de l’amateurisme est en vigueur depuis la création de la Fédération internationale en 1912. La Fédération allemande ajoute d'autres éléments à la charge du Finlandais, notamment le versement de sommes importantes lors des meetings de Breslau, Stuttgart ou Dantzig. L’IAAF décide alors de suspendre provisoirement Nurmi de toute compétition internationale. Les instances sportives finlandaise contestent les accusations faites à leur champion, argumentant que celles-ci reposent sur de faux témoignages. Urho Kekkonen, membre de la Fédération athlétique de Finlande, et futur Président de la République, milite fortement en faveur de Nurmi[6]. Allant à l'encontre des décisions officielles, le Comité national olympique finlandais inscrit néanmoins Nurmi à deux courses des Jeux olympiques de 1932, le 10 000 mètres et le marathon. Quelques jours avant le début des compétitions, l’IAAF se prononce pour la suspension définitive de Paavo Nurmi qui devient ainsi officiellement un professionnel et non plus un amateur. Un mois plus tôt, l'athlète français Jules Ladoumègue avait également été disqualifié à vie pour amateurisme marron. A 35 ans, dans les tribunes du Stade olympique de Los Angeles, il assiste en tant que spectateur à la victoire du marathonien argentin Juan-Carlos Zabala en 2 h 31 min 36 s, temps supérieur de près de dix minutes à sa meilleure performance sur la discipline. Bien que banni des pistes d'athlétisme au niveau international, Nurmi continue à courir dans son pays. Champion de Finlande du 1 500 mètres en 1933, il conclut sa carrière sportive en septembre 1934 en remportant un 10 000 mètres à Viipuri.

Après-carrière

Retraite et reconversion

Bénéficiant de confortables revenus récoltés depuis le début de sa carrière, et notamment par ses tournées outre-atlantiques, Nurmi se reconvertit en tant qu'homme d'affaires dans l'immobilier. Au cours des années 1930, il réussit à bâtir une véritable fortune dans l'industrie du logement en Finlande. Il ne délaisse cependant pas sa passion du sport en conseillant, voire en entrainant des jeunes athlètes. Au début de la Seconde Guerre Mondiale, et profitant de la notoriété mondiale de Nurmi, le gouvernement finlandais lui demande d'effectuer un déplacement aux États-Unis afin de recueillir des fonds pour son pays, victime d'une guerre inégale contre l'Union soviétique.

L'hommage du mouvement olympique

Paavo Nurmi allumant la vasque olympique lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux d'Helsinki en 1952.

Il prit une petite revanche sur les officiels lorsqu'il entra dans le stade olympique comme dernier porteur de la flamme lors des jeux d'Helsinki en 1952.

Fin de vie

Fichier:Fin Markka.jpg
Billet de 10 Mark finlandais à son effigie

Victime d'un infarctus du myocarde à la fin des années 50, il continue cependant ses activités professionnelles jusqu'à une nouvelle attaque en 1967. Un an plus tard Nurmi décide de fonder un centre de recherche sur les maladies coronariennes. Il décède le 2 octobre 1973 à Helsinki. Ses obsèques sont célébrés dans sa ville natale de Turku où un hommage national lui est rendu. Urho Kekkonen, Président de la République finlandaise et ancien Président de la Fédération d'athlétisme de son pays ayant soutenu Nurmi au moment de sa suspension, récite un discours en son honneur : « Nurmi était un homme de caractère, têtu, franc, tenace, incroyablement dur. Il possédait aussi une intelligence exceptionnelle et une rare clairvoyance [...] C'est pourquoi il faut l'admirer encore plus. Car c'était un homme »[7]. Depuis sa mort, des statues à son effigie sont érigées dans toute la Finlande ainsi qu'au siège du Comité international olympique à Lausanne. Des médailles et des timbres ont été émis en son honneur.

Style et entrainement

Athlète de taille moyenne, Nurmi mesure 1,74 m et pèse 65 kilos. Ses performances réalisées tout au long de sa carrière sur des distances allant du 1 500 m au 20 000 m sont dues, selon les spécialistes, à sa science du train. Tactiquement, le Finlandais tente d'imprimer dès le départ un rythme soutenu et régulier à la course, permettant de se débarrasser petit à petit de ses adversaires. Selon Maurice Gambier, entraineur de l'équipe de France aux Jeux olympiques de 1924, le style de Nurmi ne suscite aucun dérèglement, ni aucune accélération, le pied n'arrache pas le sol. Le mouvement est aisé, le buste bien équilibré, la tête et les hanches à la verticale. La réception au sol se fait d'un genou très en avant. La jambe est fléchie, le corps ne cherche jamais à se grandir, mais à progresser [8]. Nurmi réussit à adapter sa foulée économique à la distance qu'il parcourt. Les spécialistes l'estimaient à 2,25 m sur le Mile, et à 2,15 m sur le 5 000 m et le 10 000 m[9].

