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« Liste des œuvres littéraires de Gabriel García Márquez » : différence entre les versions

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Cet article recense les différentes œuvres littéraires rédigées par le Colombien Gabriel García Márquez‎. Sa carrière d'écrivain débuta en 1955 avec le roman Des feuilles dans la bourrasque (en espagnol : La Hojarasca) et atteignit les sommets en 1982 lorsqu'il obtint le prix Nobel de littérature.

Romans

Des feuilles dans la bourrasque

Des feuilles dans la bourrasque (La Hojarasca) est le premier roman de García Márquez. L'écrivain déclare que « de tout ce qu'il avait écrit (à partir de 1973), le roman Des feuilles dans la bourrasque était son favori parce qu'il a estimé être le plus sincère et spontané »[G 1]. Tous les événements du roman ont lieu dans une chambre, pendant une période d'une demi-heure, un mercredi . C'est l'histoire d'un vieux colonel (semblable au propre grand-père de García Márquez) qui essaye de donner un enterrement chrétien convenable à un docteur français impopulaire. Le colonel est soutenu seulement par sa fille et son petit-fils. Le roman explore la première expérience de l'enfant avec la mort en suivant le cheminement de sa conscience. Le livre révèle également la perspective d'Isabel, la fille du Colonel, fournissant ainsi un point de vue féminin[G 2].

Pas de lettre pour le colonel

La Mala Hora

Cent ans de solitude

Depuis l'âge de dix-huit ans, García Márquez voulait écrire un roman centré sur la maison de ses grands-parents, où il a passé son enfance. Toutefois, ne parvenant pas à trouver le ton approprié, il abandonna ce projet jusqu'au jour où il trouva brutalement la solution, alors qu'il conduisait sa famille à Acapulco. Il aurait alors fait demi-tour et ramené sa famille à la maison pour pouvoir commencer à écrire. Pour survivre durant les dix-huit mois que dura l'écriture, il dut vendre sa voiture et son épouse dut acheter le pain et la viande à crédit, accumulant aussi neuf mois de retard de loyer[F 1]. Cent ans de solitude sort finalement en 1967. Il s'agit du plus grand succès commercial que l'auteur ait connu jusqu'alors.

Ce roman relate sur plusieurs générations l'histoire de la famille Buendía depuis la fondation du village fictif de Macondo, une saga riche d'incestes, d'événements fantastiques, ponctuées de naissances et de morts. L'histoire de Macondo est souvent vue par les critiques comme suffisamment générale pour représenter l'histoire des villages ruraux d'Amérique du Sud, ou au moins celle de la région natale de García Márquez, autour d'Aracataca[G 3],[F 2].

Cette histoire a connu un très large succès dès sa publication et est rapidement devenue un classique. Elle a valu à García Márquez une notoriété mondiale et a été déterminante dans l'obtention, par ce dernier, du prix Nobel de littérature en 1982. Elle lui avait par ailleurs valu, dix ans auparavant, le Prix Rómulo Gallegos. William Kennedy l'a même qualifiée de « première œuvre depuis la Genèse dont la lecture est indispensable à toute l'Humanité »[1], et des centaines d'articles, de livres de critiques littéraires et d'analyses universitaires ont été publiés autour de cet ouvrage. À la fois épopée familiale, satire sociale, manuscrit historique, roman politique, pastiche biblique et récit merveilleux, Cent ans de solitude est représentatif de l'alternance de registres affectionnée par l'auteur[2]. Toutefois, García Márquez dit lui-même ne pas comprendre le succès de ce livre en particulier : « La plupart des critiques ne réalisent pas qu'un roman comme Cent ans de solitude est un peu une blague, pleine de clins d'œil à mes proches ; et par conséquent, avec leur droit pré-établi à pontifier, ils prennent la responsabilité de décoder le livre et de se couvrir terriblement de ridicule. »

