Marie de la Marche (comtesse de Sancerre)

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Marie de la Marche
Titres de noblesse
Comtesse de Sancerre
Biographie
Naissance
V. 1265
Décès
Ap. 1312
Autres noms
Marie de Lusignan
Époque
XIIIe – XIVe siècle
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Enfant
Sans postérité
Autres informations
Grands-Parents
Écu burelé d'argent et d'azur
de douze pièces

Marie de la Marche[1] (v. 1265-ap.1312) est une noble poitevine de la Maison de Lusignan. Elle devient comtesse de Sancerre par son second mariage avec Étienne II de Sancerre (ap.1259-1303/06), seigneur de Charenton.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Marie est une fille cadette d'Hugues XII de Lusignan (av. 1241-1270) comte de la Marche, d'Angoulême, seigneur de Lusignan (1250-1270) et de Jeanne de Fougères (av. 1242-ap. 1273), dame de Fougères et de Porhoët (1256-ap. 1273).

Elle ne doit pas être confondue avec sa tante, une autre Marie de Lusignan (1242-ap. 1266), fille d' Hugues XI le Brun (v. 1221-1250) et de Yolande de Bretagne (1218-1272) ; mariée à Robert III de Ferrières (1240-1279), 6e comte de Derby.

Mariages[modifier | modifier le code]

Jean de Vescy[modifier | modifier le code]

Jean de Vescy (1244-10 fév. 1289) est un seigneur anglais, fils aîné de Guillaume de Vescy (♰ 1253) et d'Agnès de Ferrières (♰ 1290)[2]. Marie épouse Jean en 1279[3], dont elle semble se séparer[4]. Leur union reste sans postérité.

Étienne II de Sancerre[modifier | modifier le code]

En secondes noces, Marie épouse le 20 avril 1289 Étienne II (ap.1259-1303/06), seigneur de Charenton, comte de Sancerre[5],[6] ; fils de Jean Ier de Sancerre et de Marie de Vierzon. Leur union reste sans postérité.

Sceaux et armoiries[modifier | modifier le code]

Sceau [1309][modifier | modifier le code]

Avers : Navette, 55 x 35 mm.

Description : Dame debout, de face, portant une robe ample et un manteau doublé de vair. Elle tient l'attache de son manteau de la main droite et porte un faucon de la gauche. À sa gauche, un écu aux armes des Lusignan.

Légende : Détruite.

Références[7],[8]

Sceau [1312][modifier | modifier le code]

Avers : Navette, 55 x 35 mm[9].

Description : Dame debout, vêtue d'une cotardie serrée à la taille et d'un manteau. La main droite à la cordelière du manteau. À sa droite, un écu à la bande accompagnée de deux doubles cotices potencées et contre-potencées (Sancerre).

Légende : Détruite

Références[10],[11]

Armoiries [1309][modifier | modifier le code]

Blason Blasonnement :
Écu burelé d'argent et d'azur de douze pièces
Commentaires : Armoiries de Marie de la Marche d'après les empreintes d'un sceau de 1309.

Références[7],[8]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Nom attesté dans les chartes : Maria de Marchie (1289), Maria de Marchia (1309), Marie de la Marche (1312).
  2. Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 23 (« Les Lusignan dans le réseau aristocratique des îles britanniques »), p. 182
    Agnès de Ferrières : fille de Guillaume III de Ferrières (1193-1254), comte de Derby, et de Sybille le Maréchal (♰ 1238). Agnès est également la sœur de Robert III de Ferrières (1240-1279), époux d'une autre Marie de Lusignan (1242-ap. 1266), fille d' Hugues XI le Brun (v. 1221-1250) et de Yolande de Dreux (1218-1272).
  3. Lettres de rois, reines et autres personnages des cours de France et d'Angleterre depuis Louis VII jusqu'à Henri IV tirées des archives de Londres par Bréquigny (publ. Jacques-Joseph Champollion-Figeac), t. I : 1162-1300, Paris, Imprimerie royale, (lire en ligne), partie CCLVIII, p. 346-347
    1279, janvier (vers) : Guy de Lusignan, seigneur de Cognac et d'Archiac, écrit au roi d'Angleterre, Édouard [Ier], qu'il a reçu la visite du seigneur Jean de Vescy, chevalier, et que, selon ce que le roi lui avait dit dans ses lettres, il lui a fait contracter un mariage per verba de presenti avec sa très chère nièce, [Marie de Lusignan], soeur du comte de la Marche [Hugues XIII] et a fait célébrer le mariage. Il lui apprend également qu'il est presque en bonne santé et qu'il se trouve quotidiennement entre les mains des médecins.
  4. Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 877 :

    « Jean de Vescy contracte en 1279 un mariage "per verba de presenti" avec Marie de Lusignan, sœur d'Hugues XIII, sous la houlette de Guy de Cognac. Neuf ans plus tard, en décembre 1288, Hugues XIII négocie un nouveau contrat de mariage entre Marie et Étienne II de Sancerre. Par ailleurs, son testament de 1283 demande qu'elle reçoive le revenu qui lui avait été attribué dans celui de leur père. Cette clause, qui ne concerne que Marie, laisse penser qu'elle est alors célibataire. Or, quand Jean de Vescy meurt le 10 février 1289, il est marié à Isabelle de Beaumont. L'absence d'informations supplémentaires nous amène à supposer une séparation intervenue très tôt entre les deux époux. »

