Aller au contenu

Paul Bauldri

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 16 décembre 2021 à 20:51 et modifiée en dernier par William Jexpire (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Paul Bauldri
Biographie
Naissance
Décès
Formation
Activités
Parentèle
Autres informations
A travaillé pour
Faculté de théologie de l'université d'Utrecht (d) ( - )
Université d'UtrechtVoir et modifier les données sur Wikidata
Maîtres

Paul Bauldri, dit d’Iberville, né en 1639 à Rouen et mort le à Utrecht, est un historien français.

Biographie

Fils d’Anne Mazuré et de Paul Bauldri, ce dernier, qui était riche, le fit élever avec beaucoup de soin[1]. Après avoir achevé ses humanités au collège du Quevilly, où les réformés rouennais avaient leur temple et un collège, il fut envoyé à l’académie de Saumur où il étudia l’hébreu sous Louis Cappel et la théologie avec le même, ainsi que Moïse Amyraut et Josué de La Place[1]. Il se perfectionna dans les langues latine et grecque, sous le philologue helléniste Tanneguy Le Fèvre, et à qui il s’attacha particulièrement au point d’entretenir une correspondance avec lui, après son départ de Saumur[1]. Le Fèvre lui dédia même un petit livre, intitulé : Journal du journal : ou Censure de la censure[2], qu’il avait rédigé contre le premier auteur du Journal des sçavans.

Ses études à Saumur achevées, il se rendit en Angleterre, et séjourna plusieurs années à Oxford, occupé surtout à explorer les trésors de sa riche bibliothèque bodléienne[1]. Pendant ce séjour, il sut se faire apprécier de l’ambassadeur de France en Angleterre, marquis de Ruvigny, ainsi que du bibliothécaire du roi Charles II, Henri Justel, et du savant évêque d’Oxford, John Fell[1].

De retour en France après deux voyages en Angleterre, il s’adonna entièrement à l’étude[1]. Il étudia ainsi, pendant un an, l’arabe sous la direction d’un locuteur natif qu’il avait amené exprès d’Angleterre, pour lui apprendre sa langue[1]. Augmentant tous les jours sa bibliothèque, il s’attacha à en faire le plus d’usage qu’il put en entretenant une correspondance épistolaire avec la plupart des savants de l’Europe. Il se lia notamment d’amitié particulière avec le célèbre érudit de son époque, Émery Bigot[1].

En 1682, il épousa, à Rouen, Madeleine Basnage, fille d’Henri Basnage de Franquesnay[1]. Cependant la multiplication des persécutions contre les protestants faisait prévoir la révocation prochaine de l’Édit de Nantes[3]. Protestant zélé fermement décidé à ne pas abjurer sa religion, Bauldri résolut alors d’aller chercher asile en Angleterre[3].

Informés de son projet, les amis qu’il avait en Hollande l’y appelèrent, et engagèrent le magistrat d’Utrecht à lui offrir la chaire de professeur extraordinaire d’histoire sacrée[3]. L’ayant acceptée, le , il se préparait à partir, abandonnant sans regret une fortune de plus de 500 000 écus, lorsqu’un ordre du roi, sollicité par l’archevêque de Paris qui, malgré un échec récent, n’avait pas renoncé à l’espoir d’obtenir la conversion d’un personnage aussi considérable, vint lui défendre de sortir du royaume[3]. Obligé de recourir à la ruse, Bauldri acheta 500 florins la discrétion d’un capitaine à la suite duquel il réussit à s’échapper, déguisé en valet[3]. Sa femme, son fils et sa fille encore en bas âge, le rejoignirent en Hollande au mois d’octobre[3].

Après neuf ans dans la chaire de professeur extraordinaire en histoire sacrée à l’université d'Utrecht, il reçut celle de professeur ordinaire, le [3]. Il put recouvrer la bibliothèque qu’il avait formée, parce qu’un des Basnage avait emportée avec la sienne, mais le reste de ses biens fut, en revanche, confisqué, et les États d’Utrecht tentèrent inutilement, lors du traité de Ryswick, de les lui faire rendre[3]. Paquot affirme qu’outre les ouvrages mentionnés dans sa bibliographie, Bauldri avait écrit d’autres ouvrages qui n’ont pas été publiés. Il prononça notamment, le , à son entrée dans sa chaire d’histoire sacrée, un discours intitulé De antiquo more convertendi hæreticos, multùm dissimili ei qui nunc viget in Galliis, dont aucune trace n’a été retrouvée dans les ouvrages de bibliographie.

