Version d'un logiciel

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Une version d'un logiciel correspond à un état donné de l'évolution d'un produit logiciel utilisant le versionnage. Selon le Grand dictionnaire terminologique, le versionnage (équivalent francophone de l'anglais versioning) est le mécanisme qui consiste à conserver la version d'une entité logicielle quelconque, de façon à pouvoir la retrouver facilement, même après l'apparition et la mise en place de versions plus récentes[1].

Une version de logiciel est le plus souvent associée à une numérotation qui permet de l'identifier, voire dans certains cas à un nom symbolique.

Pour les logiciels de nature commerciale (progiciels), on peut être amené à trouver deux numérotations : une numérotation interne à l'entreprise, et une numérotation présentant un caractère commercial. Cela permet de séparer l'aspect marketing et/ou contractuel de l'aspect technique (nombreuses versions). Par exemple, le traitement de texte Word existe en version Word 2000 (version commerciale), ce qui correspond à la version 9.0.2812 (version technique). En revanche, les logiciels libres utilisent généralement une numérotation unique ; ainsi LibreOffice 3.4.4 correspond à la version de maintenance no 4 de la version fonctionnelle 3.4.

On parle également de version d'un logiciel pour désigner ses différentes implémentations destinées à des OS ou plateformes différents.

Gestion de l'évolution d'un logiciel

La gestion de l'ensemble des versions d'un logiciel et de celles de ses différents éléments (sa gestion de versions) requiert l'utilisation d'un système de gestion de configuration. Un tel système permet l'existence simultanée de plusieurs versions du logiciel, en développement ou en maintenance. Différentes branches permettent d'introduire des modifications, d'en comparer les versions et d'en fusionner les changements.

Types d'évolutions

Il faut d'abord différencier les évolutions mineures, des évolutions majeures d'un logiciel :

  • Les évolutions majeures apportent de nouvelles fonctionnalités, voire restructurent complètement l'application.
  • Les évolutions mineures apportent principalement des corrections de bugs ou des ajouts de fonctionnalités secondaires (par exemple, l'ajout d'un bouton de raccourci).

Une application peut être développée en plusieurs branches indépendantes. On retrouve généralement la branche stable et la branche développement, chaque branche ayant sa propre version. Une branche peut aussi correspondre à un cycle de développement particulier.

Numérotation des versions

Exemple d'arbre des versions d'un logiciel

Il existe différents systèmes pour décrire la version d'un logiciel:

  • En utilisant un ou plusieurs chiffres pouvant être séparés par des points : 1.4, 0.9.95.
  • En suivant une règle mathématique. Par exemple, la version de TeX tend de manière asymptotique vers  ; la version actuelle est 3.141592. De même, la version de Metafont tend vers  ; la version actuelle est 2.71828.
  • Grâce à l'année de sortie du logiciel : Adobe Illustrator 88.
  • Grâce à la date de sortie : Wine 20040505 (pour la version sortie le ), Ubuntu 8.04 (pour la version sortie en avril 2008).
  • Grâce au numéro de la révision : WebKit r112

On parle aussi d'édition pour désigner des évolutions mineures d'une version. Dans l'exemple de la version 2.6.10, la version sera 2 et l'édition la 6.10 ou bien la version la 2.6 et l'édition 10 (tout dépend des habitudes de l'éditeur ou de la communauté de développement).

Outre la numérotation qui permet d'identifier une version précise, il est courant de qualifier certaines versions afin de préciser à quel cycle de développement du logiciel on est. Par exemple, Mac OS 10.5 est surnommé Leopard.

Le dernier numéro peut être remplacé par une lettre, au lieu de 2.5.21 on aurait 2.5.U (c'est le cas notamment pour de nombreux éditeurs de jeux vidéo).

Forme générale

Généralement, un numéro de version est composé d'une suite de nombres séparés par des points. Les nombres sont ordonnés du plus significatif au moins significatif : une évolution du premier nombre correspond à une refonte (relative) du logiciel, tandis que le dernier correspond à une évolution mineure. Ainsi, une version nommée « 2.5.21 » pourrait avoir le sens suivant :

  • 2e version publiée.
  • 5e ajout de fonctionnalité dans la version 2.
  • 21e révision de la version 2.5. (ou 22e si la numérotation commence à 0)

De manière générale plus les modifications apportées par le nouveau patch ou la nouvelle version sont importantes plus le numéro qui changera sera à gauche. S'il s'agit d'une simple correction d'un bug mineur on passera de 2.5.21 à 2.5.22. Par contre si on a le droit à une mise à jour majeure (de nouvelles fonctionnalités, une ergonomie différente, etc.) on passera de 2.5.21 à 2.6.0. À titre d'exemple, la version 2.6.10 du noyau Linux indique la 11e révision (la numérotation commence à 0) de la 4e version mineure (les numéros impairs ne sont pas utilisés pour les versions stables) de la 2e version majeure du noyau.

Traditionnellement, la première version fonctionnelle d'un logiciel est notée 1.0. Certaines versions de logiciels sont notées 0.x ou 0.x.x, indiquant ainsi que le logiciel n'est pas encore abouti (version bêta).

Lorsqu'un numéro de version est composé de trois nombres, ils sont respectivement appelés : majeur, mineur et micro (en anglais major, minor, micro).

