Émile Terroine

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Émile Terroine
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Directeur de recherche au CNRS
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Émile Florent TerroineVoir et modifier les données sur Wikidata
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Émile-Florent Terroine, né le à Paris 18e[1], ville où il est mort le [2] en son domicile dans le 8e arrondissement[3], est un professeur de l’université de Strasbourg spécialiste de la nutrition et un résistant français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Études[modifier | modifier le code]

Bachelier en 1900, il est étudie les Sciences naturelles à la Sorbonne où il est élève de Victor Henri[2], et obtient son diplôme en 1903. D’abord préparateur au laboratoire de chirurgie expérimentale de l’École pratique des hautes études il y devient professeur en 1909.

Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, il sera en 1916 chef du secrétariat permanent interallié des Organismes d'études chimiques.

Professeur à Strasbourg[modifier | modifier le code]

La paix revenue il devient docteur ès sciences et est nommé titulaire de la chaire physiologie générale de la faculté des Sciences de Strasbourg. Il y fonde l’Institut de Physiologie générale qu’il dirigera jusqu’en 1939 et qui sera détruit par les Allemands.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, la faculté est transférée à Clermont-Ferrand et son institut à l’École vétérinaire de Lyon. Il dirige une commission sur l’alimentation en temps de guerre. Il rejoint la résistance. Arrêté le , il est incarcéré à la Prison Montluc de Lyon et libéré par les FFI.

Restituteur des biens spoliés aux Juifs[modifier | modifier le code]

À l’automne 1944, il est nommé administrateur-séquestre du CRQJ (Commissariat Régional aux questions juives de Lyon[4].).

Il va forcer les administrateurs provisoires à justifier de leur gestion. À Lyon, la mission d'Émile Terroine a permis la restitution en 1945 de 63 % des biens aryanisés. Il rédige un rapport demandant l’extension de sa mission et le est créé à Paris le Service de restitution des biens des victimes des lois et mesures de spoliation par la direction du blocus du Ministère des Finances qu’il dirige du au . Il est nommé rapporteur du décret de l’ordonnance d’ qui annule les ventes et liquidations de biens juifs opérées pendant la guerre[5].

Carrière après la guerre[modifier | modifier le code]

Membre du CNRS nouvellement fondé, il est nommé à la Libération, au comité permanent de l’Inra, il prend, en 1946, la direction du Centre national d'études et de recommandations sur la nutrition et l'alimentation (CNERNA) créé à son initiative par décret du et restera à la tête de cette institution pendant trois décennies[2].

Il fonde la revue Les Annales de la nutrition.

En 1949, il est nommé directeur des Sciences de la Vie au CNRS. Il est décrit comme : « Grand, élégant, affable il ressemblait à Léon Blum. Ressemblance qu’il cultivait avec soin, tant par sa coupe de moustache que par son chapeau à large bord que par sa manière un peu précieuse, un peu voilée de parler »[réf. nécessaire]

Il fut membre de l'Académie des Sciences, Lettres et Beaux-Arts, de l'Académie flamande des sciences, des lettres et des Arts, de l'académie Mazarik (Prague), de l'Académie d'agriculture de France, de la société de chimie biologique, de l’Académie de médecine de Belgique.

Décorations[modifier | modifier le code]

  • Commandeur de la Légion d'honneur
  • Commandeur des Palmes académiques
  • Commandeur de l'Étoile Noire du Bénin,
  • Officier du Mérite Agricole,
  • Commandeur de Saint-Sava,
  • Officier du soleil-Levant,
  • Officier de Polonia restituta,
  • Officier du Lion blanc,
  • Membre de l'empire britannique,
  • Chevalier de la Couronne
  • Chevalier de la Couronne d'Italie
  • Médaille de la Résistance.

Œuvre[modifier | modifier le code]

  • Dans les geôles de la Gestapo, Lyon, éditions de La Guillotière, 1945.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Paris 18e, acte de naissance no 374 année 1882 (vue 3/31) (avec mention marginale de décès)
  2. a b et c Marcel Florkin, « Émile-F. Terroine (1882-1974) : note biographique », Bulletin de la classe des sciences, no 61,‎ (lire en ligne)
  3. Archives de Paris 8e, acte de décès no 394, année 1974 (vue 20/31)
  4. Créé par la loi française du 29 mars 1941, le Commissariat général aux questions juives intervient dans les deux zones pour la politique de spoliation et d’Aryanisation en France.
  5. Après la guerre, les restitutions, de Catherine Bernstein, coécrit avec J.-M. Dreyfus (Fr., 2015, 55 min), FR3, jeudi 19 janvier 23 h 15.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Laurent Douzou, Voler les Juifs, Hachette, 2002, chapitre VII : Les restitutions, p. 249-301.
  • Jean-Marc Dreyfus, L'impossible réparation. Déportés, biens spoliés, or nazi, comptes bloqués, criminels de guerre, Flammarion, 2015, 390 p.
  • Laurent Douzou, L’invention d’une politique de restitution en France en 1944‑1945 et l’action décisive du professeur Émile Terroine, 2018

Filmographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]