À sa mort, chargé d’infirmités, aimé et estimé de tous ceux qui le connaissaient, son éloge fut publié par le philologue Hadrian Reland[4].

Publications

  • Éloge de Matthieu de Larroque, ministre de Rouen, imp. dans les Nouv. de la république des lettres, .
  • L. C. Firmiani Lactantii de Mortibus persecutorum. Traject. ad Rhen., 1692, in-8°.
    La 1re partie de cet ouvrage contient le texte du traité, De mortibus persecutorum (it) de Lactance avec les notes du nouvel éditeur et de quelques autres. Les remarques de Baluze, de Cuyper, de Columbus et de Toinard forment la seconde avec une dissert. de Dodwell De ripà strigâ, et la préface de Dom Ruinart aux Actes sincères des martyrs. Les notes de Bauldri sont fort érudites ; elles ont été insérées en entier dans l’édit. de Lactance par Lenglet-Dufresnoy.
  • Réflexions critiques sur le chap. XXXIII, vers. 5 du Livre de Job, imp. dans l’Hist. des ouvrages des savans, .
  • Lettre sur le même sujet, publ. dans le même recueil, .
  • Dissertatio epistolaris in duo N. T. loca (I Tim. III, 16 et Jean XIX, 14), insér. dans la Bibliothèque publiée par Küster sous le nom de Néocorus, 1697.
    Un anonyme ayant attaqué dans le même journal l’explication que Bauldri donnait au premier Passage, il y répliqua en 1699 par une défense intitulée Epistola ad L. Neocorum, insérée dans le même recueil. L’anonyme ayant répondu de nouveau, en prit le nom de « Philalethe », à laquelle il opposa une duplique qui se trouve dans la même Bibliothèque, mais en se dévoilant, car jusque-là il avait laissé ignorer, qu’il était auteur de ces petits écrits.
  • Nouvelle allégorique ou Histoire des derniers troubles arrivés au royaume d’éloquence, Utrecht, 1703, in-12.
    C’est la 6e édit. de cette satire de Furetière, avec quelques corrections de Bauldri qui y a joint une préface et des notes.
  • Syntagma Kalendariorum, Utrecht, 1706, in-fol.
    Tout ce qui concerne les différents calendriers est rédigé en 28 tableaux, au moyen desquels il est facile de trouver le jour où les différents évènements sont arrivés.

Notes et références

  1. a b c d e f g h et i Louis Moréri, Le Grand Dictionnaire historique, ou le mélange curieux de l’histoire sacrée et profane : nouvelle édition dans laquelle ou a refondu les supplémens de Claude-Pierre Goujet. Le tout revu, corrigé et augmenté par Étienne François Drouet, t. 2, Paris, Libraires associés, , 401 p. (lire en ligne), p. 208.
  2. Journal du journal, ou Censure de la censure : Seconde journaline de Mr Lefèvre (Réponse à un article que l’abbé Gallois avait fait insérer dans le Journal des savans, et ou Le Fèvre était vivement critiqué), Saumur, Jean II Lesnier, , II-30 p., in-4° (OCLC 493523055, lire en ligne).
  3. a b c d e f g et h E. Haag, La France protestante : vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l’histoire depuis les premiers temps de la réformation jusqu’à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l’Assemblée nationale, t. 2 Basnage-Brodeau, Paris, Joël Cherbuliez, , 516 p., 25 cm (OCLC 751442786, lire en ligne), p. 53.
  4. (nl) Hadriani Relandi oratio funebris in obitum viri celeberrimi Pauli Bauldri, historiae sacrae in academia Trajectina professoris ordinarii, Utrecht, Willem Van De Water,

Liens externes