L'Automne du patriarche

C'est la fuite du dictateur vénézuélien Marcos Pérez Jiménez qui a donné à García Márquez l'inspiration pour écrire un roman du dictateur dans la tradition littéraire sud-américaine. Selon ses mots, « c'était la première fois que l'on assistait à la chute d'un dictateur en Amérique Latine[F 3]. » García Márquez a commencé à écrire L'Automne du patriarche (El otoño del Patriarca) en 1968 et a déclaré l'avoir terminé en 1971. Cependant, il a continué à peaufiner son roman jusqu'en 1975, année où il fut publié en Espagne[3]. Selon García Márquez, ce roman est un « poème sur la solitude au pouvoir »[4] alors que l'on suit la vie d'un dictateur éternel surnommé « Le Général ». Le roman se développe à travers une série d'anecdotes relatives à la vie du général, mais qui ne figurent pas dans l'ordre chronologique[5]. Bien que l'emplacement exact de l'histoire ne soit pas clairement défini dans le roman, le pays tropical imaginé par García Márquez peut être situé quelque part dans les Caraïbes[6].

García Márquez a donné sa propre explication de l'intrigue[6] :

« Mon intention a toujours été de produire une synthèse de tous les dictateurs d'Amérique Latine, et en particulier ceux des Caraïbes. Néanmoins, la personnalité de Juan Vicente Gómez [du Venezuela] était si forte, outre le fait qu'il exerçait sur moi une véritable fascination, qu'indubitablement le Patriarche a beaucoup plus de lui que de n'importe quel autre dictateur. »

Chronique d'une mort annoncée

Chronique d'une mort annoncée (Crónica de una muerte anunciada) reconstitue l'histoire d'un meurtre qui se déroula en 1951 à Sucre, une ville du département de Sucre, dans le Nord-Ouest de la Colombie. Dans ce roman, le personnage Santiago Nasar se réfère à un bon ami d'enfance de García Márquez, Cayetano Gentile Chimento[G 4]. Rubén Pelayo catégorise cette œuvre littéraire comme étant une combinaison de reportage, de réalisme et de roman policier[G 5].

L'intrigue du roman tourne autour de l'assassinat de Santiago Nasar. Le narrateur joue le rôle d'un détective qui découvre les éléments de ce meurtre seconde par seconde[G 6]. Le critique littéraire Rubén Pelayo note que « l'histoire se déroule de manière inversée. Au lieu d'aller de l'avant (...) l'intrigue se déroule en arrière[G 7]. » En effet, dans le premier chapitre, le narrateur explique exactement au lecteur qui a tué Santiago Nasar, le reste du livre cherchant à expliciter les raisons de ce meurtre.

Chronique d'une mort annoncée a été publié en 1981, un an avant que García Márquez ne remporte le prix Nobel de littérature[G 4]. Le roman a également été adapté au cinéma par le réalisateur italien Francesco Rosi en 1987[G 6].

L'Amour aux temps du choléra

L'Amour aux temps du choléra (El amor en los tiempos del cólera), publié en 1985, est un roman d'une facture plus classique que les précédents mais il conte une histoire d'amour atypique où « Les amants trouvent l'amour dans leur « âge d'or », à plus de soixante-dix ans, alors que la mort est tout autour d'eux »[G 8]. L'Amour aux temps du choléra se fonde sur les histoires de deux couples. L'amour adolescent de Fermina Daza avec Florentino Ariza est axé sur l'histoire des parents de García Márquez[D 1]. Toutefois, comme il l'explique dans une interview, « La seule différence est que [ses parents] se sont mariés, et dès l'instant où ils se sont mariés, ils n'étaient plus des personnages intéressants d'un point de vue littéraire »[D 1]. L'amour entre les deux amants âgés est basé sur un récit journalistique de la mort de deux Américains, âgés de près de 80 ans, qui se retrouvaient chaque année à Acapulco. Un jour, lors d'une sortie en bateau, ils ont été tués à coups de rame par le batelier. D'après García Márquez, « c'est par leur mort que l'histoire de leur secret a été révélée. Ils m'ont fasciné. Ils étaient tous deux mariés à quelqu'un d'autre. »[D 2].

