Nikola Kovač

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Nikola Kovač
Description de l'image Nikola Kovač.jpg.
Naissance
à Pločice (Konavle) en royaume de Yougoslavie
Décès (à 70 ans)
à Sarajevo Bosnie-Herzégovine
Activité principale
Écrivain, homme politique
Distinctions
Šestoaprilska nagrada (en Bosnie-Herzégovine)
l'Insigne de l'Ordre National du Mérite (en France)
Auteur
Langue d’écriture serbo-croate
Genres
Essais, romans, traduction, éditorial, critiques

Œuvres principales

Roman, istorija, politika (1988)
Le Roman politique: Fictions du totalitarisme (2002)

Nikola Kovač, né le à Pločice (Konavle) en royaume de Yougoslavie, et mort le à Sarajevo est un écrivain yougoslave et bosnien d'origine serbe.

Il a obtenu son doctorat à l’Université Paris-Sorbonne, où il a soutenu une thèse sur Albert Camus intitulée « Le Méditerranéen révolté ». En Bosnie, il a d'abord travaillé comme professeur de langues romanes, puis comme professeur de littérature comparée à l'Université de Sarajevo, et il a également enseigné aux universités de Skopje et de Mostar [1].

Entre 1992 et 1993, il a été ministre de la Culture, de la Science et de l'Éducation au sein du gouvernement de Bosnie-Herzégovine, avant de devenir le premier ambassadeur de Bosnie-Herzégovine en France, où il est resté jusqu'en 2000[2],[3].

Il a été membre de l'Académie des sciences et des arts de Bosnie-Herzégovine et a écrit de nombreux articles sur la littérature française et ex-yougoslave, tels que « Villes exemplaires, villes déchirées », « Sarajevo, une cité blessée à la croisée des cultures » et un entretien : « Bosnie : une paix fondée sur des principes erronés »[3]. Il s'est engagé dans la traduction de la littérature française et yougoslave et a également publié des ouvrages sur la peinture.

En 1995, il a écrit le livre "Bosnie, Le prix de la paix" dans lequel il décrit l'agression contre la Bosnie, la non-intervention de la communauté internationale, la défense de la Bosnie en tant qu'État multiethnique, et analyse les événements qui ont conduit au plan de paix de Dayton[4].

Pour son travail, il a reçu la "Šestoaprilska nagrada grada Sarajeva" en Bosnie, et en France, les insignes d'"officier de l'ordre national du Mérite" pour sa contribution à l'expansion de la littérature et de la culture françaises[5].

En tant que Serbe orthodoxe de Bosnie-Herzégovine, il appartenait à l'élite serbe de Bosnie opposée à la division de cette république multiethnique et, pendant la guerre de Bosnie, il est resté à Sarajevo[3],[6].

Il a défendu sans relâche l'idée d'une Bosnie-Herzégovine multiethnique et unie [2],[7],[8],[9].

Avec quelques intellectuels français, il a présenté la véritable image et les causes de la guerre en Bosnie au public et aux autorités françaises[3],[10].

Par ses actions, il a défendu les intérêts de la Bosnie et des Serbes qui y vivaient. Ainsi, en 1992, le Conseil consultatif serbe a été formé à Sarajevo avec des intellectuels tels que Ljubomir Berberović, Nikola Kovač, Žarko Bulić, Rajko Živković et Milan Stević[11]. Comme d'autres Serbes de Bosnie qui n'ont pas accepté de participer à l'agression et à la destruction de la Bosnie, il a été qualifié de traître au peuple serbe et a reçu des menaces de mort[12].

Kovač n'a jamais accepté la division de la Bosnie-Herzégovine multiethnique, et il l'a expliqué: « Dans la communauté multinationale de Bosnie-Herzégovine, le concept de séparatisme, créé et renforcé par la violence de la guerre et la persécution de la population, est absurde et insoutenable. Absurde, car il va à l'encontre des faits de la coexistence séculaire et du respect mutuel des différentes religions et traditions ; insoutenable, car l'Europe moderne exige une coopération et un échange entre les États et les peuples, quelle que soit leur origine et leurs croyances. La question est de savoir comment les séparatistes pourront s'entendre et communiquer avec des étrangers s'ils ne sont pas capables de le faire avec des compatriotes de même origine et de langue. »[13].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Slika predmeta i predmet slike, Sarajevo, 1973.
  • Sukob bića i ideala, alijenacija u djelu Albera Kamija, Svjetlost, Sarajevo, 1975.
  • Upitna misao, Prosveta, Beograd, 1980.
  • Moderna tumačenja književnosti (s grupom autora), Sarajevo, 1981.
  • Francuska književnost (s grupom autora), Sarajevo-Beograd, 1981.
  • Ćamil Sijarić kao pripovjedač, Beograd, 1983.
  • Roman, istorija, politika, Sarajevo, 1988.
  • Skice i portreti, Sarajevo, 1990.
  • Prostori romana, Beograd - Priština, 1991.
  • Sarajevo, le miroir brisé (avec un groupe d'auteurs), Le Temps des Cerises, Paris, 1995, (ISBN 978-2841090280).
  • Bosnie, le prix de la paix, Michalon, Paris, 1995, (ISBN 978-2841860234).
  • Le Roman politique: Fictions du totalitarisme, Michalon, Paris, 2002, (ISBN 978-2841861736).
  • Slikarstvo u BiH 1945-1990, ANUBiH, Sarajevo, 2003.

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

  • Prix Svjetlost (Godišnja nagrada Izdavačkog preduzeča Svjetlost)
  • Prix de la ville de Sarajevo (Šestoaprilska nagrada grada Sarajeva) 1974

Références[modifier | modifier le code]

  1. « In memoriam Nikola Kovac »,
  2. a et b Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient, « La partition de la Bosnie est inacceptable »
  3. a b c et d Christophe Chiclet, « 1936-2007 Nikola Kovac, un homme libre », Confluences Méditerranée, no 63,‎ , p. 135-136 (lire en ligne)
  4. « Bosnie : le prix de la paix »
  5. Marc Escola, « Mélanges en l’honneur de Nikola Kovač et Muhamed Nezirović »,
  6. Rémy Ourdan, « Nikola Kovac, spécialiste de littérature française », sur lemonde.fr,
  7. « Entretien avec l'ambassadeur de Bosnie à Paris »,
  8. Nikola Kovac, « Debats Bosnie, La raison du plus fort », sur lemonde.fr,
  9. Nikola Kovac, « « Mauvaise paix » en Bosnie-Herzégovine »,
  10. Nikola Kovac, « Un processus munichois », sur lemonde.fr
  11. (bs) « Nikola Kovač: sjećanje na ponosnog čovjeka »,
  12. Paul Garde, « Bosnie: les Serbes démocrates en danger », sur Libération.fr,
  13. (en) Nikola Kovač, « Bosnia and Herzegovina in the Light of European Integration », Spirit of Bosnia, vol. 2, no 2,‎ (lire en ligne)