Statuette équestre dite de Charlemagne

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Statuette équestre dite de Charlemagne
Artiste
Inconnu
Date
Type
Statuette
Technique
Fonte à la cire perdue, dorure (disparue)
Dimensions (H × L × l)
25 × 17,5 × 9,5 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Propriétaire
No d’inventaire
OA 8260[1]
Localisation

La statuette équestre dite de Charlemagne est une statuette en bronze datée de l'époque carolingienne présentant à la manière des empereurs romains Charlemagne ou son petit-fils Charles le chauve. L’œuvre fut réalisée à partir d'un remploi antique pour le cheval, sur le modèle de la statue équestre de Marc-Aurèle. Il s'agit de la seule ronde-bosse carolingienne conservée à ce jour. Elle est conservée au musée du Louvre.

Description

Il s'agit ici d'une statuette de 25 cm de haut présentant un personnage à cheval vêtu à la manière des empereurs romains. L’œuvre fut réalisée à partir d'une statuette de cheval produite durant le Bas Empire (ou durant le IXe siècle). Le personnage fut ajouté au IXe siècle. Ce dernier fut réalisé en deux parties distinctes, le corps et la tête. Il porte une couronne et tient dans la main gauche l'orbe. Sa main droite tenait quant à elle probablement une épée ou un sceptre qui a aujourd'hui disparu. Il s'agit là des insignes impériaux courants.

Analyse

Un cheval antique

Aucune source ne détaillant la création de cette œuvre, son analyse repose uniquement sur l'étude de l’œuvre. Il est ainsi difficile de prouver avec certitude sa réalisation en deux temps, et tout particulièrement la provenance antique du cheval. Deux éléments accréditent néanmoins la thèse d'une production distincte de l'empereur et de sa monture. Tout d'abord, les deux parties ont été réalisées dans deux bronzes différents, ce qui invite à penser qu'elles ne furent pas réalisées dans le même atelier ni à la même époque. Qui plus est, on note une disproportion notable entre l'échelle du cavalier et celle du cheval.

Identification du personnage

L’identification du personnage présenté est ici incertaine. Nous ne sommes en effet pas sûrs qu'il s'agisse bien Charlemagne. Il pourrait également s’agir de son petit-fils Charles le Chauve. On présume que c’est Charlemagne car on l’a retrouvé dans le trésor de la cathédrale de Metz, un évêché qui tenait beaucoup à cœur à Charlemagne qui y a fait de nombreux dons. Lorsque l’on regarde le visage et l’habit de l'empereur, c'est qui plus est tout à fait en conformité avec la description que nous fait Eginhard, premier biographe de l’empereur. Il le décrit comme rond, portant une longue moustache, des grands yeux et vêtu comme un franc avec culotte courte, manteau court sur tunique. Le personnage en question correspond à la description. Mais il s’avère que son petit-fils lui ressemble et surtout qu’il essaie de lui ressembler. En effet, Charles le Chauve a besoin d’affirmer son autorité suite à des conflits familiaux (il est le fils de la seconde épouse de Louis le Pieux). Ainsi l’œuvre est datable du début du IXe siècle ou de la seconde moitié du IXe siècle. Les restaurations de l’objet n’ont pas permis de résoudre la question.

Intérêt pour l'antiquité

Statue de l'empereur Marc-Aurèle

L'intérêt porté à l'antiquité frappe dans cette œuvre. Outre le remploi d'une œuvre antique, l'artiste a ici représenté l'empereur vêtu à la manière des empereurs romains et adoptant leur posture. L'iconographie de l'empereur conquérant représenté à cheval est en effet issue de celle des empereurs romains et tout particulièrement d'une statue de Marc-Aurèle, connue des contemporains de Charlemagne mais dont on pense alors qu'il s'agit d'une statue de l'empereur Constantin. Celle-ci présente dès lors un double intérêt pour les empereurs carolingiens. Ces derniers cherchent en effet à recréer un empire après la période des invasions barbares et prennent modèle sur l'empire romain. L'empereur Constantin est qui plus est considéré alors comme un empereur majeur notamment sur le plan religieux puisqu'il légitime la religieux chrétienne par l'édit de Milan. Prendre pour modèle sa statue équestre équivaut alors pour les empereurs carolingiens à se placer dans sa droite lignée, à s'affirmer comme les créateurs profondément chrétiens d'un nouvel empire.

Histoire de l’œuvre

L’œuvre provient du trésor de la cathédrale de Metz où elle est citée dès le XVIIIe siècle.

Notes et références

Annexes

Liens externes