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Psychologie des couleurs

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La psychologie des couleurs est l'étude de la perception humaine des couleurs et de l'impact des couleurs sur l'activité humaine.

La psychophysique se préoccupe, avec les méthodes de la psychologie expérimentale, de relier les perceptions de stimulus colorés à des grandeurs physiques.

Les psychologues étudient l'effet des lumières et des surfaces colorées sur l'activité cérébrale et en particulier sur l'humeur des personnes qui leur sont confrontées. Ces recherches trouvent des débouchés dans les domaines où l'on cherche à orienter l'état d'esprit des personnes, comme l'architecture intérieure et la publicité.

Perception des couleurs

La psychologie expérimentale s'efforce de relier les perceptions de stimulus colorés à des grandeurs physiques[1]. La psychophysique des couleurs est la base de la colorimétrie, qui fait correspondre à chaque couleur un jeu de trois valeurs. Ces valeurs se représentent souvent comme les coordonnées dans un espace de couleur. Les valeurs se rattachent souvent à des couleurs primaires dans un système de synthèse additive. Les études psychologiques, cependant, aboutissent à différencier la perception visuelle en trois autres composantes, la luminosité dite aussi leucie, phanie ou clarté, la teinte, qui désigne la couleur vive de laquelle l'échantillon se rapproche le plus, et la saturation, qui situe la perception entre le gris et la couleur vive[2]. Ces valeurs gouvernent souvent les atlas de couleurs.

La colorimétrie néglige généralement celles des lois de la perception qui compliquent la correspondance entre rayonnement lumineux coloré et perception de la couleur : effet Abney, phénomène Helmholtz–Kohlrausch, effet Bezold–Brücke (de).

La colorimétrie s'intéresse aux perceptions de stimulus, c'est-à-dire d'objets les plus simples possibles. Tout ce qui intervient dans la perception de la couleur des objets est pertinent pour la psychologie des couleurs. Il faut donc considérer la loi du contraste simultané des couleurs, la reconnaissance des couleurs associées à des formes, et tout ce qui se relie à la mémoire. L'hypothèse de Sapir-Whorf concernant le rôle du langage dans l'identification des champs chromatiques, à la limite entre anthropologie et psychologie, est discutée.

Effet psychologique des couleurs

Avant la constitution de la psychologie comme discipline, Goethe fonde son Traité des couleurs sur l'effet moral des couleurs, telles que le décrivent les artistes et les professionnels Manlio Brusatin poursuivra cette méthode dans son Histoire des couleurs[3].

De très nombreuses études dans les domaines de la publicité[4] et de l'architecture intérieure présentent l'effet des lumières et des surfaces colorées sur l'activité cérébrale, les dispositions et l'humeur des personnes. Il y a ainsi des « couleurs fonctionnelles »[5].

D'innombrables publications reprennent les appréciations sur les couleurs souvent présentées dans la littérature depuis plusieurs siècles. La symbolique des couleurs a des aspects à la fois psychologiques et culturels.

Psychologie des préférences de couleurs

L'artiste Johannes Itten demandait à ses élèves de présenter des assemblages plaisants de couleurs. Chacun présentant des dispositions et des teintes différentes, il en conclut que « les accords de couleur subjectifs sont un moyen de reconnaître les différents styles de pensée, de sentiment et d'action que l'on peut rencontrer chez les êtres humains ». Cependant, précise-t-il, les préférences dans l'assemblage de couleurs n'ont de valeur que chez les personnes qui se sont efforcées d'affiner leurs perceptions des couleurs[6].

Le psychologue Max Lüscher, suivant une idée apparentée, propose un test des couleurs, repris par d'autres, qui fait de l'ordre dans lequel elle classe les couleurs que le praticien leur présente un indice de l'état émotionnel.

Annexes

Bibliographie

Notes et références

  1. Déribéré 2014, p. 57 sq Chap. 4.
  2. Gustave Durup, « Progrès conjoints des idées et du langage dans les sciences de la couleur », L'année psychologique, vol. 47-48,‎ , p. 213-229 (lire en ligne). Ce volume est daté 1946, mais l'auteur mentionne les réunions de 1948, et apporte en 1952 des précisions à cet article « publié il y a trois ans » ;
    Gustave Durup, « Normalisation dans la terminologie scientifique : règles générales, lumière et couleur », L'année psychologique, vol. 57,‎ , p. 91-98 (lire en ligne).
  3. « Compte-rendu », Communication & Langages, no 70,‎ , p. 123-124 (lire en ligne), compte rendu de Manlio Brusatin (trad. Claude Lauriol, préf. Louis Marin), Histoire des couleurs, Paris, Flammarion, coll. « Champs arts » (no 626), (1re éd. 1986)
  4. G. Pantin-Sohier et B. Joël, « L'influence de la couleur du produit sur la perception des traits de personnalité de la marque », Revue Française du Marketing,‎ (lire en ligne).
  5. Déribéré 2014, p. 78 sq Chap. 5.
  6. Johannes Itten (trad. de l'allemand par Sylvie Girard, préf. Anneliese Itten), Art de la couleur : Édition abrégée [« Kunst der Farbe - Studienausgabe »], Dessain et Tolra/Larousse, , p. 25.