Mélanie Blokesch

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Mélanie Blokesch
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Mélanie Blokesch en 2020

Naissance
Nationalité Allemande
Domaines Biologie
Microbiologie
Institutions École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL)
Directeur de thèse August Böck
Renommée pour Microbiologie
Vibrio cholerae
Cholera
Transfert horizontal de gènes (HGT)
Site https://www.epfl.ch/labs/blokesch-lab/

Mélanie Blokesch (née en 1976) est une microbiologiste allemande. Ses recherches portent sur Vibrio cholerae, la bactérie responsable du choléra. Elle est professeure de sciences de la vie à l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne, où elle dirige le Laboratoire de Microbiologie Moléculaire[1].

Carrière[modifier | modifier le code]

Mélanie Blokesch étudie la biologie et la microbiologie à l'université Ludwig-Maximilian de Munich, où elle obtient son diplôme en 2000. Elle rejoint ensuite le laboratoire d'August Böck en tant que doctorante et, en 2004, elle obtient son doctorat avec la mention summa cum laude sur sa thèse intitulée Hydrogénases d'Escherichia coli : Fonctions des protéines impliquées dans l'assemblage des centres métalliques[2]. En 2005, elle travaille comme chercheur postdoctoral avec Gary K. Schoolnik dans la division des maladies infectieuses et de la médecine géographique de l'université de Stanford[3]. En 2009, elle est devenue professeure assistant au Global Health Institute de l'École polytechnique fédérale de Lausanne, où elle est promue professeure associée en 2016. Depuis 2009, elle est directrice du laboratoire de microbiologie moléculaire[1],[4]. Mélanie Blokesch est élue membre de l'Organisation européenne de biologie moléculaire (EMBO) en 2019 et de l'Académie européenne de microbiologie en 2018. En 2017, elle est sélectionnée, parmi 25 femmes ayant changé leur vie, par quatre organes de presse allemands (Edition F, ZEIT online, Handelsblatt et Gründerszene). Elle est rédactrice en chef de diverses revues scientifiques telles que eLife, PLoS Genetics, Molecular Microbiology et PLoS Biology. Depuis 2019, elle est membre du Conseil national suisse de la recherche, du Comité spécialisé Interdisciplinarité et du Comité d'évaluation Sinergia du Fonds national suisse de la recherche scientifique[5].

Recherche[modifier | modifier le code]

Le groupe de recherche de Mélanie Blokesch étudie la bactérie pathogène Vibrio cholerae qui affecte les humains et est responsable de grandes pandémies au cours de l'histoire. Elle s'intéresse à la façon dont l'environnement naturel de la bactérie est lié à son potentiel d'évolution vers un pathogène humain[6].

Son groupe étudie comment Vibrio cholerae acquiert de nouvelles capacités par transfert horizontal de gènes (THG)[7]. Son équipe scientifique découvre que la fraction pilaire de la machinerie d'absorption de l'ADN permet également l'adhésion à des surfaces chitineuses, comme l'exosquelette des arthropodes, même dans des conditions de courants d'eau[8],[9]. En outre, son équipe découvre que Vibrio cholerae recherche activement de l'ADN en tuant les cellules voisines via le système de sécrétion de type VI (T6SS) tout en étant capable d'épargner les cellules kin[10],[11],[9]. Ainsi, des morceaux d'ADN dépassant même la longueur de 150 kb sont absorbés et échangés contre des régions du génome de la bactérie[12]. Son groupe de chercheurs commencent également à travailler sur les capacités HGT d'Acinetobacter baumannii, un autre pathogène humain, connu pour être fréquemment résistant à une variété d'antibiotiques, et principalement associé à des taux d'infection élevés en milieu hospitalier[6],[13].

Afin de mieux comprendre l'interaction entre l'hôte et l'agent pathogène, l'équipe de Mélanie Blokesch étudie également les voies de transmission dans les points chauds endémiques du choléra. Elle découvre plusieurs facteurs de virulence qui pourraient être utilisés par le Vibrio cholerae à la manière d'un cheval de Troie pour se répliquer dans les amibes aquatiques, ce qui pourrait faciliter la transmission[14],[15].

