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'''''La Revue des Deux Mondes''''' est un périodique [[France|français]] bi-mensuel.
'''''La Revue des Deux Mondes''''' est une revue [[France|française]] bi-mensuelle.


== Historique ==
== Historique ==
''La Revue des Deux Mondes'' fut fondée le {{1er août}} [[1829]] par [[François Buloz]] pour donner une tribune aux idées en France en relation avec les autres pays d'Europe et avec le continent américain en particulier<ref>[http://www.revuedesdeuxmondes.fr/ d'après le site officiel de la ''Revue des Deux Mondes'']</ref>.
''La Revue des Deux Mondes'' fut fondée le {{1er août}} [[1829]] par [[François Buloz]] pour donner une tribune aux idées en France en relation avec les autres pays d'Europe et avec le continent américain en particulier<ref>[http://www.revuedesdeuxmondes.fr/ d'après le site officiel de la ''Revue des Deux Mondes'']</ref>. Elle est la revue française vivante la plus ancienne en Europe.


En [[1830]], elle absorbe ''le Journal des Voyages''. Dès [[1831]], [[François Buloz]] en devient le [[rédacteur en chef]]. Il accueille [[Alexandre Dumas]], [[Alfred de Vigny]], [[Honoré de Balzac]], [[Charles Augustin Sainte-Beuve|Sainte-Beuve]], [[Charles Baudelaire]] et de grands noms de la [[littérature]] de cette époque, car, à l’origine, c’est la littérature qui domine le contenu de la revue.
En [[1830]], elle absorbe ''le Journal des Voyages''. Dès [[1831]], [[François Buloz]] en devient le [[rédacteur en chef]]. Il accueille [[Alexandre Dumas]], [[Alfred de Vigny]], [[Honoré de Balzac]], [[Charles Augustin Sainte-Beuve|Sainte-Beuve]], [[Charles Baudelaire]] et de grands noms de la [[littérature]] de cette époque, car, à l’origine, c’est la littérature qui domine le contenu de la revue.


Toutefois, la [[politique]], l’[[économie]] et les [[beaux-arts]] y prendront par la suite une place importante. Sous le [[Second Empire]], elle est une revue d’[[opposition politique|opposition]]. Après la mort en [[1877]] de Buloz, qui avait soutenu [[Adolphe Thiers]], la revue est dirigée entre autres par Charles Buloz, fils de François, puis par [[Ferdinand Brunetière]], critique influent et membre de l’[[Académie française]] en [[1900]], [[Francis Charmes]] ([[Académie française]], [[1908]]), [[René Doumic]] ([[Académie française]], [[1909]]), [[André Chaumeix]] ([[Académie française]], [[1930]]), [[Claude-Joseph Gignoux]] de l'Institut.
Toutefois, la [[politique]], l’[[économie]] et les [[beaux-arts]] y prendront par la suite une place importante. Libérale jusqu'en 1848, elle amorce ensuite un tournant plus conservateur<ref> Olivier Corpet, "La revue", in Jean-François Sirinelli, ''Histoire des droites en France'', Gallimard, 1992, tome 2, chap.V. </ref>. Sous le [[Second Empire]], elle est une revue d’[[opposition politique|opposition]]. Après la mort en [[1877]] de Buloz, qui avait soutenu [[Adolphe Thiers]], la revue est dirigée entre autres par Charles Buloz, fils de François, puis par [[Ferdinand Brunetière]], critique influent et membre de l’[[Académie française]] en [[1900]], [[Francis Charmes]] ([[Académie française]], [[1908]]), [[René Doumic]] ([[Académie française]], [[1909]]), [[André Chaumeix]] ([[Académie française]], [[1930]]), [[Claude-Joseph Gignoux]] de l'Institut.


