May Skaf
Nom de naissance | مي سكاف |
---|---|
Naissance |
Damas (Syrie) |
Nationalité | Syrie |
Décès |
(à 49 ans) Dourdan (France) |
Profession | Actrice |
Films notables |
Sahil al jihat Rising Rain |
Séries notables |
Al-Ababeed Khan al-Harer |
May Skaf (en arabe مي سكاف), parfois écrit May Scaff ou Mai Skaf, est une actrice syrienne, née le à Damas et morte le à Dourdan[1],[2].
Vedette de la télévision dans son pays, elle est devenue un symbole de la révolte syrienne de 2011.
Biographie
Jeunesse
May Skaf naît à Damas le [3],[4] d'une mère chrétienne et d'un père musulman[5]. Elle est influencée par le dramaturge syrien Saadallah Wannous, qu'elle considère comme un père spirituel[4]. Durant son adolescence, elle embrasse la cause palestinienne[4].
Études et carrière
Elle suit des études de littérature française[6] à l'université de Damas[4]. Durant ses études, elle développe un intérêt pour le jeu et se produit dans plusieurs pièces jouées au théâtre de l'Institut culturel français[4]. Elle est repérée en 1991 par le réalisateur Maher Kaddo, qui lui offre un rôle dans son film Sahil al jihat, qui sort en 1993[7]. Entre-temps, elle apparaît pour la première fois à l'écran en 1992 avec un rôle secondaire dans une série syrienne adaptée du roman policier La Dernière Énigme d'Agatha Christie[4].
Si sa carrière d'actrice n'est pas prolifique d'un point de vue quantitatif, elle marque les esprits pour les rôles souvent complexes qu'elle interprète[4]. Ainsi, elle incarne notamment une femme qui manifeste pour se rebeller contre son frère conservateur, une guerrière qui résiste à la torture, ou encore une mère qui élève seule sa fille et s'oppose aux abus de son mari[4].
En 2004, elle crée Teatro, un centre d'enseignement d'art dramatique qui propose des méthodes non traditionnelles qui contrastent avec la rigidité et les contraintes du principal institut d'art dramatique du pays[4].
Rôle dans la révolution syrienne et exil
Dans une tribune publiée dans plusieurs médias arabes en , elle soutient la révolte syrienne de 2011[8]. Elle participe ensuite à une manifestation d'intellectuels à Damas[9]. Le , elle est arrêtée à Damas par les forces de sécurité, parmi trente écrivains, journalistes et artistes[10] ; tous sont libérés quelques jours plus tard[11]. Elle devient alors un des symboles de la révolte[12] et est surnommée « Fleur de la révolution »[9]. Elle est à nouveau arrêtée en 2012, ce qui la conduit à envisager un exil[4]. Par ailleurs, par représailles, les autorités ferment son centre Teatro[4].
Malgré une interdiction de voyager, elle parvient à quitter son pays en 2013 pour la Jordanie et vit à Amman avec son fils jusqu'en 2015[4]. Ensuite, elle rejoint la France[9] et s'installe à Dourdan[3]. Elle bénéficie de l'aide de l'association L'Atelier des artistes en exil[3]. Elle envisage également de reconstituer son centre Teatro pour en faire « un lieu d'espoir et de créativité pour les réfugiés syriens »[4]. À distance, elle continue à s'opposer au régime de Bachar el-Assad, en participant à des manifestations à Paris ou en publiant des messages sur les réseaux sociaux[9].
Le , elle meurt à Dourdan où elle s'était installée, sans doute des suites d'un arrêt cardiaque[13] ou d'un anévrisme[14]. Une enquête est engagée pour préciser les circonstances de sa mort[9]. De nombreuses personnalités lui rendent hommage[9].
Filmographie
Cinéma
- 1993 : Sahil al jihat (صهيل الجهات) de Maher Kaddo
- 1995 : Rising Rain (صعود المطر) d'Abdullatif Abdulhamid
- 2008 : Dimashq ya basmat al-huzn de Maher Kaddo
Séries télévisées
- 1992 : Crime in Memory[4] (جريمة في الذاكرة)
- 1996 : Al-Ababeed ( العبابيد) : Taima
- 1996 : Khan al-Harer (خان الحرير)
- 1998 : Khan Al-Harer 2 ((خان الحرير (ج2)
- 2000 : El Bawassil ( البواسل) : Hind
- 2003 : Rabee' Qortoba / The Spring Of Cordoba (ربيع قرطبة)
- 2005 : Akher Ayyam Al Yamamah (آخر أيام اليمامة) : Al Yamamah
- 2012 : Omar ( عُمَرْ) : Hind bint 'Utba
Court métrage
Théâtre
- date indéterminée : La Jeune Fille et la Mort d'Ariel Dorfman[18]
Notes et références
- Benjamin Barthe, « La mort de l’actrice et opposante syrienne May Scaff », Le Monde, , p. 18 (lire en ligne, consulté le )
- Lieux de naissance et décès trouvés dans la base MatchId des fichiers de décès en ligne du Ministère de l'Intérieur avec les données INSEE (consultation 18 janvier 2020)
- « Skaf May », sur L'Atelier des artistes en exil (consulté le )
- (en) Budour Hassan, « Remembering May Scaff, the icon of the Syrian revolution », sur aljazeera.com, .
- Hala Kodmani, « Dernier hommage à la Syrienne May Scaff, morte de rage » , sur Libération, (consulté le )
- La plupart sources évoquent des études de littérature française mais d'autres parlent de littérature anglaise. D'autres éléments de sa biographie semblent montrer que la littérature française est plus probable.
- (ar)/(en) « Mai Sakkaf / مي سكاف », sur elcinema.com (consulté le )
- Hala Kodmani, « Troubles interreligieux : le jeu dangereux de Damas », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- Claire Grandchamps, « Pluie d'hommages pour May Skaf, la "fleur de la révolution" syrienne », sur lorientlejour.com, .
- (en) « Syrian forces arrest 30 in Damascus protest », sur af.reuters.com, (consulté le ).
- (en) Nour Ali, « Syrian TV star joins anti-regime protesters », sur guardian.co.uk, (consulté le ).
- Alice Michaux, « La révolution frémit à Damas : « Incroyable, ils n'ont plus peur » », sur Rue89, (consulté le ).
- « L'actrice syrienne anti-Assad May Skaf est décédée », L'Orient-Le Jour, (lire en ligne, consulté le )
- Culturebox (avec AFP), « L'actrice syrienne anti-Assad May Skaf inhumée à Dourdan, en banlieue parisienne », culturebox.francetvinfo.fr, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « May Skaf », sur imdb.com (consulté le )
- [vidéo] « يلم سراب Mirage _ May Scaf », sur Youtube, (consulté le ).
- (en) « سَرَاب Mirage », sur Facebook (consulté le ).
- (en) « Syrian actress May Skaf released: Lawyer », sur english.ahram.org.eg (consulté le ).