Les recherches de Mélanie Blokesch et de son groupe sont présentées dans des médias internationaux tels que La Razón, la Radio Télévision Suisse, le Times of India, le National Geographic Magazine et Deutschlandfunk[16],[17],[18],[19].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Mélanie Blokesch est élue membre de l'Organisation européenne de biologie moléculaire (EMBO) en 2019 et de l'Académie européenne de microbiologie en 2018[20],[21]. En 2017, elle est sélectionnée parmi 25 femmes ayant changé leur vie ("25 Frauen, deren Erfindungen unser Leben verändern") par quatre organes de presse allemands (Edition F, ZEIT online, Handelsblatt et Gründerszene)[22]. Elle est rédactrice en chef de diverses revues scientifiques telles que eLife, PLoS Genetics, Molecular Microbiology et PLoS Biology[23],[24],[25],[26]. Depuis 2019, elle est membre du Conseil national suisse de la recherche, du Comité spécialisé Interdisciplinarité et du Comité d'évaluation Sinergia du Fonds national suisse de la recherche scientifique[27],[28].

Sélection de travaux[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « 23 professors appointed at ETH Zurich and EPFL | ETH-Board », sur www.ethrat.ch (consulté le )
  2. (en) Melanie Blokesch et August Böck, « Maturation of [NiFe]-hydrogenases in Escherichia coli: The HypC Cycle », Journal of Molecular Biology, vol. 324, no 2,‎ , p. 287–296 (PMID 12441107, DOI 10.1016/S0022-2836(02)01070-7, lire en ligne)
  3. (en) K. L. Meibom, « Chitin Induces Natural Competence in Vibrio cholerae », Science, vol. 310, no 5755,‎ , p. 1824–1827 (ISSN 0036-8075, PMID 16357262, DOI 10.1126/science.1120096, Bibcode 2005Sci...310.1824M, S2CID 31153549, lire en ligne)
  4. (en-GB) « BLOKESCH Lab – Laboratory of Molecular Microbiology », sur www.epfl.ch (consulté le )
  5. Rasmus L Marvig et Melanie Blokesch, « Natural transformation of Vibrio cholerae as a tool - Optimizing the procedure », BMC Microbiology, vol. 10, no 1,‎ , p. 155 (ISSN 1471-2180, PMID 20509862, PMCID 2890613, DOI 10.1186/1471-2180-10-155)
  6. a et b (en-GB) « Research », sur www.epfl.ch (consulté le )
  7. (en) David Dubnau et Melanie Blokesch, « Mechanisms of DNA Uptake by Naturally Competent Bacteria », Annual Review of Genetics, vol. 53, no 1,‎ , p. 217–237 (ISSN 0066-4197, PMID 31433955, DOI 10.1146/annurev-genet-112618-043641, lire en ligne)
  8. (en) Patrick Seitz et Melanie Blokesch, « DNA-uptake machinery of naturally competent Vibrio cholerae », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 110, no 44,‎ , p. 17987–17992 (ISSN 0027-8424, PMID 24127573, PMCID 3816411, DOI 10.1073/pnas.1315647110, Bibcode 2013PNAS..11017987S, lire en ligne)
  9. a et b (en) David. W. Adams, Sandrine Stutzmann, Candice Stoudmann et Melanie Blokesch, « DNA-uptake pili of Vibrio cholerae are required for chitin colonization and capable of kin recognition via sequence-specific self-interaction », Nature Microbiology, vol. 4, no 9,‎ , p. 1545–1557 (ISSN 2058-5276, PMID 31182799, PMCID 6708440, DOI 10.1038/s41564-019-0479-5)
  10. (en) Lisa C. Metzger, Sandrine Stutzmann, Tiziana Scrignari, Charles Van der Henst, Noémie Matthey et Melanie Blokesch, « Independent Regulation of Type VI Secretion in Vibrio cholerae by TfoX and TfoY », Cell Reports, vol. 15, no 5,‎ , p. 951–958 (PMID 27117415, PMCID 4858559, DOI 10.1016/j.celrep.2016.03.092)
