Roc la Tour

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Roc la Tour
Image illustrative de l’article Roc la Tour
Colonnes de quartzite
Géographie
Pays France
Arrondissement de Charleville-Mézières Département des Ardennes
Subdivision administrative Forêt domaniale de Château-Regnault
Commune Thilay
Gestion
Propriétaire Commune
Localisation
Coordonnées 49° 53′ 28″ nord, 4° 47′ 07″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Roc la Tour
Géolocalisation sur la carte : Ardennes
(Voir situation sur carte : Ardennes)
Roc la Tour

Roc-la-Tour est le nom d'un site situé à une altitude de 400 m dans la forêt domaniale de Château-Regnault sur les hauteurs de Monthermé, dans les Ardennes, aux confluents de la Meuse et de la Semois, caractérisé par des colonnes de quartzite qui seraient les vestiges d'un hypothétique « château du diable ». Le lieu est un des plus anciens sites visités de la région. Les traces des premiers voyageurs découvertes dans les années 1970 datent d'environ 15 000 ans. Par arrêté du , Roc-la-Tour est classé site naturel sur la base des critères artistiques, pittoresques, scientifiques, historiques et légendaires[1].

Description[modifier | modifier le code]

Situé au confluent de la Meuse et de la Semois, Roc la Tour est aussi dénommé « Château du Diable ». Le site culmine à 408 mètres et domine la forêt adennaise dans un superbe cadre de verdure.

Orienté au sud-ouest, le petit massif de quartzite comporte à sa base un important éboulis de blocs pierreux. Il est essentiellement composé de trois tors (sortes de tours de 7 à 8 mètres d'élévation) et d’une petite paroi, dont la hauteur varie entre 10 et 15 mètres[2].

La légende[modifier | modifier le code]

« Le château du diable Roc-la-Tour »

Un seigneur désargenté qui, pour plaire à sa belle et lui offrir une demeure digne de sa splendeur, aurait vendu son âme au diable en échange de la construction en une nuit d'un château. Avec son armée de sorciers, gnomes, lutins et autres créatures fantastiques, Satan se trouvait sur le point de réussir son entreprise lorsqu'un coq, réveillé par le vacarme, pensant que l'aube était arrivée poussa un cocorico faisant croire au diable qu'il avait perdu son pari. Celui-ci de rage démolit son ouvrage dont les murs dégringolèrent jusqu'à la Semoy et les colonnes restantes constitueraient les vestiges du château Roc-la-Tour .
Une autre version fait état d'un pèlerin qui aurait lancé un défi au diable dominant la région de la basse Semoy. Postés sur le Fay, les deux hommes devaient détruire à coups de pierres des quilles dressées en face sur le Roc-la-Tour. Satan ne parvint qu'à lancer sa boule dans le lit de la Semoy (un rocher appelé aujourd'hui roche des Diables) alors que le pèlerin mit en miettes la plupart des quilles. Satan reconnut dans le pèlerin Jésus-Christ et s'enfuit laissant une demi-douzaine de colonnes.

Sites archéologiques[modifier | modifier le code]

Pierre gravée au magdalénien avec ours et cervidés, musée de l'Ardenne.

Le site Roc-la-Tour a servi de campement à une douzaine de personnes à diverses reprises (20 à 40 fois ?) à la fin du Magdalénien (XIIIe millénaire av. J.-C.) et trois mille ans plus tard, au Mésolithique, à une centaine de mètres du premier site, un autre groupe évalué à une cinquantaine de personnes. Le docteur Jean-Georges Rozoy et son épouse Colette ont fouillé ces emplacements découverts en 1970 par Rémy Pia. Après les fouilles des années 1970 Jean-Georges Rozoy fit un sujet de thèse sur le site mésolithique (Roc-la-Tour II) et avec son épouse et une équipe de bénévoles, il réalisa des fouilles du campement magdalénien (Roc-la-Tour I), pendant les étés de 1980 à 1986. Le compte rendu de ces recherches a été publié dans un ouvrage édité en 2004 et certaines pièces archéologiques sont conservées au musée de l'Ardenne à Charleville[3].

Escalade[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui le site est régulièrement utilisé pour l'escalade et comporte 40 voies d'ascension allant du 3 au 6b[4]. La course à pied annuelle, en pleine nature et d'endurance, Ardennes Mega trail (AMT), passe traditionnellement par ce site.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fichier national des sites classés, p.60.
  2. Les sites INPG des Ardennes
  3. Gouis 2009.
  4. « Roc la Tour », sur Infos-escalade.be (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Georges Rozoy et Colette Rozoy, Roc-la-Tour 1, Le site des esprits. Le Magdalénien VI à Monthermé, Charleville-Mézières, .
  • Jean Rogissart, Roc-la-Tour, L'amitié par le livre, , 100 p..
  • Frédéric Gouis, « Roc-la-Tour : la Préhistoire avant la légende », L'Union,‎ (lire en ligne).
  • Jean-Pierre Penisson, Préhistoire et Protohistoire en Champagne-Ardenne, 26 La Préhistoire du département des Ardennes . I . Le canton de Monthermé, .

Sources web[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]