À la fin du {{XIXe siècle}}, sous l’influence de Ferdinand Brunetière, la revue soutient l’église catholique contre les offensives anticléricales. En [[1945]], elle change de titre pour devenir ''La Revue, littérature, histoire, arts et sciences des Deux Mondes''. Puis elle fusionne en [[1956]] avec le mensuel ''Hommes et Mondes''. Devenue mensuelle en [[1969]], elle prend le nom de ''Revue mensuelle des Deux Mondes'' en [[1972]], pour retrouver son titre d’origine ''La Revue des Deux Mondes'' en [[1982]]<ref>''Larousse encyclopédique'', vol. 9, p. 8968-9. 1985. {{ISBN|2-03-102309-8}} (vol. 9) {{ISBN|2-03-102300-4}} (édition complète)</ref>.
À la fin du {{XIXe siècle}}, sous l’influence de Ferdinand Brunetière, la revue soutient l’église catholique contre les offensives anticléricales. Comme la grande majorité des revues, celle-ci se politise davantage à l'occasion et à partir de l'affaire Dreyfus<ref> Olivier Corpet, "La revue", in Jean-François Sirinelli, ''Histoire des droites en France'', Gallimard, 1992, tome 2, chap.V. </ref>. En [[1945]], elle change de titre pour devenir ''La Revue, littérature, histoire, arts et sciences des Deux Mondes''. Puis elle fusionne en [[1956]] avec le mensuel ''Hommes et Mondes''. Devenue mensuelle en [[1969]], elle prend le nom de ''Revue mensuelle des Deux Mondes'' en [[1972]], pour retrouver son titre d’origine ''La Revue des Deux Mondes'' en [[1982]]<ref>''Larousse encyclopédique'', vol. 9, p. 8968-9. 1985. {{ISBN|2-03-102309-8}} (vol. 9) {{ISBN|2-03-102300-4}} (édition complète)</ref>.

''La Revue des Deux Mondes'', aujourd'hui dirigée par l'écrivain et critique littéraire [[Michel Crépu]], compte environ 5.000 abonnés, pour un tirage proche de 8.000 exemplaires<ref> François Quinton, [http://www.nonfiction.fr/article-870-la_revue_des_deux_mondes_bientot_sur_la_toile.htm "La Revue des Deux Mondes bientôt sur la toile"], [[nonfiction.fr]], 01 avril 2008 </ref>. Si ''[[Commentaire]]'' l'a détrônée comme revue intellectuelle de référence des droites<ref> Olivier Corpet, "La revue", in Jean-François Sirinelli, ''Histoire des droites en France'', Gallimard, 1992, tome 2, chap.V. </ref>, elle garde un certain rayonnement dans le monde intellectuel, ce dont témoignent les chroniques régulières de son rédacteur en chef au "Masque et la plume" (France Inter).

Depuis le 14 mai 2008, deux innovations sont à signaler<ref> François Quinton, [http://www.nonfiction.fr/article-870-la_revue_des_deux_mondes_bientot_sur_la_toile.htm "La Revue des Deux Mondes bientôt sur la toile"], [[nonfiction.fr]], 01 avril 2008 </ref> : elle décerne d'une part un Prix de l'Essai, doté de 10.000 €, dont le premier Lauréat est le byzantiniste Gilbert Dagron<ref> [http://www.nonfiction.fr/article-1073-gilbert_dagron_laureat_du_premier_prix_de_lessai_de_la_revue_des_deux_mondes.htm "Gilbert Dagron, premier lauréat du Prix de l'Essai de la ''Revue des Deux Mondes''"], [[nonfiction.fr]], 14 mai 2008 </ref>, pour son livre ''Décrire et peindre'' (Gallimard, 2007) ; d'autre part, elle met peu à peu en ligne l'intégralité de ses articles, depuis la création de la revue.