  5. J//270/B (Original, parchemin), Paris, Archives nationales, , larg. 346 mm x haut. 529 mm, dont, 24 mm de repli, no 22 :

    « Nous Hugues li Bruns, cuens de la Marche et nous Estienes, cuens de Sanceurre fesons savoir a touz ceus qui ces lettres verront que nous on traitie du mariage de nous Estiene desus dit et de noble damoisele Marie de la Marche sereur de nous Hugue devant dit avons eu et convenancie sollempnelment les convenances qui sensuivent. C'est a savoir que nous li diz Hugues, cuens de la Marche avons donne et ottroions en mariage au dit Estiene conte de Sancerre la dite Marie nostre sereur, et en non de mariage et pour le dit mariage avons donne aveques la dite Marie sis cenz livres tournois de rente perpetuel en deniers quites et deliveres de touz fais, charges liens et obligacions et deuz a nous conte de la Marche et a noz hoirs perpetuelement de nostre seigneur le roy de France pour reson dun don que li cuens de Poitiers Anfons fist a nostre ayeul monseur Hugue le Brun a prendre a avoir et apartenoir dudit Estiene conte de Sancerre de la dite Marie et des hoirs qui istront daus chascun an paisiblement aus termes qui sensuivent : c'est a savoir a chascune feste de la nativite saint Jehan baptistre trois cenz livres et a la feste de Nativite nostre seigneur trois cenz livres aussit en deniers nombrez, les quels sis cenz livres, nous, Hugues de la Marche teniens en fie de nostre seigneur le roy de France. Et avons promis a faire et procurer a recevoir paisiblement le dit conte de Sancerre en la foy le dit nostre seigneur le roy des dites sis cenz livres de rente. Derechief, nous Hugues desus diz avons volu, ottroie et donne avecques les dites sis cenz livres de rente au diz Estiene, Marie et leur hoirs pour reson du dit mariage deus cenz livres de rente en heritage perpetuel en deniers a prendre chascun an le jour de feste saint Andrieu lapostre au Temple a Paris tantoust empres nostre deces a avoir et a parcevoir chascun an paisiblement des diz Estiene, Marie et leur hoirs et a paier de celui qui sera tenanz nostre contee de la Marche empres nostre deces sus poinne de vint solz tournois chascun jour que li diz nostre successeur tenant la contee defaudroit de paie des dites deus cenz livres pour touz pour mises et pour despenz a parer au diz Estienne, Marie et leur hoirs ensamble le principal avet la poinne. Des quels deus cenz livres de rente li diz cuens de Sancerre, la dite Marie et li hoir daus feront homage a noz hoirs tenanz la contee de la Marche. Et nous Estienes desus diz pour les dites huit cenz livres avons quite au dit Hugues conte de la Marche et aus siens pour nous, pour noz hoirs et pour noz successeurs tout le partage et le droit et la succession que nous porions avoir par reson de la dite Marie envers le dit Hugues, conte de la Marche et ses hoirs en toute la terre, leritage et les biens de par pere et de par mere ou dautre partie, sauve et retenu a nous et a la dite Marie et aus hoirs qui steront de nous le droit et la reson que la dite Marie devroit avoir en la terre et es biens dudit Hugues, conte de la Marche se li diz cuens moroit sanz hoirs descendant de son cors, en tele maniere que non contreestanz les convenances de ceste lettre li diz cuens pourra ordener de ses biens et de son heritage en vie et a mort a sa volente. Et avons promis a faire ferme et estable de la dite Marie ceste quitance le mariage acompli et a donner au dit conte de la Marche pour nous e a faire et a curer que la dite Marie donra a la requeste du dit conte de la Marche souffisant lettre seellee du seel nostre seigneur le roy de la quittance del heritage de par pere et de par mere en la maniere desus dite. Et avons donne et ottroie en doayre a la dite Marie nostre meson du Baile dessous Sancerre, et deus cenz livrees de terre a tournois a parfaire et a asseoir au plus pres de la dite meson et avec ces deus cenz, cinc cenz livres de rente a tournois a prendre, a recevoir et a avoir en nostre terre de la Ferte de la Lopiere, et se la terre de la Ferte ne pooit souffire a parfaire et a acomplir les dites cinc cenz livrees nostre hoir seroient tenu a parfaire au plus pres des lieuz dessus nommez. Et avons octroie que se il avenoit que noble dame Marie contesse de Sancerre nostre mere moroit avant que la dite Marie de la Marche, la dite Marie de la Marche seroit doee et la prometons a doer deu chastiau de Meillant et de la moitie de toute la terre que nous tandron et auron ou tans avenir par succession de pere et de mere et par autre reson excepte le chastiau de Sancerre et li premiers doyre dessus diz soroit nus. Et nous li dit Hugues avons promis et prometons a garantir parmenablement les dites huit cenz livres de rente aus diz conte de Sancerre, Marie et leur hoirs contre touz, a noz couz et de noz hoirs. Et nous Estienes desus diz, le dit doayre a la dite Marie, contre touz aus touz de nos hoirs. Et quant a toutes les choses dessus dites et chascune par soi fermement tenir et garder et de non venir encontre, nous, diz Hugues, cuens de la Marche, et Estienes, cuens de Sancerre, avons obligie li uns a lautre, nous, noz hoirs, et noz biens et les biens de noz hoirs presenz et avenir a painne de deus mile mars dargent. Les convenances demoranz fermes et estables soit que la dite painne fust commise et paiee de luns partie a lautre. Et renoncons a toutes barres et excepcions de fet et de droit qui pourroient estre obiviees encontre ce present instrument. Et soupplions a nostre chier seigneur le roy de France que il toutes ces convenances desus dites vueille confermer souz la teneur de son seel en la fourme et en la maniere dite. Et pour ce que ces choses soient fermes et establies, nous Hugues et Estienes desus diz avons seellees ces presentes lettres de noz seaus. Donnees lan de grace mil deus cenz quatre vinz et huit ou mois de decembre. »

