Vœux religieux

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Dans la tradition chrétienne, les vœux religieux désignent l'engagement public par lequel un homme ou une femme promet de suivre Jésus-Christ, tel qu'il vécut, c'est-à-dire dans une vie de pauvreté, chasteté et obéissance. Cette manière de vivre est généralement explicitée par la règle religieuse que se donnent ordres et congrégations religieuses, et qui est adaptée aux temps modernes par des coutumiers.

Fondamentalement et théologiquement, cet engagement revient à adopter les conseils évangéliques que la théologie médiévale a exprimés par la trilogie des trois vœux d'obéissance, de pauvreté et de chasteté. Mais dans les principales règles religieuses d'origine ancienne et médiévale, il n'était pas encore question de cette trilogie. Il faut donc distinguer les engagements fondamentaux impliqués fondamentalement par toute consécration religieuse (l'obéissance à des supérieurs, le renoncement à la possession et à la gestion de biens possédés en propre, le renoncement à toute activité sexuelle et à tout attachement affectif exclusif) des vœux explicitement formulés par les formules de profession. Primitivement, celles-ci mettaient l'accent sur d'autres aspects de la vie religieuse sans mentionner les trois engagements fondamentaux qui n'en demeurent pas moins implicitement contenus dans toute consécration religieuse (voir plus bas).

Les vœux religieux peuvent être temporaires (dits simples) ou perpétuels (dits solennels). Depuis une période récente, dans les instituts religieux, les religieux commencent par prononcer des vœux temporaires, en général pour une période variant de un à cinq ans, souvent renouvelables, puis prononcent leurs vœux perpétuels, aussi appelés vœux solennels ou définitifs.

Vocabulaire

On appelle :

profès
le religieux qui a prononcé des vœux (c'est-à-dire qui a fait profession religieuse) ;
profès temporaire
le religieux qui a prononcé des vœux qui l'engagent pour une période déterminée ;
profès perpétuel
le religieux qui a prononcé des vœux qui l'engagent définitivement pour toujours; il y a une distinction ici entre vœux définitifs et vœux perpétuels : les vœux définitifs sont renouvelés chaque année par le profès alors que les vœux perpétuels sont pour toujours, sans renouvellement nécessaire. Les vœux définitifs permettent au profès de rester dans l'institut sans que celui-ci puisse désormais remettre en cause son appartenance à la communauté par les vœux ;
profès solennel
profès perpétuel. On parle de profès solennel, parce que les vœux sont émis selon un rituel public plus solennel que la profession simple ;
profès simple
profès temporaire ;
profession religieuse
acte qui consiste à prononcer des vœux.

Histoire

La tradition de prononcer des vœux apparaît dès le IIIe siècle. Jusqu'à la fin du Moyen Âge, l'institution des vœux temporaires, engageant pour une période déterminée, n'existait pas. Après son noviciat, le candidat faisait immédiatement profession définitive.

Le protestantisme, puis les philosophes du siècle des Lumières refusent de comprendre ces engagements.

En France, le décret du 13 février 1790 a interdit les vœux monastiques et supprimé les ordres religieux réguliers, hors ceux chargés de l’éducation publique et des maisons de charité[1] qui seront, quant à eux, supprimés par décret du 18 août 1792 de la Convention.

En 1791, l'État issu de la Révolution française refuse ce qu'elle considère comme une « aliénation ». L'introduction à la Constitution de 1791 (3 septembre 1791) stipule : « La loi ne reconnaît plus ni vœux religieux, ni aucun autre engagement qui serait contraire aux droits naturels ou à la Constitution »[2].

Les promesses

L'engagement de pauvreté : ne rien posséder, ne rien garder pour soi, comme le Christ (donc tout mettre en commun) et tout recevoir du Père, « Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple. », Luc 14:33.

L'engagement de chasteté : non pas un mépris du mariage qui est une vocation chrétienne mais le choix de la fraternité, d’un amour qui se veut ouvert à tous, sans limite. « Car il y a des eunuques [...] et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne. » Matthieu 19:12.

L'engagement à l'obéissance : obéissance à Dieu, comme le Christ « car Je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. » Jean 6:38. Elle passe par des médiations. Les deux principales sont le supérieur et la règle de l'institut religieux.

Formes spéciales et vœux particuliers

  • Les Bénédictins, Cisterciens, et autres moines soumis à la Règle de saint Benoît, ainsi que les Chartreux, ne prononcent que les vœux de stabilité dans le monastère, obéissance et conversion des mœurs (Cf. Règle de saint Benoît, chap. 58). Ils considèrent généralement que les vœux de pauvreté et de chasteté sont inclus dans le vœu de conversion des mœurs (Conversio morum, parfois traduit par « vie monastique »).
  • Les frères prêcheurs (dominicains) ne prononcent que le vœu d'obéissance au supérieur, dans la mesure où celui-ci inclut les deux autres.
  • Les légionnaires du Christ font vœu d'humilité et de charité en plus des trois vœux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance.

Formes de la vie consacrée

Les vœux scellent l'appartenance à un institut de vie consacrée qui peut être :

Notes et références

  1. Institut français de l'éducation, « Assemblée constituante de 1789 », lire en ligne
  2. Constitution de 1791

Annexes

Articles connexes

N.B. : Certaines de ces pages sont des doublons partiels.

Liens externes