Quis separabit?

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Médaille commémorative unioniste, 1892. Les armoiries royales des trois royaumes du Royaume-Uni : de l'Irlande, de l'Angleterre et de l'Écosse, avec la devise « quis separabit ». Le trèfle irlandais, la rose Tudor anglaise et le chardon écossais sont rejoints par la main rouge d'Ulster.

Quis separabit? (« Qui séparera ? ») est une devise latin, dérivée de la traduction de la Vulgate de l'Épître aux Romains de Paul de Tarse : quis nos separabit a caritate Christi (« qui nous séparera de l'amour de Christ? »)[trad 1],[1]. Dans les îles Britanniques, l'expression est associée à la monarchie britannique, et en particulier à l'Irlande et au unionisme irlandais : c'est la devise de l'ordre de Saint-Patrick et aux plusiers régiments irlandais de l'armée britannique.

Les médailles frappées pour l'avènement de la reine Anne d'Angleterre, d'Écosse, et d'Irlande (r. -) avaient au revers « quis separabit » (« qui les séparera ? ») avec « un cœur rayonnant supérieur d'une couronne, & environné d'un cercle formé par douze autres cœurs attachés ensemble, & posés chacun sur une rose ». La légende entourant la médaille se lit : United by God in Love and Interest (« unis par Dieu dans l'amour et l'intérêt » ou « le ciel les unités par les liens de l'amour et d'un même intérêt »)[2],[3]. Les thèmes de ces médailles rappellent le discours qu'Anne prononça devant le parlement anglais le , dans lequel elle parlait de ses earnest desires to see her subjects in perfect peace and union (« vrais désirs de voir ses sujets en parfaite paix et union »)[4],[5].

En Irlande, la devise est associée au unionisme en Irlande, au loyalisme d'Ulster et à l'armée britannique  : par exemple, elle est utilisée dans l'armée britannique par les Royal Dragoon Guards[6], les Royal Ulster Rifles, les London Irish Rifles (en), les Irish Guards, et le North Irish Horse (en), et c'est aussi la devise de l'Ordre de Saint Patrick[7].

C'était la devise des 4th/7th Royal Dragoon Guards (en)[8], un régiment de cavalerie de l'armée britannique de 1922 à 1992. C'était aussi la devise des Connaught Rangers (en), un régiment irlandais de l'armée britannique, depuis sa fusion en 1881 jusqu'à sa dissolution en 1922. Avant cela, c'était la devise du régiment précurseur des Connaught Rangers, le 88th Regiment of Foot (en) qui a été fondé en 1793. C'était aussi la devise du régiment de Défense de l'Ulster (en anglais : Ulster Defence Regiment) et du 5th Royal Irish Lancers.

Dans la Prince's Chamber (« Chambre du Prince ») du palais de Westminster, les cheminées sont décorées des armoiries des trois royaumes, accompagnées des devises nationales correspondantes : « Dieu et mon droit » pour l'Angleterre, « nemo me impune lacessit » pour l'Écosse et « quis separabit » pour l'Irlande[9].

C'était la devise de l'ancien gouvernement d'Irlande du Nord et figurait sur les anciennes armoiries gouvernementales de la province. C'est aussi la devise de l'Ulster Defence Association, un groupe paramilitaire loyaliste d'Irlande du Nord[10].

Armoiries de la Peninsular and Oriental Steam Navigation Company (P&O) avec la devise « quis nos separabit », All Hallows-by-the-Tower, Cité de Londres

La phrase apparaît également sur le sceau de la Caroline du Sud et inscrite sur l'anneau des anciens (class ring (en)) de l'Université de Clemson[11]. La citation plus complète de Romains 8:35, « Quis nos separabit a caritate Christi ? » est la devise du cardinal Pietro Parolin, l'actuel cardinal secrétaire d'État.

Armoiries de Pietro Parolin, cardinal secrétaire d'État, avec la devise « quis nos separabit a caritate Christi? ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. (grc) « τίς ἡμᾶς χωρίσει ἀπὸ τῆς ἀγάπης τοῦ Χριστοῦ
    tís hēmâs chōrísei apò tês agápēs toû Christoû
     »

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Romans 8:35 »
  2. (en) Kevin Sharpe, Rebranding Rule : The Restoration and Revolution Monarchy, 1660-1714, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-16201-1, lire en ligne), p. 607-608
  3. Gerard van Loon, Histoire métallique des XVII provinces des Pays-Bas: depuis l'abdication de Charles-Quint jusqu'à la paix de Bade en MDCCXVI, La Haye, P. Gosse, (lire en ligne), p. 344-345
  4. (en-GB) Abel Boyer, The History of the Life & Reign of Queen Anne : Illustrated with All the Medals Struck in this Reign, with Their Explanations; and Other Useful and Ornamental Cuts. To which is Added, an Appendix, Containing Several Authentick and Remarkable Papers; and an Annual List of the Most Eminent Persons who Dy'd in this Reign, with Characters of the Most Conspicuous, Londres, J. Roberts, (lire en ligne), p. 722
  5. (en-GB) Nicholas Harris Nicolas, History of the Orders of Knighthood of the British Empire; of the Order of the Guelphs of Hanover; and of the Medals, Clasps, and Crosses, Conferred for Naval and Military Services, J. Hunter, (lire en ligne), xviii
  6. « The Royal Dragoon Guards - British Army Website » [archive du ], Army.mod.uk (consulté le )
  7. « Cambridge University Heraldic and Genealogical Society - Orders of Chivalry » [archive du ], Cam.ac.uk (consulté le )
  8. « 4th/7th Royal Dragoon Guards - Main Page », Creullyclub.freeuk.com (consulté le )
  9. (en-GB) Guide to the Palace of Westminster, Londres, Warrington & Co., (lire en ligne), p. 38
  10. (en-GB) Rosie Cowan, « From UDA hero to traitor in five months, the violent rise and fall of Johnny Adair », The Guardian, London,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. (en-US) « Clemson Alumni Association | Clemson Ring History », alumni.clemson.edu (consulté le )