Train Kastner

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Le rabbin Joel Teitelbaum, un des rescapés du train Kasztner, ici en 1936.
Le Caux-Palace, point d'arrivée des passagers du train Kasztner.

Le train Kastner est un convoi ferroviaire de 35 wagons à bestiaux qui, le , quitte Budapest, alors sous occupation nazie, et transporte plus de 1 600 personnes juives d'abord à Bergen-Belsen puis en Suisse, en échange d'une énorme rançon versée par Yitzchak Sternbuch, conjoint de Recha Sternbuch[1]. Le train porte le nom de Rudolf Kastner (ou Kasztner), avocat et journaliste hongrois qui fait partie des fondateurs du Comité d'aide et de sauvetage, groupe basé à Budapest qui transportait discrètement des personnes juives hors d'Europe pendant la Shoah. Kastner a négocié avec Adolf Eichmann[2], officier SS allemand responsable de la déportation des juifs de Hongrie vers Auschwitz en Pologne occupée, pour obtenir la libération de quelque 1 700 personnes juives moyennant de l'or, des diamants et de l'argent liquide[3]. Outre le comité d'aide, le bureau de l’Information (Tajekoztato Iroda) du judenrat participa à l'organisation du transport[4].

Le convoi est organisé alors que les déportations, en mai et , conduisent 437 000 Hongrois juifs vers Auschwitz ; les trois quarts d'entre eux sont exécutés[5]. Les passagers sont issus de milieux sociaux divers et comptent 273 enfants, dont de nombreux orphelins[6]. Les 150 passagers les plus riches du convoi ont payé 1 500$ chacun pour financer leur évacuation, à la fois pour eux-mêmes et pour les autres (soit l'équivalent de 22 000$ en 2020)[7]. Après un voyage de plusieurs semaines, où le train est détourné vers Bergen-Belsen en Allemagne, 1 670 passagers survivants parviennent en Suisse en août et .

Une plaque à Caux rappelle l'accueil donné aux Juifs du train en 1944 par la Suisse, ainsi que ceux qui ont été refoulés[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. For 30 June, see Bauer (1994), p. 199; for the date and time (30 June, towards 11 pm), see Löb (2009), pp. 50, 97; for 35 cattle trucks, see p. 97. Porter (2007), p. 234, writes that the train left Budapest at half an hour after midnight on Saturday, 1 July. The number of passengers most often cited is 1,684. This was the number registered when the train arrived at the Bergen-Belsen concentration camp. The number on board when the train left Budapest is not known, because people jumped on and off while the train was in motion.
  2. « Un roman israélien revient sur l'affaire Kastner, le juif qui négocia avec les nazis », Le Point,‎ (lire en ligne).
  3. Randolph L. Braham, « Rescue Operations in Hungary: Myths and Realities », East European Quarterly, vol. 38, no 2,‎ , p. 173 (lire en ligne)
  4. Randolph L. Braham, « Le conseil juif en Hongrie », Revue d’Histoire de la Shoah, 2006/2 (no  185), p. 261-289.
  5. For the comparison to Noah's ark, see Kastner (1945), pp. 61–62, cited in Maoz (2000) « https://archive.is/20120913063847/www.historycooperative.org/journals/lhr/18.3/maoz.html »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), ; Bauer (1994), p. 198; Porter (2007), p. 234; and Löb (2009), p. 89 ; For 437,000 Jews, and that three-quarters were killed, see Bauer (1994), p. 156
  6. Löb (2009), pp. 117–18
  7. Bauer (1994), p. 198
  8. Fabienne Meyer, « Mémoire monumentale. Les monuments à la Shoah en Suisse », Revue d’Histoire de la Shoah, 2019/1 (no 210), p. 157-169.

Annexes[modifier | modifier le code]

Documentation[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]