== Les différents directeurs de la publication ==
== Les différents directeurs de la publication ==
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* [[Claude-Joseph Gignoux]], 1955-1966
* [[Claude-Joseph Gignoux]], 1955-1966
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* Actuellement : Marc Ladreit de Lacharrière


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* Gabriel de Broglie, '' Histoire politique de la Revue des Deux Mondes de 1829 à 1979'', Paris, Perrin, 1979, 381 p.
* Mihailo Pavlovic, « Apollinaire lecteur de ''la Revue des Deux Mondes'' », ''Revue d’Histoire Litteraire de la France'', July-Aug 1992, n° 92 (4), p. 694-703.
* Mihailo Pavlovic, « Apollinaire lecteur de ''la Revue des Deux Mondes'' », ''Revue d’Histoire Litteraire de la France'', July-Aug 1992, n° 92 (4), p. 694-703.
* Alain Mercier, « Edouard Schuré, Baudelaire et le wagnérisme à ''la Revue des Deux Mondes'', d’après un document inédit », ''Bulletin Baudelairien'', Summer 1980, n° 16 (1), p. 11-12.
* Alain Mercier, « Edouard Schuré, Baudelaire et le wagnérisme à ''la Revue des Deux Mondes'', d’après un document inédit », ''Bulletin Baudelairien'', Summer 1980, n° 16 (1), p. 11-12.
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* Mariella Colin, « La Littérature italienne contemporaine vue par ''la Revue des Deux Mondes'' (1880-1900) », ''Polémiques et dialogues : les Échanges culturels entre la France et l’Italie de 1880 à 1918'', Caen, Univ. de Caen, 1988, p. 11-22.
* Mariella Colin, « La Littérature italienne contemporaine vue par ''la Revue des Deux Mondes'' (1880-1900) », ''Polémiques et dialogues : les Échanges culturels entre la France et l’Italie de 1880 à 1918'', Caen, Univ. de Caen, 1988, p. 11-22.
* Collectif, ''Cent ans de vie française à la Revue des Deux Monde. Le livre du centenaire'', Paris, Hachette, Revue des Deux Mondes, 1929, 524 p.
* Collectif, ''Cent ans de vie française à la Revue des Deux Monde. Le livre du centenaire'', Paris, Hachette, Revue des Deux Mondes, 1929, 524 p.

* Gabriel de Broglie, '' Histoire politique de la Revue des Deux Mondes de 1829 à 1979'', Paris, Perrin, 1979, 381 p.


==Notes et références==
==Notes et références==

Version du 14 mai 2008 à 21:52

Revue des Deux Mondes
Image illustrative de l’article Revue des Deux Mondes

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité Bi-mensuelle
Genre Littérature
Date de fondation 1829
Ville d’édition Paris

Directeur de publication Patrice Pailleret
Directeur de la rédaction Michel Crépu
ISSN 0035-1962
Site web Site officiel

La Revue des Deux Mondes est une revue française bi-mensuelle.

Historique

La Revue des Deux Mondes fut fondée le 1er août 1829 par François Buloz pour donner une tribune aux idées en France en relation avec les autres pays d'Europe et avec le continent américain en particulier[1]. Elle est la revue française vivante la plus ancienne en Europe.

En 1830, elle absorbe le Journal des Voyages. Dès 1831, François Buloz en devient le rédacteur en chef. Il accueille Alexandre Dumas, Alfred de Vigny, Honoré de Balzac, Sainte-Beuve, Charles Baudelaire et de grands noms de la littérature de cette époque, car, à l’origine, c’est la littérature qui domine le contenu de la revue.

Toutefois, la politique, l’économie et les beaux-arts y prendront par la suite une place importante. Libérale jusqu'en 1848, elle amorce ensuite un tournant plus conservateur[2]. Sous le Second Empire, elle est une revue d’opposition. Après la mort en 1877 de Buloz, qui avait soutenu Adolphe Thiers, la revue est dirigée entre autres par Charles Buloz, fils de François, puis par Ferdinand Brunetière, critique influent et membre de l’Académie française en 1900, Francis Charmes (Académie française, 1908), René Doumic (Académie française, 1909), André Chaumeix (Académie française, 1930), Claude-Joseph Gignoux de l'Institut.

À la fin du XIXe siècle, sous l’influence de Ferdinand Brunetière, la revue soutient l’église catholique contre les offensives anticléricales. Comme la grande majorité des revues, celle-ci se politise davantage à l'occasion et à partir de l'affaire Dreyfus[3]. En 1945, elle change de titre pour devenir La Revue, littérature, histoire, arts et sciences des Deux Mondes. Puis elle fusionne en 1956 avec le mensuel Hommes et Mondes. Devenue mensuelle en 1969, elle prend le nom de Revue mensuelle des Deux Mondes en 1972, pour retrouver son titre d’origine La Revue des Deux Mondes en 1982[4].