L'Aventure de Miguel Littín, clandestin au Chili

Le Général dans son labyrinthe

Peu après avoir terminé L'Amour aux temps du choléra (1985), Gabriel García Márquez décide de créer un roman sur Simón Bolívar. Il s'intéresse plus particulièrement au dernier voyage du Libérateur sur le río Magdalena[A 1]. L'idée d'écrire un livre à ce sujet lui vient initialement de son ami et compatriote, l'écrivain colombien Álvaro Mutis, à qui l'ouvrage est dédié[7]. Le livre raconte le voyage de Bolívar de Bogota à la côte nord de la Colombie, alors qu'il cherche à quitter l'Amérique du Sud pour s'exiler en Europe. La version originale en espagnol du roman Le Général dans son labyrinthe a été publiée simultanément en Argentine, en Colombie, au Mexique et en Espagne en 1989[8].

Mais, le portrait romanesque d'un héros national et latino-américain, qui remet en question les données historiques, a été ressenti comme un outrage par certains lors de la publication du livre[9]. Dans un entretien avec María Elvira Samper qui lui demande si le livre est à classer dans la catégorie roman historique ou dans celle de l'histoire romancée, Gabriel García Márquez déclare que « c'est totalement un roman », l'absence de documentation sur le dernier voyage de Bolívar lui ayant permis de se mettre dans la tête du personnage. Ainsi, la psychologie du héros de son livre, son comportement et sa personnalité sont « de la fiction, basée sur beaucoup de documents »[10].

De l'amour et autres démons

Journal d'un enlèvement

Nouvelles

Les Funérailles de la Grande Mémé

L'Incroyable et Triste Histoire de la candide Eréndira et de sa grand-mère diabolique

Douze Contes vagabonds

Mémoire de mes putains tristes

Autres

Récit d'un naufragé

Une odeur de goyave

Vivre pour la raconter

Notes et références

Ouvrages utilisés

  • Gerald Martin, Gabriel García Márquez : une vie, Grasset & Fasquelle, , 701 p. (ISBN 9782246739111)
  1. p. 508.
  • (en) Gene H. Bell-Villada, Conversations with Gabriel García Márquez, University Press of Mississippi, , 179 p. (ISBN 1578067847)
  1. a et b p. 156.
  2. p. 157.
  • (en) Plinio Apuleyo Mendoza et Gabriel García Márquez, The Fragrance of Guava, Verso, , 126 p. (ISBN 0860917657)
  1. p. 74-75.
  2. p. 72.
  3. p. 81.
  • (en) Rubén Pelayo, Gabriel García Márquez: A Critical Companion, Greenwood Publishing Group, , 179 p. (ISBN 0313312605)
  1. p. 28.
  2. p. 5.
  3. p. 97.
  4. a et b p. 111.
  5. p. 115.
  6. a et b p. 112.
  7. p. 113.
  8. p. 15.

Autres références

  1. (en) (es) « Book Review: 'One Hundred Years of Solitude' Review » (consulté le ).
  2. « Biographie de Gabriel Garcia Marquez », sur Evene.fr (consulté le ).
  3. (en) (en) William Kennedy, « A Stunning Portrait of a Monstrous Caribbean Tyrant », sur nytimes.com, (consulté le ).
  4. (en) « The Autumn of the Patriarch », sur bookrags.com (consulté le ).
  5. Raymond L. Williams 1984, p. 112
  6. a et b Raymond L. Williams 1984, p. 111
  7. Stavans 1993, p. 69.
  8. Sfeir de González 2003, p. xxiii
  9. Álvarez Borland 1993, p. 439–40
  10. Samper 1989-1990

Bibliographie

  • (en) Ilan Stavans, « Gabo in Decline », Transition, Indiana University Press, no 62,‎ , p. 58–78 (lire en ligne, consulté le )
  • María Elvira Samper, « Gabriel Garcia Marquez, Le général dans son labyrinthe : un livre vindicatif », Nuit blanche, le magazine du livre, no 38,‎ 1989-1990, p. 42-47 (lire en ligne)[PDF]
  • (en) Isabel Álvarez Borland, « The Task of the Historian in El general en su laberinto », Hispania, American Association of Teachers of Spanish and Portuguese, vol. 76, no 3,‎ , p. 439–445 (lire en ligne)
  • (en) Raymond L. Williams, Gabriel García Márquez, Twayne Publishers, , 176 p. (ISBN 0805765972)
  • (en) Nelly Sfeir de González, Bibliographic Guide to Gabriel García Márquez: 1992-2002, Greenwood Publishing Group, , 498 p. (ISBN 9780313328046)