Wilhelm Harster

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Harster, Karl Maria Demelhuber, Erich Deppner et Hanns Rauter

Wilhelm Harster (né le à Kelheim, Allemagne - mort le ) était un homme politique allemand, condamné pour crimes contre l'humanité à deux reprises. En tout, il n'effectua que 10 ans de prison sur sa sentence de 27 ans.

Sous le nazisme, il fut Gruppenführer-SS (général) et chef des SS et de la police. Condamné en 1949 à 12 ans de prison pour crimes de guerre, il fut libéré en 1953 et devint haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur de Bavière. En 1963, suite à ses propos concernant son ex-subordonné Erich Rajakowitsch, qui avait été arrêté et devait être jugé à Vienne, il fut démis de ses fonctions et jugé à nouveau deux ans plus tard. Harster, qui avait été un rouage essentiel de l'extermination des Juifs aux Pays-Bas puis en Italie, fut condamné pour crimes contre l'humanité à 15 ans de prison, en 1967, mais fut amnistié et libéré deux ans plus tard.

Etudes et nazisme

Harster fit ses études à Munich entre 1910 et 1919, devenant docteur en droit à l'Université de Munich en 1927. Il devint réserviste de la Reichswehr en 1920, servant dans le 1er bataillon de la Bunt Oberland. En 1929, il adhéra à la Kriminalpolizei (police judiciaire), qui fut intégrée en 1939 au RSHA dirigé par le Reichsführer-SS Himmler. Harster devint membre du NSDAP le (no 3 226 954).

Le , il joignit la Schutzstaffel (SS) (no 225 932), puis, le , le service de police interne des SS, la Sicherheitsdienst. Au début de la guerre, il est Obersturmbannführer (le rang d'Adolf Eichmann).

En juillet 1940, il fut rappelé dans la Wehrmacht. Du au , il dirigeait la SD dans les Pays-Bas, et fut, en tant que tel, impliqué dans la mort de 104 000 Juifs, dont Anne Frank. Nommé Oberführer en novembre 1941, puis Brigadeführer et Generalmajor de la police en novembre 1942, il devint Gruppenführer et Generalleutnant de la police en novembre 1944. Après son séjour aux Pays-Bas, il devint dirigeant de la SD en Italie, sous le commandement de l'Obergruppenführer Karl Wolff, du jusqu'à son arrestation par les Britanniques le .

Arrestation, libération, fonctionnaire et nouveau procès

Extradé aux Pays-Bas, il y fut jugé et condamné, en 1949, pour crimes de guerre, à une peine de 12 ans de prison. Il fut néanmoins libéré de façon anticipée dès 1953, ayant purgé huit ans de prison sur les douze (en comptant la détention préventive).

Harster devint alors haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur de Bavière. En 1963, suite à l'arrestation du criminel de guerre Erich Rajakowitsch, dans laquelle Simon Wiesenthal avait joué un rôle important, il défendit son ancien subordonné, en prétendait qu'il ne s'était pas occupé de la spoliation des juifs[1]. Son passé fut alors révélé à l'opinion publique, suscitant sa démission contrainte la même année.

En 1967, il fut jugé à nouveau, et condamné à 15 ans de prison pour crimes contre l'humanité, en particulier la déportation de Juifs à Auschwitz et Sobibor. Mais deux ans plus tard, il était amnistié et libéré, à l'âge de 65 ans. Wilhelm Harst est mort en 1991, âgé de 87 ans.

Références

  1. Guy Walters (2009), La Traque du mal (éd. Flammarion, 2010), p. 343

Sources

  • Christian Ritz, Schreibtischtäter vor Gericht. Das Verfahren vor dem Münchner Landgericht wegen der Deportation der niederländischen Juden (1959-1967). Paderborn: Verlag Ferdinand Schöningh, 2012; 257 p.