Aller au contenu

Pendule astronomique de Passemant

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 1 janvier 2022 à 12:28 et modifiée en dernier par 83.159.100.58 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Vue générale de la pendule.

La pendule astronomique de Passemant, dite pendule de Louis XV, est un instrument conçu et réalisé en France au milieu du XVIIIe siècle. Chef-d'œuvre d'horlogerie et d'ornementation, elle est conservée au château de Versailles.

Emplacement

La pendule se situe au premier étage du bâtiment principal du château de Versailles, dans le petit appartement du roi. Elle a donné son nom au cabinet de la Pendule qui l'abrite depuis 1754, sauf un transfert à Paris de 1797 à 1833.

Description

L'horloge indique :

Son fonctionnement était initialement programmé jusqu'en 9999.

Elle est actuellement en cours de restauration avant d'être présentée en octobre 2022 dans l'exposition du château de Versailles dédiée à Louis XV.

Un coffre en bronze doré de style rocaille, soutenu par quatre supports imitant des pieds de biche, abrite son mécanisme. Des deux côtés se répète l'inscription Les bronzes sont composés et exécutés par Caffieri. Au sommet, un globe en cristal contient une sphère armillaire où figurent à leur position exacte, selon l'héliocentrisme de Copernic, les planètes du système solaire alors connues, de Mercure à Saturne. Rochers et chutes d’eau entourent la Terre et lui servent d’horizon[1].

L'ensemble mesure 2,26 m de haut[2].

Modèle:Message galerie

Historique

L'ingénieur Claude-Siméon Passemant[3] conçoit le mécanisme de la pendule. Il faut à l'horloger Louis Dauthiau[4] une douzaine d'années pour le fabriquer[2].

La pendule est présentée à l'Académie royale des sciences le . Le , au château de Choisy-le-Roi, le duc de Chaulnes la montre à Louis XV. Féru de sciences, le monarque l'acquiert. Pour protéger le mécanisme, un coffre rocaille est commandé en 1753 au sculpteur Jacques Caffieri et à son fils Philippe, bronzier[5].

En , l'horloge prend place au château de Versailles, parmi les cadrans astronomiques du cabinet des pendules. Pour la première fois en France, elle permet de déterminer l'heure officielle[2]. Une coutume s'instaure dans la famille royale : chaque à minuit, Louis XV et son épouse, assis de part et d'autre de l'instrument, assistent au changement d'année.

En 1797, la pendule est transférée au Conservatoire des Arts et Métiers. Napoléon Bonaparte la fait installer au palais des Tuileries. En 1800, le ministre de l'Intérieur charge l'horloger Antide Janvier de la restaurer. Mais ce dernier, ruiné, en a mis en gage certains éléments au Mont-de-piété. Au terme de longues tractations, la pendule est remise en état en 1827. Restituée au Garde-meuble en 1828, elle reprend sa place originelle en 1833, sur ordre de Louis-Philippe.

Créateurs

La pendule est l'œuvre de quatre spécialistes éminents :

Postérité

Une pendule identique se trouve au château de Kronberg.

L'ingénieur Passemant conçoit aussi, à la même époque, une pendule[7] pour Joseph-François Dupleix, gouverneur des comptoirs des Indes orientales. Elle doit servir de présent diplomatique à un prince de Golconde. Mais la disgrâce de Dupleix met fin au projet. La pendule est présentée à Louis XV en . Elle rejoindra les collections nationales sous la Révolution. Déposée au Musée du Louvre, elle a été restaurée en 2017.

Cette horloge est appelée Pendule de la Création du monde. Sa caisse de bronze argenté et doré, ornée des quatre éléments, évoque les premiers moments de la Genèse, après l’irruption de la lumière.

Outre l’heure, le jour et le mois, ses mécanismes très complexes indiquent :
pour la Terre

  • l'orbe,
  • la rotation horaire,
  • le pivotement saisonnier de l'axe des pôles,
  • l’endroit précis du zénith ;

pour les autres corps célestes

  • les phases de la lune,
  • les orbes planétaires.

Notes et références

  1. Julia Kristeva, L'Horloge enchantée, Fayard, , p. 147.
  2. a b et c Morgane Kergoat, « Les plus beaux instruments des sciences à l'honneur », Les Cahiers de Science & Vie « Versailles, le pouvoir et la science », no 119 (hors-série),‎ , p. 84 (résumé).
  3. Horloger et opticien français (Paris 1702-Paris 1769). Il fut l'un des meilleurs constructeurs français de lunettes et de télescopes du XVIIIe siècle.
  4. « Biographies © », sur galeriebergerlexique.blogspot.fr (consulté le ).
  5. Voir http://collections.chateauversailles.fr/#99200540-cbc5-470b-b292-b43ddaad0fba.
  6. « Biographies © » (consulté le ).
  7. Voir http://presse.louvre.fr/la-pendule-de-la-creation-du-monde-restauree/.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Liens externes