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Élection présidentielle égyptienne de 2014

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Élection présidentielle égyptienne de 2014
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Corps électoral et résultats
Population 88 596 790
Inscrits 53 848 890
Votants 25 578 233
47,5 % en diminution 4,4
Abdel Fattah al-Sissi – Indépendant
Voix 23 780 104
96,91 %
Fichier:Hamdeen-Sabahi-cropped.jpg Hamdine Sabahi – Courant populaire égyptien
Voix 757 511
3,09 %
Président
Sortant Élu
Adli Mansour (provisoire)
Indépendant
Abdel Fattah al-Sissi
Indépendant

L'élection présidentielle égyptienne de 2014 est la troisième élection présidentielle de l'histoire de l'Égypte, après celle de 2005 et celle de 2012. Après le coup d'État du 3 juillet 2013 en Égypte et la destitution du président Mohamed Morsi un an seulement après le début de son mandat, le gouvernement intérimaire dirigé par Adli Mansour annonce que l'élection présidentielle aura lieu avant mi-, en même temps que les élections législatives[1]. Elle est finalement annoncée pour les 26 et [2] puis prolongée jusqu'au [3].

L'élection est remportée par Abdel Fattah al-Sissi (96,91 %), face à Hamdine Sabahi (3,09 %), avec un taux de participation de 47,5 %.

Candidats

Seules deux candidatures ont pu être déposées : celles de l'ancien chef de l'armée et ministre de la Défense Abdel Fattah al-Sissi, annoncé comme le favori, et le candidat de gauche Hamdine Sabahi, déjà candidat en 2012[4].

Sondages

Source Date Taille Hamdine Sabahi Abdel Fattah al-Sissi aucun écart
Baseera[5],[6] - 2 062 1 % 51 % 45 % 50 %
Baseera[7],[8] 24- 2 034 1 % 39 % 59 % 38 %
Baseera[9] - 2 005 2 % 72 % 26 % 70 %
Centre Ibn Khaldun[10] ? 16 % 84 % 0 % 68 %
Baseera[11] 10-[11] 2 000[12] 2 % 76 % 22 % 74 %

Résultats

Abdel Fattah al-Sissi remporte l’élection avec un score de 96 %, mais le taux de participation est inférieur à 50 %, en forte baisse par rapport à l'élection présidentielle de 2012.

Fait notable, les bulletins nuls se sont révélés plus nombreux que ceux en faveur de Hamdine Sabahi, seul autre candidat autorisé[13].

Un déroulement qui prête à polémique

Contexte du scrutin

Dès la destitution du président Mohamed Morsi, le mouvement des Frères musulmans (dont il était le candidat à l'élection présidentielle de 2012) est listé comme « organisation terroriste » et interdit. S'ensuivent des manifestations violemment réprimées par le pouvoir[14], et des centaines de condamnations à mort sont prononcées dans des circonstances polémiques contre des sympathisants des Frères musulmans[15]. Ces violences sont dénoncées par l'ONG Human Rights Watch comme étant « l’un des plus importants massacres de manifestants de l’histoire récente »[16]. En réponse, les Frères musulmans, courant politique majeur à l'échelle nationale, appellent à boycotter le scrutin[13].

Pour Alain Gresh, rédacteur en chef du mensuel Le Monde diplomatique, les grands médias égyptiens relaient une forme de « propagande » et de « désinformation » en faveur du coup d'État militaire et du candidat de l'armée à l'élection présidentielle Abdel Fattah al-Sissi[17].

Un scrutin entaché de fraudes

Le scrutin lui-même a été le théâtre d'un grand nombre d'irrégularités plus ou moins graves. À cause du manque d'affluence le premier jour de l'élection, un certain nombre de mesures ont été prises par le pouvoir :

  • faire du second jour de l'élection un jour férié ;
  • fermer un certain nombre de grands centres commerciaux du pays ;
  • demander au secteur privé de laisser les employés aller voter ;
  • annoncer que ceux qui ne voteraient pas devraient payer 500 livres égyptiennes d’amende et seraient passibles de poursuites ;
  • prononcer la gratuité des transports ;
  • prolonger le scrutin d'une journée, en contradiction avec l’article 10 de la loi sur l’élection présidentielle, qui demande la publication à l’avance d’une telle décision au journal officiel[13].

Malgré ces mesures illégales, le taux de participation est finalement inférieur à 50 %.

Notes et références

  1. http://www.franceinfo.fr/monde/un-monde-d-info/egypte-2014-l-annee-des-elections-1261951-2013-12-26 « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  2. « Égypte: élection présidentielle les 26 et 27 mai », dépêche AFP sur le site de l'Express, .
  3. « Égypte: le scrutin présidentiel prolongé d'une journée », sur l'Express, (consulté le ).
  4. « Égypte : Sissi et Sabbahi seuls candidats à la présidentielle », Le Monde, .
  5. « Nearly half of Egyptians undecided in presidential elections », Egypt Independent,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Egyptians have sights set on Sisi, says poll », Mada Masr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Support for El-Sisi presidency falls in latest Baseera poll », Ahram Online,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Sisi leads Sabbahi in Baseera poll », Cairo Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Poll shows 72% back El-Sisi and 2% back Sabahi », Ahram Online,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Campaign strategies », Al Ahram Weekly,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. a et b « Poll: Older generations and those less educated more likely to support Sisi », Mada Masr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Poll shows 73% of youths support El-Sisi, 4% back Sabahi », Ahram Online,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. a b et c Alain Gresh, « Égypte, le premier échec du « maréchal » Sissi », Nouvelles d'Orient, Les blogs du diplo, .
  14. Marion Guénard, « En Égypte, l'élection programmée du maréchal Sissi sur fond de répression », Le Monde, .
  15. Marion Guénard, « En Égypte, on ne badine pas avec l'image du candidat Sissi », Le Monde, .
  16. Ismaïl Alexandrani, « Au Sinaï, une « sale guerre » qui ne dit pas son nom », Le Monde diplomatique, .
  17. Alain Gresh, « Égypte, élection présidentielle et désinformation », Nouvelles d'Orient, Les blogs du diplo, .