Stavraton

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Le stavraton ou stauraton (en grec : σταυράτον) fut une monnaie d’argent utilisée au cours du dernier siècle de l’Empire byzantin.

Historique[modifier | modifier le code]

Le nom de « stavraton » apparait pour la première fois au milieu du XIe siècle; il désigne alors un histamenon d’or représentant l’empereur byzantin tenant un sceptre en forme de croix; plus spécifiquement, il désigne la pièce d’argent émise par l’empereur Jean V Paléologue (r. 1341-1376; 1379-1390) vers 1367 qui devait être utilisée jusqu’à la fin de l’Empire byzantin (1453) [1],[2]. Cette dernière pièce de monnaie byzantine fut probablement nommée d’après la croix (en grec : σταυρός, stavros/stauros) figurant sur son présumé modèle, le double « gigliato » de Naples et de Provence; il se pourrait aussi que le nom dérive des petites croix que l’on trouve au début de la légende, fait plutôt rare pour les monnaies byzantines, même si elles ne sont pas très évidentes [1],[3],[4]. Cette pièce devait remplacer l’ancien hyperpère d’or comme plus haute dénomination en circulation. Par conséquent elle était plus lourde que toute autre pièce d’argent préexistante que ce soit à Byzance ou ailleurs en Europe. Elle pesait au départ 8,5 grammes mais devait tomber plus tard à 7,4 grammes. Sa valeur était d’un demi-hyperpère, celui-ci ne demeurant en vigueur qu’à titre de référence[4],[5],[6].

La stavraton était également émis en valeur de 1/2 et 1/8, toutes deux en argent. Le demi-stavraton pesait initialement 4,4 grammes, diminuant progressivement à 3,7; le huitième de stavraton était connu sous le nom de doukatopoulon (en grec : δουκατόπουλον; litt : petit ducat; en italien : duchatelo) ou aspre (en grec : ἄσπρον), pesant 1,1 gramme. Il n’existait pas de pièce d’un quart de stavraton, le ducat vénitien (en grec : δουκάτον) étant utilisé à la place[6],[7],[8].

Toutes ces pièces portaient le buste du Christ à l’avers et le buste de l’empereur au revers[4]. Les légendes sont plutôt similaires, portant au verso comme inscription extérieure et intérieure : "+[Nom de l’empereur] ΔΕCΠΟΤΙC Ο ΠΑΛΕΟΛΟΓΟC / Θ[ΕΟ]V ΧΑΡΙΤΙ ΒΑCΙΛΕVC ΡWΜΑΙWN", c.a.d. « Le lord (despotes) [nom de l’empereur] Paléologue / par la grâce de Dieu, empereur (basileus) des Romains ». Sur les stavratas émis sous Jean V, les inscriptions étaient renversées alors que sous Manuel II le terme « autokrator » était utilisé : Θ[ΕΟ]V ΧΑΡΙΤΙ AVTOKΡΑΤOΡ [9]. Jusqu’en 1990, on ne possédait aucune pièce d’argent émise sous le dernier empereur, Constantin XI (r. 1449-1453) lorsque fut trouvé un lot de quatre-vingt-dix pièces[10],[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Kazhdan (1991) « Stauraton », vol. 3, p. 1946
  2. Pour une chronologie de l’utilisation du stavraton, voir Hendy (1985) pp. 542-545
  3. Grierson (1999) p. 16
  4. a b et c Hendy (1985) p. 540
  5. Kazhdan (1991) « Hyperpyron », vol. 2, p. 965/ « Stauraton », vol. 3, p. 1946
  6. a et b Grierson (1999) pp. 16-17,45
  7. Kazdhan (1999) « Doukatopoulon », vol. 1, p. 658/ Stauraton, vol. 3, p. 1946
  8. Hendy (1985) pp. 540-541
  9. Hendy (1985) pp. 542-543
  10. Hendy (1985) pp. 545-546
  11. Grierson (1999) p. 17

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Cutler, A. « The stavraton : Evidence for an Elusive Byzantine Type” (in) American Numismatic Society Museum Notes, 11, 1964, pp. 237-244.
  • (en) Grierson, Philip. Byzantine Coinage (PDF). Washington, DC, Dumbarton Oaks, 1999. (ISBN 978-0-88402-274-9).
  • (en) Hendy, Michael F. (1985). Studies in the Byzantine Monetary Economy c. 300–1450. Cambridge, Cambridge University Press, 1985. (ISBN 0-521-24715-2).
  • (en) Kazhdan, A. (ed.). The Oxford Dictionary of Byzantium. New York, New York and Oxford, Oxford University Press, 1991. (ISBN 978-0-19-504652-6).
  • (fr) Laiou, Angeliki & Cécile Morrisson (dir.). Le Monde byzantin, vol. 3, L’Empire grec et ses voisins, XIIIe siècle-XVe siècle. Paris, Presses universitaires de France. 2011. (ISBN 978-2-130-52008-5).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (de) Sommer, Andreas Urs. Katalog der byzantinischen Münzen in der Münzsammlung der Georg-August-Universität Göttingen. Universitätsverlag Göttingen, Göttingen 2003, (ISBN 3-930457-30-X), S. 180 (En ligne) PDF; 1,6 MB; abgerufen am 9. März 2017.