  11. (en) Sandrine Borgeaud, Lisa C. Metzger, Tiziana Scrignari et Melanie Blokesch, « The type VI secretion system of Vibrio cholerae fosters horizontal gene transfer », Science, vol. 347, no 6217,‎ , p. 63–67 (ISSN 0036-8075, PMID 25554784, DOI 10.1126/science.1260064, Bibcode 2015Sci...347...63B, S2CID 20297980, lire en ligne)
  12. Tâm Mignot, Detlef Weigel, Candice Stoudmann, Nicolas Guex, Christian Iseli et Melanie Blokesch, « Neighbor predation linked to natural competence fosters the transfer of large genomic regions in Vibrio cholerae », eLife, vol. 8,‎ , e48212 (ISSN 2050-084X, PMID 31478834, PMCID 6783263, DOI 10.7554/eLife.48212)
  13. (en) Melanie Blokesch, « In and out—contribution of natural transformation to the shuffling of large genomic regions », Current Opinion in Microbiology, vol. 38,‎ , p. 22–29 (PMID 28458094, DOI 10.1016/j.mib.2017.04.001)
  14. (en) Charles Van der Henst, Audrey Sophie Vanhove, Natália Carolina Drebes Dörr, Sandrine Stutzmann, Candice Stoudmann, Stéphanie Clerc, Tiziana Scrignari, Catherine Maclachlan, Graham Knott et Melanie Blokesch, « Molecular insights into Vibrio cholerae's intra-amoebal host-pathogen interactions », Nature Communications, vol. 9, no 1,‎ , p. 3460 (ISSN 2041-1723, PMID 30150745, PMCID 6110790, DOI 10.1038/s41467-018-05976-x, Bibcode 2018NatCo...9.3460V)
  15. Charles Van der Henst, Tiziana Scrignari, Catherine Maclachlan et Melanie Blokesch, « An intracellular replication niche for Vibrio cholerae in the amoeba Acanthamoeba castellanii », The ISME Journal, vol. 10, no 4,‎ , p. 897–910 (ISSN 1751-7362, PMID 26394005, PMCID 4705440, DOI 10.1038/ismej.2015.165, S2CID 16465742)
  16. (es) Europa Press | La Razón | Madrid Última actualización:02-01-2015 | 07:14 H/Creada:02-01-2015 | 07:14 H, « El cólera "roba" ADN para hacer más daño », sur La Razón, (consulté le )
  17. Femmes de science : Mélanie Blokesch - Play RTS (lire en ligne)
  18. (en) « Cholera Bacteria Kill Each Other With Spears To Steal DNA », sur Science, (consulté le )
  19. (de) « Mikrobiologie - Cholera tötet fremde Zellen mit einem Speer », sur Deutschlandfunk (consulté le )
  20. (en-GB) EMBO, « EMBO elects 56 new Members », sur EMBO (consulté le )
  21. (en-US) « FEMS Expert: Prof Melanie Blokesch », sur FEMS (consulté le )
  22. (de) EDITION F. Redaktion·POLITIK et GESELLSCHAFT·13 Juni 2017·15 Minuten Lesedauer, « Die 25 Frauen, deren Erfindungen unser Leben verändern », sur EDITION F, (consulté le )
  23. (en) « Editors for Microbiology and Infectious Disease », sur eLife (consulté le )
  24. « PLOS Genetics: A Peer-Reviewed Open-Access Journal », sur journals.plos.org (consulté le )
  25. (en) « Molecular Microbiology », sur Wiley Online Library (consulté le )
  26. « PLOS Biology: A Peer-Reviewed Open-Access Journal », sur journals.plos.org (consulté le )
  27. « SNSF Research Council: nine new members elected - SNF », sur www.snf.ch (consulté le )
  28. « Members of the Research Council - SNF », sur www.snf.ch (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]