Dès l'âge de vingt ans, a pris conscience de la nécessité d'un entrainement rigoureux composé de trois séances quotidiennes. Il alterne alors de la marche accélérée sur une dizaine de kilomètres, des fractionnés sur piste, des footings en nature et de la gymnastique d'assouplissement. Par ailleurs, il n'hésite pas à s'entrainer durant l'Hiver, et parcourt trois fois plus de kilomètres que ses adversaires. Grâce à ces méthodes innovantes, il obtient rapidement des performances notables, notamment lors des Jeux olympiques d'Anvers. Tout au long de sa carrière, Paavo Nurmi s'astreint à effectuer un entrainement régulier et progressif. Néanmoins, après sa carrière sportive, il admettra avoir commis des erreurs dans sa préparation des grands évènements, notamment en sous-estimant le travail de vitesse.

Palmarès

Fichier:Statue of Paavo Nurmi at Helsinki olympic stadium.jpg
Statue de Paavo Nurmi devant le Stade olympique d'Helsinki

Jeux Olympiques

Épreuve / Édition Anvers 1920 Paris 1924 Amsterdam 1928
1 500 m Or
3 m 53 s 6 (RO)
3 000 m par équipe Or
8 pts
3 000 m steeple Argent
9 m 31 s 6
5 000 m Argent
15 m 00 s 0
Or
14 m 31 s 2 (R0)
Argent
14 m 40 s 0
10 000 m Or
31 m 45 s 8
Or
30 m 18 s 8
Cross individuel Or
27 m 15 s 0
Or
32 m 54 s 8
Cross par équipes Or
10 pts
Or
11 pts

Records du monde battus

Ce tableau détaille les records du monde individuels battus par Paavo Nurmi durant sa carrière.

Records du monde individuels battus par Paavo Nurmi[10]
Épreuve Temps Lieu Date
1 500 m 3 min 52 s 6 Helsinki 19 juin 1924
Mile 4 min 10 s 4 Stockholm 23 aout 1923
2 000 m 5 min 26 s 3 Tampere 4 septembre 1922
5 min 24 s 6 Kuopio 18 juin 1927
3 000 m 8 min 28 s 6 Turku 27 aout 1922
8 min 25 s 4 Berlin 24 mai 1926
8 min 20 s 4 Stockholm 13 juillet 1926
5 000 m 14 min 35 s 4 Stockholm 12 septembre 1922
14 min 28 s 2 Helsinki 19 juin 1924
10 000 m 30 min 40 s 2 Stockholm 22 juin 1921
30 min 06 s 2 Kuopio 31 aout 1924
20 000 m 1 h 04 min 38 s 4 Stockholm 3 septembre 1930
Heure 19 210 mètres Berlin 7 octobre 1928

Paavo Nurmi a également amélioré des records du monde sur des distances non reconnues par l'IAAF telles les courses sur Mile, le 15 000 m ou le 20 000 m. Outre ces 20 records du monde individuels, il a également battu le record du monde du relais 4 x 1 500 mètres, portant son total à 22.

Liens

Notes et références

  1. Site officiel du Turun Urheiluliitto, consulté le 10 décembre 2008
  2. Biographie de l'athlète, novelguide.com, consulté le 10 décembre 2008
  3. Robert Parienté et Guy Lagorce, La fabuleuse histoire des Jeux olympiques, page 161
  4. (en)Paavo Nurmi in Olympic Games, Musée olympique de Finlande, consulté le 7 décembre 2008
  5. (en)Biographie de Paavo Nurmi, Musée olympique finlandais, consulté le 7 décembre 2007
  6. Robert Parienté et Guy Lagorce, op. cit., page 175
  7. Robert Parienté et Alain Billoin, op. cit., page 330
  8. Style de Paavo Nurmi, volodalen.com, consulté le 8 décembre 2008
  9. Robert Parienté et Alain Billouin, op. cit., page 329
  10. Les records du monde de Nurmi, Musée olympique finlandais, consulté le 7 décembre 2008

Pour aller plus loin

Modèle:Champions olympiques 1 500 m hommes Modèle:Champions olympiques 5 000 m hommes Modèle:Champions olympiques 10 000 m hommes Modèle:Champions olympiques cross-country individuel hommes