Nocardia neocaledoniensis

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Nocardia neocaledoniensis est une espèce de bactéries de la famille des Nocardiaceae.

Historique[modifier | modifier le code]

Cette espèce est décrite en 2004 à partir d'une souche isolée d'un prélèvement de sol hypermagnésien ultramafique brun dans l'extrémité sud de la Nouvelle-Calédonie[1],[2].

Description[modifier | modifier le code]

Nocardia neocaledoniensis est une bactérie aérobie à gram positif[3]. Elles sont partiellement acid-fast et non mobiles. Les filaments mycéliens ramifiés se fragmentent en éléments bacilliaires irréguliers. Lorsqu'elles sont cultivées sur Bennett's agar, un mycélium à substrat orange porte d'abondantes hyphes aériennes orange pâle. Des pigments de mélanine sont produits sur milieu ISP 6 à base de peptone et de levures[2].

Nocardia neocaledoniensis est capable de croître entre 10 et 458 °C à un pH situé entre 4 et 12[2]. Cette croissance est possible à des concentrations de 0 à 3 % de NaCl mais pas à 5 %[2]. Elle est aussi capable de croître en présence de très faibles quantités de crystal violet et de phénol mais pas de tellurite de potassium[2].

Les sources de carbone et d'énergie utilisables par cette bactérie sont : D-fructose, D-mannose, D-raffinose et D-tréhalose[3].

Antibiorésistance[modifier | modifier le code]

Cette espèce est sensible à la tétracycline mais pas à l'érythromycine, la gentamicine, la pénicilline G, la rifampicine, la streptomycine et la vancomycine[2],[3]. Elle est aussi inhibée par l'Imipénem et la tobramycine mais faiblement par la kanamycine et le 5-fluorouracile[2].

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Nocardia neocaledoniensis Saintpierre-Bonaccio et al. 2004[4]. Cette bactérie a été décrite par Danielle Saintpierre-Bonaccio (d), Luis A. Maldonado (d), Hamid Amir (d), René Pineau (d) et Michael Goodfellow (d)[4].

La souche type de référence est la souche SBHR OA6 déposée dans des banques de cultures bactériennes sous les identifiants DSM 44717, NCIMB 13955 et JCM 12604[2],[3].

Étymologie[modifier | modifier le code]

L'étymologie du nom spécifique de Nocardia neocaledoniensis est la suivante : N.L. masc./fem. adj. neocaledoniensis, de ou appartenant à la Nouvelle Calédonie où la souche type de cette espèce a été isolée[4].

Pathogénicité[modifier | modifier le code]

L'espèce Nocardia neocaledoniensis est reconnue comme responsable d'infections des tissus mous et de la peau chez les humains[1]. Cette espèce a aussi été isolé chez trois patients atteints de conjonctivites sans que le germe ait pu être formellement mis en cause de la survenue de celles-ci[1]. Ce micro-organisme a aussi été impliqué dans des épidémies de mammite parmi les troupeaux laitiers italiens[1]. Après avoir été impliquée dans un cas d'abcès du lobe frontal et dans une bactériémie, elle est aussi considérée comme une cause rare de spondylocystite[5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) Travea McGhie, Robert Fader, John Carpenter, Barbara A. Brown-Elliott, Ravikiran Vasireddy et Richard J. Wallace, Jr, « Nocardia neocaldoniensis as a Cause of Skin and Soft Tissue Infection », J Clin Microbiol., vol. 50, no 9,‎ , p. 3139–3140 (DOI 10.1128/JCM.00559-12)
  2. a b c d e f g et h Goodfellow et Maldonado 2015.
  3. a b c et d Saintpierre-Bonaccio et al. 2004, p. 599-603
  4. a b et c List of Prokaryotic names with Standing in Nomenclature (LPSN), consulté le
  5. (en) Emeline Choquet, Veronica Rodriguez-Nava, François Peltier, Rodrigue Wankap-Mogo, Emmanuelle Bergeron, Cédric Joseph et Nadine Lemaitre, « Nocardia neocaledoniensis as Rare Cause of Spondylodiscitis », Emerg Infect Dis, vol. 29, no 2,‎ , p. 444-446 (DOI 10.3201/eid2902.221389)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Publication originale (en) Danielle Saintpierre-Bonaccio, Luis A. Maldonado, Hamid Amir, René Pineau et Michael Goodfellow, « Nocardia neocaledoniensis sp. nov., a novel actinomycete isolated from a New-Caledonian brown hypermagnesian ultramafic soil », International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology, Royaume-Uni, vol. 54,‎ , p. 599-603 (ISSN 1466-5026, e-ISSN 1466-5034, lire en ligne, consulté le ).
  • Michael Goodfellow et Luis A. Maldonado, « Nocardia neocaledoniensis », dans M.E. Trujillo, S. Dedysh, P. DeVos, B. Hedlund, P. Kämpfer, F.A. Rainey and W.B. Whitman, Bergey's Manual of Systematics of Archaea and Bacteria, Wiley, (DOI 10.1002/9781118960608.gbm00032).

Liens externes[modifier | modifier le code]