La Revue des Deux Mondes, aujourd'hui dirigée par l'écrivain et critique littéraire Michel Crépu, compte environ 5.000 abonnés, pour un tirage proche de 8.000 exemplaires[5]. Si Commentaire l'a détrônée comme revue intellectuelle de référence des droites[6], elle garde un certain rayonnement dans le monde intellectuel, ce dont témoignent les chroniques régulières de son rédacteur en chef au "Masque et la plume" (France Inter).

Depuis le 14 mai 2008, deux innovations sont à signaler[7] : elle décerne d'une part un Prix de l'Essai, doté de 10.000 €, dont le premier Lauréat est le byzantiniste Gilbert Dagron[8], pour son livre Décrire et peindre (Gallimard, 2007) ; d'autre part, elle met peu à peu en ligne l'intégralité de ses articles, depuis la création de la revue.

Les différents directeurs de la publication

  • Actuellement : Marc Ladreit de Lacharrière

Bibliographie

  • Gabriel de Broglie, Histoire politique de la Revue des Deux Mondes de 1829 à 1979, Paris, Perrin, 1979, 381 p.
  • Mihailo Pavlovic, « Apollinaire lecteur de la Revue des Deux Mondes », Revue d’Histoire Litteraire de la France, July-Aug 1992, n° 92 (4), p. 694-703.
  • Alain Mercier, « Edouard Schuré, Baudelaire et le wagnérisme à la Revue des Deux Mondes, d’après un document inédit », Bulletin Baudelairien, Summer 1980, n° 16 (1), p. 11-12.
  • Françoise Escoffier, « Henri Heine et la Revue des Deux Mondes », Nouvelle Revue des Deux Mondes, Oct. 1982, p. 130-37.
  • Louis Le Guillou, « L’Avenir du monde : les Manifestes de Lamartine, Chateaubriand et Lamennais dans la Revue des deux mondes de 1834 », Travaux de Litterature, 1995, n° 8, p. 231-39.
  • Thomas Loué, « L’Inévidence de la distinction : la Revue des Deux Mondes face à la presse à la fin du XIXe siècle », Romantisme, 2003, n° 121, p. 41-48.
  • Mariella Colin, « La Littérature italienne contemporaine vue par la Revue des Deux Mondes (1880-1900) », Polémiques et dialogues : les Échanges culturels entre la France et l’Italie de 1880 à 1918, Caen, Univ. de Caen, 1988, p. 11-22.
  • Collectif, Cent ans de vie française à la Revue des Deux Monde. Le livre du centenaire, Paris, Hachette, Revue des Deux Mondes, 1929, 524 p.


Notes et références

  1. d'après le site officiel de la Revue des Deux Mondes
  2. Olivier Corpet, "La revue", in Jean-François Sirinelli, Histoire des droites en France, Gallimard, 1992, tome 2, chap.V.
  3. Olivier Corpet, "La revue", in Jean-François Sirinelli, Histoire des droites en France, Gallimard, 1992, tome 2, chap.V.
  4. Larousse encyclopédique, vol. 9, p. 8968-9. 1985. (ISBN 2-03-102309-8) (vol. 9) (ISBN 2-03-102300-4) (édition complète)
  5. François Quinton, "La Revue des Deux Mondes bientôt sur la toile", nonfiction.fr, 01 avril 2008
  6. Olivier Corpet, "La revue", in Jean-François Sirinelli, Histoire des droites en France, Gallimard, 1992, tome 2, chap.V.
  7. François Quinton, "La Revue des Deux Mondes bientôt sur la toile", nonfiction.fr, 01 avril 2008
  8. "Gilbert Dagron, premier lauréat du Prix de l'Essai de la Revue des Deux Mondes", nonfiction.fr, 14 mai 2008

Liens externes

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