    1288, décembre : Hugues [XIII] le Brun, comte de la Marche, traite du mariage de sa sœur, Marie de Lusignan, avec Étienne, comte de Sancerre. Elle reçoit en dot 600 livres de rente dues à lui et à ses successeurs par le roi de France en raison d'un don que le comte de Poitiers, Alphonse avait fait à leur grand-père, Hugues [XI] le Brun, lesquelles sont tenues en fief du roi de France. Le comte de la Marche s'engage à faire recevoir le comte de Sancerre dans la foi du roi. Elle reçoit également 200 livres de rente à prendre chaque année, à la Saint-André, au Temple de Paris, et payables après la mort du comte de la Marche, par ses successeurs à ce comté. Le comte de Sancerre et ses héritiers devront l'hommage des 200 livres au comte de la Marche. De son côté, le comte de Sancerre, au nom de sa future épouse, donne quittance au comte de la Marche de tous les droits que sa femme pouvait avoir aux successions de ses père et mère, et s'engage, une fois le mariage accompli, à procurer pareille quittance de sa femme. Il se réserve seulement les droits de sa femme à la succession de son frère, le comte de la Marche, si celui-ci venait à décéder sans enfants. Enfin, il assigne le douaire de sa future femme de la manière suivante : il lui donne sa maison de Baile-sous-Sancerre, avec 200 livres de terre au plus près de cette maison. Il assigne une rente de 500 livres sur sa terre de la Ferté de Lopière, et, au cas où cette terre ne serait pas d'un produit suffisant pour fournir cette rente, ses héritiers devraient y ajouter le surplus nécessaire. Enfin, sa mère, Marie, comtesse de Sancerre, venait à décéder avant sa femme, il ajouterait au douaire de celle-ci le château de Meillant et la moitié de tous ses domaines à l'exception du château de Sancerre.
  6. Bélisaire Ledain, Histoire d'Alphonse, frère de Saint Louis et du comté de Poitiers sous son administration (1241-1271), Poitiers, Henri Oudin, (lire en ligne), n°5, p. 107-110
    1289, 20 avril : Marie de la Marche, épouse d’Étienne, comte de Sancerre, reconnaît avoir reçu de son frère, Hugues [XIII] le Brun, comte de la Marche et d'Angoulême, à l'occasion de son contrat de mariage, trois chartes d'Alphonse, comte de Poitiers, comprenant : une convention de 1249 passée entre Alphonse et Hugues [XI] le Brun, relative au service militaire qu'il doit faire pendant la croisade, un engagement d'Alphonse à lui servir une rente de 600 livres et une quittance donnée en 1250 par Alphonse à Guy de Lusignan. Elle promet de faire restituer les pièces originales si elle décède sans enfants et envoie à son frère cette lettre avec la copie des trois documents vidimée par le doyen d'Angoulême.
  7. a et b Sigillographie du Poitou jusqu'en 1515 : étude d'histoire provinciale sur les institutions, les arts et la civilisation d'après les sceaux (éd. François Eygun), Poitiers, Société des Antiquaires de l'ouest, , no 454 et pl. XVII, p. 226
  8. a et b Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 3 : Annexes 3 à 6 (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 4 : Catalogue des sceaux de la famille de Lusignan, chap. X (« Filles / Marie de Lusignan / sceau [1309-1312] »), p. 350-351
  9. SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Marie de la Marche - sceau », sur sigilla.org, Université de Poitiers.
  10. Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), n°440 : Marie, Femme du précédent (1312), p. 332
  11. René Gandilhon, Inventaire des sceaux du Berry antérieurs à 1515, précédé d’une Étude de sigillographie et de diplomatique, Bourges, , n°200

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources sigillographiques[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., décembre 2018. [lire en ligne]

Articles connexes[modifier | modifier le code]