Pierre de Belloy

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Pierre de Belloy est un juriste et magistrat français né à Montauban vers 1540 et mort vers 1611/1613.

Biographie

Ayant mené de brillantes études à l'université de Toulouse, il y devint « régent » (enseignant) à l'âge de vingt-et-un ans. Il choisit peu après la profession d'avocat qu'il exerça pendant quatre ou cinq ans, puis il fut reçu conseiller au présidial de Toulouse. Il fut député à Paris en 1582 pour solliciter une affaire et resta dans la capitale, devenant, bien que catholique, un adversaire résolu de la Ligue et un porte-parole du « parti des politiques ». Il soutint notamment dans des libelles les droits au trône d'Henri de Navarre, et récusa au nom du gallicanisme la compétence papale en la matière (après l'excommunication du prétendant le 9 septembre 1585). Il publia en 1585 l'Apologie catholique contre les libelles, déclarations, avis et consultations faites, écrites et publiées par les ligués, perturbateurs du royaume de France, qui se sont élevés depuis le décès de feu Monseigneur, frère unique du roi, que les ligueurs qualifièrent de libelle diffamatoire, et que dénonça aussi Robert Bellarmin[1]. Sous la pression du duc de Guise, le roi Henri III le fit enfermer à la Conciergerie en 1587, mais le Parlement de Paris se refusa à le juger. Après l'assassinat du duc de Guise (23 décembre 1588), il fut transféré début 1589 à la Bastille, et y resta sans jugement. Il parvint à s'évader en mai 1591 et se réfugia à Saint-Denis chez le gouverneur Dominique de Vic, qui le présenta à Henri IV. En récompense de sa fidélité, celui-ci le nomma en 1593 avocat général au Parlement de Toulouse. Il exerçait encore cette fonction en 1609.

Bibliographie

  • Moyens d'abus, entreprises et nullitez du rescrit et bulle du pape Sixte Ve du nom, en date du mois de septembre 1585, contre le serenissime prince Henry de Bourbon, roy de Navarre, seigneur souverain de Bearn, premier prince du sang de France et premier pair de la couronne, et Henry de Bourbon, aussi prince du sang, pair de France, prince de Condé, duc d'Anguien. Par un catholique, apostolique, romain, mais bon François, et tresfidele subjet de la couronne de France, Cologne, Strasbourg, Genève, Jobin Herman (imprimeur imaginaire), 1586.
  • Examen du discours publié contre la maison royalle de France, et particulièrement contre la branche de Bourbon, seule reste d'icelle, sur la loy salique et succession du royaume. Par un catholique apostolique, romain, mais bon françois, et très-fidèle subjet de la couronne de France, La Rochelle, Pierre Haultin, 1587.
  • Conference des Edicts de pacification des troubles esmeus au Royaume de France pour le faict de la Religion, et Traittez ou reglemens faicts par les rois Charles IX et Henri III, et de la déclaration d'iceux, du Roy Henri IIII de France et de Navarre. Publiee en Parlement le 25 fevrier 1599. Avec l'explication du contenu en chascun article par l'histoire ecclesiastique et profane, droicts Civil et Canonique, Ordonnances et Coustumes de ce Royaume. Par Mre Pierre de Beloy, conseiller du Roy et son advocat general au Parlement de Tholose, Paris, P. L'Huillier et Jamet Mettayer, 1600.
  • Recueil de quelques plaidoyez notables faicts par feu M. P. de Beloy, conseiller et advocat general du Roy au parlement de Tolose, avec les arrests de la meme Cour intervenus sur iceux, suivis de l'interprétation des causes de l'Edict et Declaration du Roy Henry le Grand sur l'union et incorporation de son ancien patrimoine mouvant de la Couronne de France au domaine d'icelle, par le mesme auteur, Toulouse, Raymond Colomiez,1613.

Notes

  1. Il y lit la formule suivante : « La République n'est pas dans l'Église, mais au contraire l'Église est dans la République ». Voir Marcel Gauchet, « L'État au miroir de la raison d'État : la France et la chrétienté », dans Yves-Charles Zarka (sous la dir. de), Raison et déraison d'État. Théoriciens et théories de la raison d'État aux XVIe et XVIIe siècle, Paris PUF, 1994.