Les notions de « majeur » ou « mineur » n'ont pas le même sens pour les développeurs et les utilisateurs. Par exemple, une restructuration profonde de l'application mais sans nouvelles fonctionnalités, sera vue comme « majeure » par les développeurs, mais ne sera pas perçue par les utilisateurs. Afin que le changement de version reste compréhensible par ces derniers, le premier chiffre du numéro de version diffusée ne devrait changer que s'il y a modification des fonctionnalités.

Phases de développement

Les phases de développement d'un logiciel, entre le prototype et la version finale

En conception de programme, la terminologie phases de développement indique l'état d'avancement à travers les étapes dans le respect des spécifications élaborées aux étapes précédentes et ce qui reste à accomplir.

Une phase de développement est associée à une des étapes d'un cycle de développement.

Suit en ordre chronologique, les différentes phases possibles d'un logiciel.

Maquette

Une maquette est un aperçu visuel de l'objectif recherché, ne disposant pas de réelle fonctionnalité.

Prototype

Un prototype est un premier jet de l'application, ne disposant que de quelques fonctionnalités et servant de démonstrateur.

Version avancée

Se dit d'un logiciel qui est en cours de développement. Ce terme permet de différencier la version en évolution d'un logiciel, qui est encore à un stade entre alpha et RC, de sa version stable. Ainsi vous pouvez choisir entre le logiciel Tartempion version stable 1.0 par exemple, et sa version avancée 1.1 (son utilisation est déconseillée, à moins d'avoir absolument besoin des nouvelles fonctionnalités qui ne sont pas dans la version stable, ou dans le but de tests).

Version alpha

Une version alpha n'est pas censée être accessible à un large public : c'est une version interne. C'est la première phase de développement concret du logiciel après le codage de l'application. Généralement, un produit en test alpha — on utilise couramment le terme anglais alpha-test — n'a pas toutes les fonctionnalités prévues dans le produit final, contrairement à un produit en test bêta qui devrait être complet. L'alpha est donc dépourvue de certaines fonctionnalités, et contient un nombre de bogues encore important.

Le but de cette phase est d'implémenter toutes les fonctionnalités du logiciel final, et la version correspondante est traitée à l'intérieur même du studio de développement.

Version bêta

Le bêta-test est la deuxième période d'essai d'un produit informatique avant sa publication. Un produit en période de bêta test est généralement soumis à un nombre important ou représentatif d'utilisateurs : les bêta-testeurs. Ils peuvent être des employés de la société qui développe le logiciel, des bénévoles notamment dans le cas des logiciels libres ou de premiers clients notamment dans le processus Lean Startup. Ces personnes ont pour but d'utiliser le logiciel et de rapporter les problèmes rencontrés ainsi que leurs suggestions.

Le bêta test sert essentiellement à mettre en évidence des bugs résiduels, ou bien à modifier l'interface utilisateur.

Il existe deux formes de test bêta :

  • la bêta ouverte ou bêta publique, dans laquelle n'importe qui peut participer, avec parfois une restriction technique (nombre d'utilisateurs connectés simultanément, etc.) ;
  • la bêta fermée ou bêta privée, dans laquelle les personnes intéressées par le produit doivent s'inscrire au préalable ou sont contactées par les concepteurs du produit testé qui sélectionnent les candidatures.

Version admissible ou pre-release ou Release Candidate

Une version admissible, bien que le terme anglais Release Candidate (souvent abrégé en RC) soit beaucoup plus utilisé[réf. nécessaire], est une version du logiciel qui correspond, du côté pratique, à la version « finale » ou « stable » du dit logiciel. Elle est mise à disposition à des fins de « tests de dernière minute » visant à déceler les toutes dernières erreurs subsistant au sein du programme.

Version finale (ou stable)

Quand un logiciel peut accomplir toutes les tâches prévues et des bogues n'apparaissent plus (ou presque), il atteint sa version « finale » ou « stable » qui peut alors être mise sur autre support de publication: CD-ROM, DVD, etc. On parle parfois de version « or » (de l'anglais « gold »), aussi appelée version « GA », pour « General Availability » ou encore « Gold Master » appelée alors version « GM » ou encore « Release to Manufacturing » appelé alors version « RTM ».

Tout en étant décrété « en version finale », un logiciel peut comporter quelques bogues résiduels et/ou doit s'adapter à de nouveaux besoins conduisant à ajouter de nouvelles fonctionnalités et à initier un nouveau cycle de développement à partir de cette version du logiciel. Ces modifications ont pour conséquences des mises à jour qui sont mises à disposition sous forme de rustines, que l'on appelle plutôt des patchs, ou qui sont intégrées dans la prochaine distribution du logiciel.

Versions d'implémentation

On parle également de version d'un logiciel pour désigner ses différentes implémentations destinées à des OS ou plateformes différents : par exemple les versions Windows 32bits (x86), Windows 64bits(x64), Mac OS X et Linux d'un même logiciel.

Dans ce cas, le même périmètre fonctionnel du logiciel est assuré par différents exécutables obtenus chacun par la compilation spécifique de codes sources plus ou moins distincts.

Note

  1. Consulter le site du Grand dictionnaire terminologique

Voir aussi